Deux qualifiés initiaux, deux reversés de Ligue des Champions : La Tunisie, présente en force en Coupe de la CAF, risque de voir son contingent entamé avant la phase de poules. Si l’EST et le CSS ont assuré à domicile (4-0 et 2-0) et peuvent voir venir avant leurs déplacements respectifs au Ghana et en Côte d’Ivoire, le CA et l’ESS ont perdu à l’extérieur et vont devoir renverser la vapeur au match retour.

Raja-ESS 2-0 : Les Verts prennent une option, Benzarti pas franchement traumatisé

Capricieux destin qui a mis le Raja Casablanca sur la route de l’actuel coach de l’ES Sahel. Faouzi Benzarti, fortement pressenti pour retrouver son poste au Maroc dans les mois à venir, a donc effectué un petit come-back en adversaire d’un soir.

Pour l’ESS, en plein sprint avec le Club Africain pour le titre de champion de Tunisie, ce fut le match de trop. La longue série d’invincibilité des sahéliens a pris fin au Complexe Mohammed V, face à un Raja décidément beaucoup plus inspiré sur la scène continentale. Poussés par leur public qui a mis l’ambiance malgré les reproches (un tifo pour déplorer le fiasco en championnat) les Verts ont pris leur adversaire à la gorge après avoir subi durant les 10 premières minutes.

L’absence des 2 pivots titulaires Kom et Saada s’est fait sentir, dans une zone délicate ou Yassine Salhi a régné. Le meneur rajaoui a fait la différence et signé une performance de premier plan. Ses passes, ses dribbles, ses prises de balle, tout était dans le bon tempo. La maladresse de ses coéquipiers et les parades de Balbouli ont limité la casse pour les visiteurs, et le Raja qui aurait pu inscrire six buts n’en a finalement marqué que deux.

L’Etoile, dans les cordes pendant quasiment toute la rencontre, aurait pu arracher le but à l’extérieur qui aurait tout changé. Vu sa saison réussie, il est difficile d’accabler Mouihbi, malgré son penalty raté et sa frappe sur le poteau. De même pour Bangoura, moins rayonnant qu’à l’accoutumée mais qui a inquiété l’arrière-garde locale sur quelques éclairs.

Bounedjah a brassé de l’air, pris son carton jaune hebdomadaire, et obtenu le pénalty. Mais ses difficultés dans le jeu persistent.

Au stade Olympique, l’ESS devra remonter ses deux longueurs de retard sans trop se livrer. Un sacré défi pour ce qui sera certainement l’avant-dernier match de Benzarti à Sousse. Interviewé par la radio marocaine MFM, celui-ci a déclaré, en marge du match aller : «  le Raja et l’ESS sont mes deux équipes, que l’un ou l’autre l’emporte il n’y a pas de problème ». Les étoilistes apprécieront certainement de constater que le coach, encore sous contrat avec l’ESS, a déjà la tête ailleurs.

Si effectivement ca ne dérange pas Faouzi Benzarti que le Raja gagne, alors il serait inspiré d’annoncer 2 semaines à l’avance ce que tout le monde sait déjà (son retour au Raja) et de laisser à quelqu’un d’autre le soin de préparer le match retour côté ESS.

Son attitude fausse clairement la confrontation, et le conflit d’intérêt aggravé par la communication désastreuse de l’entraîneur tunisien n’est qu’une preuve supplémentaire du mépris qu’il éprouve à l’égard des institutions pour lesquelles il travaille. Ses deux évasions de Tunis et de Monastir en 2007 et 2013 avaient déjà permis de faire ce constat.

 

EST- Hearts Of Oak 4-0

L’équipe ghanéenne n’a plus grand chose à voir avec la génération qui a triomphé de l’Espérance en finale de Ligue des Champions il y a 15 ans. Les Hearts Of Oak d’aujourd’hui ont certes une densité physique de type Frimpong ou Essien, mais techniquement c’est plusieurs crans en-dessous des Sang et Or. Les hommes de Morais se sont rassurés après le derby manqué dans les grandes largeurs.

Il y a eu beaucoup de maladresse, mais vu les espaces énormes laissés par l’adversaire, 4 buts c’était le tarif minimum. Une marge suffisante pour voyager sereinement à Kumasi et rentrer avec le ticket pour la phase de poules.

 

Al Ahly-CA 2-1

Les égyptiens ont eu aussi perdu de leur superbe. Mais Sobhi, Trezeguet et consorts sont tout de même les tenants du titre, et même s’ils sont encore loin de la génération glorieuse des années 2000, l’identité ahlaouie est encore bien ancrée. Cette équipe semble prenable, sa défense n’est pas solide, mais elle reste difficile à manier et capable de sanctionner sévèrement la naïveté de son vis-à-vis.

Les clubistes ont fait un match sérieux. Ils ont eu quelques phases de domination, ont fait preuve de maîtrise au milieu (encore une prestation propre de Nater). Ils ont même inscrit le nécessaire but à l’extérieur, sur un mouvement à trois entre Khalifa, Ghandri et Meniaoui. Mais ils ont laissé traîner deux ballons dans leur surface, et les attaquants égyptiens (le revenant Abdelzaher et le vieux renard Imed Metaeb) ne se sont pas fait prier pour les punir.

Paradoxalement, le score de 2-1 est peut-être une meilleure opération pour le CA qu’un score de parité 1-1. Les joueurs de Daniel Sanchez vont devoir forcer leur nature comme lors du derby. La posture d’attente de cette équipe qui raffole des contres, c’était valable pour le début de saison, plus maintenant. Il faudra emballer le match à Radès, attaquer, et agresser Al Ahly d’entrée.

Il vaut mieux courir après le score et proposer du jeu, qu’avoir un avantage à conserver tout le match, et risquer de se le faire subtiliser. Les égyptiens adorent cette configuration et ne reviennent généralement jamais bredouille de leurs visites en Tunisie, il est temps que ca cesse.

 

CSS-Asec Mimosas 2-0

Les sfaxiens ont changé de dimension, et cette Coupe de la Confédération (gagnée à de nombreuses reprises par les Noir et Blanc durant la dernière décennie) semble correspondre à leurs nouvelles ambitions. L’équipe de Paulo Duarte s’est imposée grâce aux tauliers appelés à tenir la baraque en l’absence de Moncer : le capitaine Ali Maaloul et l’attaquant Taha Yassine Khenissi. Un avantage de deux buts qu’il faudra défendre à Abidjan.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee