Les Sfaxiens se sont inclinés une nouvelle fois face à leur bête noire. Les Egyptiens d’Al Ahly, réalistes à défaut d’être transcendants, ont brillamment exploité la faiblesse défensive et l’indigente première période de leurs adversaires pour s’adjuger le sacre continental suprême à domicile. Le CSS a bien réagi mais n’a pu éviter sa troisième défaite en Super Coupe après les échecs en 2008 et 2009.
Ceux qui prévoyaient une année de transition pour les mastodontes du Caire devront revoir leur copie. S’il fallait résumer en un mot la prestation d’Al Ahly hier après-midi, "équilibre" serait le plus approprié.
Equilibre entre une arrière-garde vieillissante mais expérimentée (33 ans de moyenne d’âge pour les 4 défenseurs) et un milieu fougueux incarné par les jeunes Shehab et Rabia. Equilibre en attaque entre l’espoir Egyptien Gamal et le rusé Gedo, habitué des joutes Africaines.
Il a fallu 7 minutes et deux situations dangereuses en contre en faveur des Tunisiens pour que les Ahlaouis compensent leur déficit de vitesse et ferment les écoutilles. Le bloc est redescendu d’un cran, Fathy habituel milieu axial a parfaitement tenu sa tâche d’inattendu latéral droit qui consistait à bloquer le capitaine adverse Maaloul. Et c’est là que le CSS a dévoilé ses carences.
Nettement moins fringants qu’à l’accoutumée, les Sfaxiens n’ont quasiment pas réussi à trouver le meneur de jeu Moncer en première période. Plus embêtant, ils ont affiché des limites défensives rédhibitoires à ce niveau, que ce soit le repli des éléments offensifs ou la lenteur de la charnière centrale Ben Salah-Boulaabi.
Ces limites sont illustrées sur l’ouverture du score d’Al Ahly à la 23ème minute : le centre de Fathy de la droite trouve Gedo aux six-mètres à la limite du hors-jeu, et celui-ci ne se prive pas de fusiller le gardien Jeridi de près.
Les Sfaxiens auront beau multiplier les discussions et les ajustements techniques au retour des vestiaires, ils se feront cueillir sur coup de pied arrêté quelques minutes plus tard, Gamal ayant tout le loisir d’ajuster sa tête de près sans être embêté par les défenseurs.
Heureusement pour le CSS, l’abattage et la hargne de Ben Youssef n’ont pas fait défaut. Descendu par Moawad dans la surface alors qu’il allait s’offrir un face-à-face avec le gardien d’Al Ahly Ekramy, il obtient un pénalty que Maaloul se charge de transformer pour la réduction de l’écart à la 63ème.
A 2-1, l’affaire redevenait jouable pour les champions de Tunisie en titre, mais l’espoir ne durera que 5 minutes. Sur son premier ballon, l’international Burkinabé Yedan offre un centre millimétré du gauche pour Gamal qui domine Boulaabi de la tête redonne deux buts d’avance aux Cairotes.
Le sublime but de Ben Youssef sur une déviation de Kouyaté, la multitude de coups de pied arrêtés obtenus dans les 5 dernières minutes et la reprise ratée de Ben Salah sur corner n’y changeront rien : Al Ahly s’accroche à ce score de 3-2 et remporte au métier sa sixième Super Coupe d’Afrique.
Ce match est au final riche en enseignements pour le CSS, pour tenter de corriger les points faibles : Avec l’effectif et le niveau de jeu actuels, ils peuvent grâce à leurs envolées offensives jouer le titre en Tunisie et tirer leur épingle du jeu en Coupe de la Confédération. Mais dans un contexte "Ligue des Champions" plusieurs équipes sont capables d’enrayer leur jeu et d’appuyer là ou ca fait mal, dans l’axe de la défense. Et puis dans un grand match tel que celui-ci, un milieu offensif comme Hannechi au poste de latéral droit, plus jamais.
Pour finir, signalons que même limités à 30 mille personnes, les fans d’Al Ahly ont mis une sacrée ambiance et offert un spectacle visuel et vocal très intéressant, entre les chants, les fumigènes et les tifos. Malheureusement des incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre en marge de la remise de la coupe, gâchant partiellement les festivités au Caire.
Les buts :
