Le Nigéria champion du Monde 

Sixième coupe du monde U17 dans l’escarcelle du continent Africain, et ca fait quatre pour le Nigéria. Le choc contre El Tri a tourné court. Comme en phases de poules, les Mexicains ont cédé (3-0) face à la percussion et la classe des coéquipiers d’Iheanacho, élu meilleur joueur du tournoi.

Deux choses tenaient particulièrement à cœur aux ouailles de Raul Gutierrez : Faire honneur à leurs aînés et les imiter en ramenant le trophée à Mexico, comme en 2011. Et se venger de ces flèches Nigérianes qui leur ont collé une raclée magistrale (6-1) en entame de tournoi. Raclée salutaire qui a permis au Mexique de se réveiller et de se hisser en finale, barrant la route aux Argentins au passage.

Seulement voilà, les peut être futurs Super Green Eagles ne l’entendaient pas de cette oreille. Le temps de dix premières minutes débridées pour faire quelques réglages, et la première banderille est plantée.

Le Mexique presse d’entrée, se procure deux occasions brûlantes. Ochoa, au point de penalty, place une tête piquée qui semble faire mouche, le gardien Alampasu monté sur ressorts enlève la balle d’une belle claquette. Et se relève en souriant, sans pourrir sa défense centrale. Comme s’il savait déjà.

Et sur le corner qui suit, Alampasu assure sa prise de balle, relance court sur Alfa et son maillot deux tailles trop grand pour lui. Trois de ses coéquipiers partent comme des balles dans l’axe. Passe au cordeau jusqu’au rond central, prolongée vers Awoniyi, et voila le Nigéria en situation de 3 contre 1. Décalé dans la surface, Yahaya loupe son contrôle mais le défenseur Aguirre, aux abois, propulse la balle dans ses propres filets. Une merveille de contre.

1-0, le stade Bin Zayid d’Abou Dhabi résonne alors d’une mélodie bien connue. Les bonnes vieilles fanfares Nigérianes commencent à ressortir les 4 mêmes airs qu’on entend à la télé en fond sonore depuis le Mondial 94. Ces 15 mecs, une moitié trompette, une moitié saxophone, qui suivent l’équipe Senior et endorment tout le monde (plus fort que les broncas, plus fort que ces saloperies de Vuvuzelas, plus fort que toute forme de bruit dans un stade) sont venus insuffler le même fluide aux U17.

Ce Nigéria-là n’a pas besoin de monopoliser le ballon. Il se place bas, exploite la stérilité adverse et mise sur la vitesse de ses attaquants pour frapper. La jeune sélection Tri  a la balle 65% du temps, mais peine à s’approcher des buts des Golden Eaglets, tentant des frappes de loin sans conviction.

La seule autre occasion arrive à la 33ème minute, mais la tête de Jaimes est annihilée d’une deuxième claquette d’Alampasu, insolent de facilité. Un jump que n’auraient pas renié les actuels tauliers que sont Enyeama et Ejide Austin. A cet âge-la eux aussi régalaient dans ce registre.

 Yahaya manque trois occasions d’aggraver le score et de placer cette fois-ci son nom sur le tableau d’affichage. Sur une passe laser du numéro 10 Iheanacho, il efface le gardien mais ne redresse pas assez son ballon. Ses deux frappes de mammouth ne trouvent pas la mire, une s’écrasant sur la transversale, l’autre manquant de peu de provoquer un autre CSC.

Ce n’est que partie remise : Au retour des vestiaires, les Mexicains peinent à se remettre dans le rythme et prennent assez vite un deuxième coup sur la tête. Le capitaine et latéral Nigérian Mohamed Musa, sur une des ses montées, place un bolide mal repoussé par le gardien, Iheanacho bien placé pousse la balle dans le but.

Le coup de grâce viendra dans les dernières minutes, après de longues séquences ou les Golden Eaglets font circuler la balle avec fluidité, faisant courir leurs adversaires à l’infini. Iheanacho provoque un coup-franc à l’entrée de la surface. Intérieur du pied à peine brossé de Musa, poteau rentrant, ca fait 3-0.

Leur supériorité justement récompensée, les Nigérians sont sacrés champions. Meilleure attaque (26 buts, record de la compétition), meilleur joueur, meilleur gardien, n’en jetez plus. Les jeunes aigles se sont posés sur le toit du monde.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee