Troisième défaite en trois matchs pour les Sang et Or, battus par le Stade Malien (1-2) à Radès et désormais très proches d’une élimination précoce de la Coupe de la CAF. Logiquement battue par Al Ahly (1-0) l’ESS cède la tête du groupe aux égyptiens et voit les maliens apparaître dans son rétroviseur dans la course à la 2ème place.

Al Ahly-ESS 1-0

La victoire dans le derby face au Zamalek a confirmé la grande forme des ahlaouis, qui visaient clairement la tête du groupe A en accueillant l’Etoile à Suez. Le tenant du titre a prolongé son embellie et proposé une nouvelle fois des séquences de jeu de grande qualité. Abdallah Said et Bassem Ali, très à l’aise au milieu de terrain, n’ont eu aucune difficulté à exploiter les espaces laissés par une défense sahélienne qui avait déjà explosé samedi dernier face à l’OM (1-5).

Dans le positionnement et la coordination, l’arrière garde de l’ESS a des problèmes à résoudre, et n’a trouvé la solution ni sur les petites balles piquées ni sur les décalages à gauche amorcés par les stratèges d’Al Ahly. Soliman a matérialisé la domination des locaux avec un enchainement contrôle-volée délicieux. Un avantage conservé sans trop de difficulté, les égyptiens ayant confisqué le ballon une grande partie de la seconde période.

Pour l’instant, tout roule pour ce collectif à la mécanique bien huilée, composé d’éléments expérimentés qui semblent tous atteindre un pic dans leur rendement, et ont appris à -bien- jouer ensemble. Le vétéran (Imed Motaeb) et les jeunes loups (Gamal et Trezeguet) sont parfaitement intégrés au projet de jeu, et à moins d’un gros grain de sable il sera compliqué de stopper cette machine un cran au-dessus de la concurrence dans cette compétition.

Sans Nagguez, Bounedjah, Costa, Ben Amor  et Frank Kom brisé par le tacle invraisemblable de Brice Dja Djé Djé, l’Etoile est apparu démunie, sans poids offensif. Malgré son occasion bien négociée (la frappe puissante repoussée par le gardien d’Al Ahly Ekramy) Mouihbi n’a pas pu aider un Bangoura isolé et plombé par l’apport quasi-inexistant de Lahmar qui a ralenti le jeu à chacune de ses prises de balle. Sans son capitaine du milieu et son point d’ancrage principal en attaque, l’ESS redevient quelconque et à partir du moment où la défense laisse des grands courants d’air, il n’y avait pas grand-chose à espérer de ce samedi après-midi.

 

EST-Stade Malien 1-2

Deux défaites à domicile consécutives (avec 105 minutes en supériorité numérique sur les deux rencontres) et un vide intersidéral sur le plan physique et dans le jeu. Voilà le bilan des deux dernières semaines de José Anigo, qui a rendu une paire de copies infâmes et conformes, en définitive, à la motivation qu’il affiche : L’ex-entraîneur de l’OM a en effet déclaré une nouvelle fois que la Coupe de la CAF le gêne vraiment. Avec 0 point en 3 matchs, elle ne le gênera plus très longtemps.

Ce manque de bonne volonté vis-à-vis d’une compétition importante (n’en déplaise aux recrues non qualifiées, aux joueurs cuits qui n’ont pas eu de trêve, aux joueurs dans l’impasse la plus totale) est contagieux et cela se voit chez certains éléments alignés. Un discours défaitiste du coach ne réveillera pas les joueurs déjà dans une grosse difficulté.  Eduok, Mhirsi et Jouini traînent leur peine et leur impuissance sur le terrain, désespèrent à chaque fois qu’ils touchent le ballon. Yaakoubi a été largué sur chaque accélération adverse.

Pour son premier match avec les Sang et Or, Fakhreddine Ben Youssef a été la grande satisfaction de l’EST dans son registre de percussion habituel. Il a marqué un but, fait expulser un défenseur malien, mais avec 10 jours de préparation et de longs mois sans jouer, il ne fallait pas lui en demander plus. Ragued a vraiment besoin de souffler, malgré son match honorable et toutes les brèches colmatées. Jelassi a beaucoup plus montré en jouant dans l’axe qu’en étant confiné sur un côté comme face à l’ESS, mais il aura besoin d’épurer son jeu, encore trop pollué par des gestes inutiles.

Anigo aura peut-être une chance d’ordonner tout cela et construire un onze compétitif, mais ces 3 matchs ratés et la communication frileuse ont déjà rongé une bonne partie d’un crédit déjà bien entamé par le scepticisme autour de son arrivée.

Les maliens, eux, ont appuyé là où ça fait mal, repartent avec une victoire historique et reviennent à 2 points de l’ESS. Athlétiques, agressifs et bien préparés, les hommes de Kamel Djabour vont jouer les deux prochains matchs chez eux. Personne n’imaginait qu’ils se mêleraient à la course aux demi-finales mais à présent, ils sont bel et bien revenus.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee