Après son non-match contre le Japon (0-2) la Tunisie a conclu sa tournée asiatique par un match nul (1-1) face à une formation chinoise faible mais qui a profité des largesses d’une équipe mixte pas franchement enthousiasmante. N'y a-t’il pas quelques motifs de satisfaction au milieu de tous les éléments détestables de cette dernière matinée du mois de Mars ?

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On a aimé

- Alain Perrin et Ali Boumnijel, bienvenue en 2004 : L’ancien coach de l’OM et l’ex-champion d’Afrique s’offrent une expérience exotique sur le banc chinois, respectivement en tant que sélectionneur et sélectionneur adjoint. Chacun apporte sa petite touche personnelle. Perrin en costume, rigueur et prise de notes, Boumnijel en short et petit carnet à la main, le plus prompt à se lever à chaque occasion. Sous leur direction, la Chine, ca vaut quoi ?

Les chinois, très gênés par le pressing tunisien, ont perdu plusieurs ballons dans leur propre camp. A trop vouloir se rassurer en faisant tourner le ballon en défense, la sélection de Perrin se laisse facilement déborder et a tenté systématiquement de gagner 20 mètres sans construire, avec des passes laser sans destinataire. Une équipe moins conciliante que les Aigles de Carthage aurait pu leur coller 3 ou 4 buts en première mi-temps. Mais quand l’équipe d’en face s’arrête de jouer, la Chine est capable d’être menaçante et ce jeu en verticalisations brusques a trouvé des espaces, que ce soit sur les côtés ou dans le dos du duo Ragued-Sassi, globalement décevant.

- Gouaida et Haddadi, bonnes surprises : Le milieu de terrain de Hambourg et le latéral du CA ont fait un match sans complexe et séduisant. Même s’il est souvent revenu chercher le ballon trop bas, Gouaida a été beaucoup plus dynamique que ses 3 compères titularisés en attaque, a montré sa technique et sa rapidité, et mérite d’être revu. Haddadi, après un premier quart d’heure fébrile, s’est lâché et a signé une prestation honnête. Des bonnes montées dans son couloir, et surtout un superbe centre pour Moncer sur l’ouverture du score.

- Abdennour qui tente de dribbler toute la Chine : Aymen a encore tenu la baraque en défense, c’est une valeur sûre, définitivement. Mais la percée improbable de 50 mètres pour éliminer deux chinois, puis l’illusion que ça va marcher avec tous, accélération, perte de balle dans la foulée, c’est non. On peut délirer, c’est un match amical, mais pas à la 6ème minute.

On a détesté

- Une fois pour toutes, Hannechi n’est pas un arrière latéral : Les compos d’équipe fantaisistes de Philippe Troussier ont fini par faire des dégâts, puisque même Georges Leekens croit que Hannechi est un latéral. Celui qui a brillé à Monastir et à Sfax (pour sa première saison) aux postes d’ailier droit et de numéro 10 n’a pas les rudiments du placement indispensables pour jouer derrière. Arrêtons donc ce bricolage et faisons-le jouer là où ses qualités sont utiles.

- Ben Mustapha est maudit : Le gardien du CA n’y arrivera pas. A chaque fois qu’on lui fait confiance, ça tourne mal, et à ce train-là il pourrait même perdre sa place dans les trois. Après le péno face à la Colombie, les sorties aériennes effrayantes face au Botswana, voici la faute de main dans les arrêts de jeu qui offre le match nul à la Chine.

-Les efforts de Saber Khalifa pour ne pas marquer ont été récompensés : Le raté face à la cage sur le bon centre de Ben Hatira, le choix inexplicable de tirer le pénalty alors qu’il en a raté un une semaine avant en championnat et alors qu’il est toujours essoufflé, cette course d’élan Neymar-esque avec petit saut latéral, et le pénalty raté en deux temps : Saber Khalifa ne voulait vraiment pas marquer. Mission accomplie.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee