Première journée de la phase de groupe de la Ligue des Champions 2019. S’il est toujours aussi délicat de se déplacer sur le continent, certains en ont profité pour marquer leur territoire d’entrée. Et certains outsiders mordent déjà.

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Horoya – EST : le champion s’en sort bien

Par Farouk Abdou

Sous une chaleur étouffante à Conakry (34°C) l’Horoya dirigé par Patrice Neveu et l’Espérance de Tunis se sont quittés sur un score de parité (1-1) extrêmement flatteur pour le champion d’Afrique en titre. En effet, le champion de Guinée a dominé une grande partie de la rencontre, s’est procuré un nombre conséquent d’occasions sous l’impulsion du tonique ghanéen Ocansey Mandela et Boniface Haba, son duo de feux follets en attaque qui a fait souffrir l’arrière-garde espérantiste. L’ouverture du score du premier nommé (67e) est venue récompenser une pression de plus en plus grande et une mainmise des locaux sur le ballon, avec des attaques placées bien construites ou les deux ailes sont sollicitées et une bonne qualité de passe. Seulement voilà, si les occasions se sont multipliées le tableau d’affichage restait bloqué à 1-0 jusqu’à la fin du temps réglementaire, du fait des sauvetages répétés du gardien des Sang et Or Rami Jeridi, de la gourmandise de Mandela en première mi-temps sur sa frappe après avoir effacé Ben Mohamed, ou l’excès d’altruisme du duo Mandela-Haba alors que le deux contre un créé appelait une frappe pour finir le boulot…

Et c’est sur un surnombre assez fâcheux de l’autre côté du terrain que l’EST s’est tiré d’affaire dans les arrêts de jeu, une cartouche offerte aux visiteurs que l’un des hommes providentiels du titre africain de l’automne dernier Anice Badri ne s’est pas prié pour convertir en but. Ce point arraché contre la physionomie globale de la rencontre ne devra pas masquer les difficultés que les hommes du Parc B ont eues pour créer le danger, bien utiliser les ballons remontés dans le camp adverse et contenir les vagues guinéennes, et certains éléments (Coulibaly, Badri, Belaïli) sont apparus éreintés et/ou totalement à court d’idées. La nécessité de renforcer l’effectif est évidente, mais la bonne première période du nouveau venu Meziani et l’énergie apportée par les remplaçants est tout de même à saluer. Un point bonus en forme d’alerte pour les Sang et Or, une frustration légitime mais un contenu porteur de grands espoirs pour l’Horoya Conakry.

Simba – JS Saoura : le Lion griffe d’entrée

Par Pierre-Marie Gosselin

On n’était pas sûr de voir Emmanuel Okwi sur le terrain lors de l’enregistrement du dernier podcast Efrikya. Annoncé partant pour Kaizer Chiefs en Afrique du Sud, le joueur offensif ougandais est bien là. Bonne nouvelle pour Simba qui poursuit donc son parcours continental avec son meilleur joueur. Il sera d’ailleurs dangereux en première mi-temps à plusieurs reprises, notamment sur une lourde frappe de vingt-cinq mètres repoussée par le gardien algérien. Juste avant ça, il s’en était fallu de peu pour que Chama ouvre le score, mais ça frappe a flirté avec le pied du poteau. Simba joue bien et maitrise son match parfaitement, il ne manque qu’à marquer. Les Lions poussent fort avant la pause. C’est le moment que choisit le gardien Boulkacem pour rester au sol et provoquer une pause fraicheur à la 44e. Pas forcément pour lui, mais pour permettre à ses coéquipiers de trouver une solution pour combler les immenses espaces laissés aux attaquants tanzaniens de plus en plus dangereux. C’était bien vue et essayé, mais malheureusement pour lui, à la fin des trois minutes de temps additionnel, Emmanuel Okwi met son vis à vis par terre sur une grosse feinte de frappe à l’ancienne, et enchaine sur son pied gauche d’une frappe parfaitement croisée. Le stade explose, et l’arbitre siffle la mi-temps au milieu d’une chorale de vuvuzelas. Le belge Patrick Aussens peut sécher son crâne chauve une dernière fois, ses joueurs ont fait le job. Le seul grain de sable dans l’engrenage des Rouges est la sortie de John Bocco sur blessure, l’attaquant international a dû être remplacé par Kagere à la 37e.

Au retour des vestiaires, la physionomie du match ne change pas et à la 53e, Kagere reprend une offrande de Okwi parti à la limite du hors-jeu. La défense algérienne, qui a voulu jouer le hors-jeu, n’était pas bien alignée et s’est fait surprendre. Le stade explose à nouveau, met cette fois l’embrasement dure quelques minutes. Le coach Neghiz fait rentrer le local Thomas Ulimwengu (55e) pour essayer de dynamiter son côté droit. Pour le Tanzanien, c’est l’occasion ou jamais de rappeler au sélectionneur qu’il est disponible pour le match crucial contre l’Ouganda. Avec une tête au-dessus suivie d’un gros retour dans les pieds d’un adversaire en défense, pas grand-chose à signaler. Ça risque d’être encore trop juste pour lui pour retrouver les Taifa Stars. Car en face, on continue de dérouler, toujours par Okwi (56e et 61e), puis de nouveau Kagere (67e) qui part une nouvelle fois dans le dos d’une défense qui se rate encore complètement en jouant la ligne. Il file seul au but et ne se fait pas prier pour la piquer par-dessus Boulkacem. Le gardien s’incline encore et part chercher le ballon au fond des filets pour la troisième fois cette après-midi. Dans les tribunes, on exulte, cette fois c’est bon, les supporters peuvent mimer la mort de leur adversaire devant les caméras, Kagere a mis la JSS à terre pour de bon !

À l’entrée du dernier quart d’heure, Simba s’installe dans un rythme de sénateur et laisse la JS Saoura se crée quelques offensives, notamment par Hammar, le plus dangereux ce soir. Mais à l’image de sa tête ratée, alors qu’il était seul dans les six mètres (87e), il confirme que ce n’est pas le soir des Algériens. Puis de toute façon, Manula, le gardien tanzanien, avait décidé de garder sa cage inviolée aujourd’hui. Il se déploiera dans la fin du temps additionnel pour sortir un ultime coup franc qui prenait la direction de la lucarne. Coup de sifflet final et mission accomplie pour Simba qui soigne son entrée dans la compétition. Le petit poucet du groupe ne sera pas simple à manœuvrer chez lui, Ibenge et Lasarte sont prévenus. Le stade d’ailleurs n’a pas fait le plein pour ce match d’ouverture, même s’il y avait une belle affluence et une très belle ambiance. Espérons que cette victoire motivera ceux qui avaient décidé de rester chez eux, et qui trouvaient le prix des places un peu élevé (6€). Car contre l’immense Al-Ahly, vu le jeu que Simba propose actuellement, on pourrait passer tout proche d’un exploit retentissant.

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Par Farouk Abdou

Le choc du week-end entre les finalistes malheureux des éditions 2018 des Coupes d’Afrique des clubs a tenu ses promesses, et vu les Ahlaouis de Martin Lasarte venir à bout de l’AS Vita Club (2-0). Les RD Congolais, réduits à dix à 10 minutes de la mi-temps ont tenu tant bien que mal et eu deux belles opportunités mais à l’usure les vagues rouges ont fini par concrétiser la domination des Cairotes. Dans un remake de la finale de C1 1969 le TP Mazembe s’est imposé sur ce même score contre les Darawichs d’Al Ismaily. Les Corbeaux prennent les commandes du Groupe C avec le CS Constantine, qui a piégé (0-1) un CA pas verni (délocalisation dans un stade de Sousse qui a connu de graves incidents, but injustement refusé, pénalty raté de Chammekhi).

Grâce à une seconde période de feu le Wydad Casablanca a étrillé l’ASEC (5-2) à Rabat. Moisson pour le moins décevante pour les clubs sud-africains en déplacement : score nul et vierge pour les Pirates au Zimbabwe (0-0) défaite fâcheuse au Nigeria (2-1) pour les Sundowns, trahis par une bourde défensive de grande ampleur qui offre aux outsiders des Lobis Stars une première victoire de prestige.

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Al-Ahly 2 – 0 AS Vita Club

Club Africain 0 – 1 CS Constantine

Lobi Stars 2 – 1 Mamelodi Sundowns

Wydad Casablanca 5 – 2 ASEC Mimosas

TP Mazembe 2 – 0 Ismaily

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Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee