Après le nul ramené du Maroc, Espérance et Wydad se retrouvaient à Radès pour une finale retour qui s’annonçait excitante sur le papier. C’était sans compter sur un scénario totalement surréaliste dans lequel le VAR a joué le premier rôle.

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Dans la nuit de vendredi à samedi, l'Espérance de Tunis a remporté la Ligue des Champions Africaine par arrêt de l'arbitre après 1 h 20 d'interruption (1-0, 1-1 à l'aller) suite au refus des joueurs du Wydad Casablanca de reprendre le match. Avant cela, il y a eu un match qui a duré à peine une petite heure. Sur le terrain, EST et WAC ont livré un premier acte d’abord équilibré même si au final globalement contrôlé par les Espérantistes, récompensés par une merveille de but signé Belaïli sur un superbe service de Ben Mohamed. Au retour des vestiaires, le WAC, qui s’était créé quelques situations dans les premières quarante-cinq minutes, se montrait plus entreprenant, multipliait les occasions sur les cages de Jridi et allait ainsi égaliser sur la tête d’El Karti, but immédiatement refusé pour hors-jeu.

Dans la foulée, les Wydadis réclamaient l'usage du VAR pour juger de la validité de leur but égalisateur, qui n'était pas hors-jeu, et précédé d'un contact ne justifiant manifestement pas de siffler une faute. Seulement, le VAR ne fonctionnait pas (comme lors de la finale retour de l'édition précédente à Radès entre l'EST et Al Ahly) et deux versions s'opposent : celle de l'Espérance, avec deux joueurs (le capitaine Chemmem et le latéral Derbali) qui ont affirmé aux micros de BeIn Sports MENA et IFM respectivement que les deux équipes étaient au courant via l'arbitre Bakary Gassama que le VAR ne marchait pas (comme prémonitoire, le commentateur du match sur BeIn Sports France annonçait avant le coup d’envoi qu’il espérait « que les problèmes avec le VAR avait été réglés »); et la version du WAC, avec le capitaine Abdellatif Noussair qui soutient lui qu'il n'a pas été mis au courant par l'arbitre, et le président Said Naciri qui interviewé par la BBC s'est demandé « pourquoi l'arbitre ne consultait pas la vidéo ou une autre caméra. Je ne comprends pas pourquoi l'arbitre attendait des instructions d'autres personnes pour le faire ». De fait, si dans les textes le Wydad ne pouvait avoir gain de cause (un dysfonctionnement du VAR n'entraînant pas l'invalidation du score d'un match) sur le plan moral les Marocains ont un sentiment légitime d'avoir été lésés. Vu les circonstances il est difficile de leur donner tort, et la CAF va devoir se pencher lors d'une réunion exceptionnelle du comité d'urgence prévue ce mardi sur les faits d'une soirée honteuse et embarrassante pour le football africain...

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee