Aboutrika libère El Ahly

Dixième finale de Ligue des Champions Africaine, huitième sacre pour El-Ahly. Après le bon résultat (1-1) à Johannesburg au match aller, les Cairotes ont fini le boulot (2-0) non sans s’être fait peur, et une nouvelle fois grâce à l’éternel Mohamed Aboutrika, dont c’était le dernier match de Coupe d’Afrique.

Les Egyptiens ne pouvaient la laisser s’échapper. Pour leurs supporters, qui re-goutaient enfin à la joie d’un stade en fusion (non pas au stade International du Caire, mais au stade Osman, demeure habituelle du club des Arab Contractors) et qui portaient sur la banderole « we will never forget » la marque de la tragédie de Port-Saïd.

Pour les vieux briscards Fathi et Gomaa, qui portent eux toujours la marque de la raclée mémorable avec l’Egypte contre le Ghana (6-1).

Et pour offrir au grand Aboutrika un cadeau de luxe pour ses 35 ans et cette retraite aussi injuste qu’inéluctable : Une 5ème Ligue des champions et peut-être une fin en apothéose en Coupe du Monde des Clubs.

Mais malgré le 1-1 ramené d’Afrique du Sud, les choses n’ont pas été simples pour autant. Crispés par l’enjeu les joueurs d’El Ahly ont énormément souffert dans les 30 premières minutes, débordés (surtout au milieu de terrain) par ces Orlando Pirates libérés et obligés de jouer leur va-tout. Fathi en jambes montre une belle activité mais les Sudaf passent facilement sur les côtés, surtout du côté du latéral gauche Moawad, et se procurent deux énormes occasions.

Matlaba suite à un crochet intérieur dans la surface se crée une situation de tir dangereuse, le gardien d’El Ahly Akrami sort à toute vitesse et repousse la frappe. Le stade Osman frôle l’apoplexie. A la 36ème Segolela seul au second poteau est trouvé sur corner, sa tête rate le cadre.

Suite à ces deux occases les Ahlaouis ressortent un peu la tête de l’eau, l’étreinte du  pressing des «Bucs » se desserre. Fathi amorce un beau raid solitaire, dribble deux joueurs, et après s’être appuyé sur Abdeldhaher trouve Saïd dont la reprise finit dans le petit filet extérieur. Aboutrika, lui, attend son heure, bien calé entre les milieux défensifs adverses et les centraux.

Et son heure arrive à la 52ème minute. Placé là ou il faut, seul et au point de penalty, à la réception d’un centre à ras de terre de Saïd. Un but qui résume toute une carrière, celle d’un joueur à surveiller comme le lait sur le feu et qui sanctionne la moindre défaillance.

Le but ne change rien à la situation des Pirates, condamnés à marquer, et qui loupent le coche à l’heure de jeu. Lancé en profondeur Basela évite la sortie d’Akrami et place une frappe qui heurte l’équerre. Gros plan sur la tribune présidentielle ou vingt types poussent un énorme soupir de soulagement, alors qu’à côté le président de la CAF Issa Hayatou reste de marbre. Le tournant du match.

La tension palpable retombe brutalement un quart d’heure plus tard. Sur un bon débordement Moawad adresse un centre trop long que Fathi remet dans la surface. Fuyant et à ras de terre, le second centre trouve Abdeldhaher qui fusille le gardien des Bucs de près. Les 35 mille maillots rouges explosent, craquant fumi sur fumi. 2-0, El Ahly tient son trophée, l’expulsion d’Abdelfadhel à la 83ème  ne changera rien à l’affaire.

Aboutrika sort sous les vivats. Son chemin en Coupe d’Afrique s’arrête ici, et on espère que son chemin dans le football connaitra une petite rallonge d’un mois et de quelques matchs de Coupe du Monde des Clubs.

Résumé vidéo : 

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee