Le CSS domine l'EST

Défaits (2-1) à Tunis lors de la 3ème journée, les sfaxiens prennent leur revanche et se maintiennent à la deuxième place du groupe B à un point de l’ES Sétif. L’Espérance enregistre sa troisième défaite et devra faire un sans-faute et s’en remettre à un sacré concours de circonstances pour voir les demi-finales.

Le premier round entre les deux équipes, disputé juste avant la Coupe du Monde, avait permis aux tunisois de respirer un peu après une entame catastrophique (deux défaites contre Sétif et Benghazi).

Mais pour s’extirper de la dernière place et continuer à espérer une qualification, l’EST devait absolument s’imposer à Sfax. Re-intronisé coach après un court intérim puis le poste de directeur sportif sous l’ère Ruud Krol, Sebastien Desabre lance le camerounais N’Djeng en pointe avec Darragi en soutien, et Mhirsi à droite pour se mesurer au solide Youssoufou. Baptême du feu pour l’ex- défenseur central du CA Yaakoubi, ce qui décale Ben Mansour au poste de latéral droit.

Côté CSS, pas de calcul et pas d’attentisme. Troussier titularise Louati en fer de lance du 4-2-3-1. L’ancien taulier du FUS de Rabat Brahim Bahri est plongé dans le grand bain moins d’une semaine après son arrivée en Tunisie.

Darragi sans solution, N’Djeng fantomatique

L’Espérance débute le match avec de bonnes intentions et gêne les transmissions sfaxiennes en allant presser l’adversaire le plus haut possible. Malheureusement, les coéquipiers de Darragi, très peu inspiré, n’exploitent pas les rares opportunités de mettre la défense sudiste en danger.

Ben Salah, impérial en défense centrale, a contenu très facilement N’Djeng, dont les décrochages n’ont absolument rien apporté. Mhirsi et Harrison Afful, les deux détonateurs potentiels, n’ont pas eu le rayonnement escompté. Mais concernant Afful, qui revient tout juste du Brésil après trois prestations convaincantes avec le Ghana, il y a des circonstances atténuantes…

Au terme de 20 premières minutes fermées, les espérantistes relâchent le pressing et le CSS prend les commandes. Au milieu de terrain, la complémentarité entre Ferjani Sassi le régulateur et Brahima Ndong, dont les passes cassent le premier rideau et accélèrent le jeu, saute aux yeux.

Les hommes de Troussier trouvent plus de facilité pour se rapprocher de la surface « Sang et Or » et se procurent quatre occasions, sous l’impulsion de Bahri et Louati, particulièrement combatifs et qui ont marqué des points samedi soir. L’EST tient le 0-0 à la mi-temps mais semble clairement un cran en-dessous.

Cavalier seul du CSS en seconde mi-temps

La tendance se confirme un peu plus au retour des vestiaires et les sfaxiens mettent le turbo. Ndong monte en puissance et surpasse le duo Ragued-Coulibaly, dépassé. La défense tunisoise se fait larguer trois fois entre la 46ème et la 51ème, le gardien Ben Cherifia sauve son équipe sur les frappes de Ben Youssef.

L’EST sombre progressivement dans le néant. Aucun ballon exploitable dans les 30 derniers mètres adverses, et des espaces de plus en plus béants dans son propre camp. Le CSS perfore l’entrejeu à chaque accélération, la circulation de balle est fluide, mais Sassi et consorts pêchent par manque de précision dans le dernier geste.

A l’orée des dix dernières minutes, alors que l’Esperance ultra-dominée est encore à flot et pourrait même espérer emporter la décision contre le cours du jeu, les locaux finissent par débloquer la situation sur un coup de génie de Moncer, parfaitement décalé par Sassi. Une frappe du droit enroulée aux 25 mètres qui ne laisse aucune chance à Ben Cherifia.

La profondeur de banc finit d’esquisser l’écart entre les deux clubs. Alors que dans le camp sfaxien Khenissi a parfaitement pris la relève de Louati au cours de la dernière demi-heure et Hannechi a capitalisé les quelques minutes dont il a disposé pour conserver quelques ballons chauds, les pensionnaires du Parc B n’ont pas été bonifiés par les changements de Desabre : Akaichi s’est battu et a signé le seul tir cadré de son équipe, mais c’est à peu près tout. Et Jouini n’a pu réussir là où N’Djeng a pitoyablement échoué.

Un match abouti et une victoire méritée pour Sfax, qui reste au contact de Sétif. Pour Tunis par contre, il faudra 2 matchs parfaits et beaucoup de réussite pour éviter une élimination qui, au vu des 4 premières journées n’aurait rien d’illogique.

Résumé : 

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee