La phase de groupe de la Libertadores 2015 est lancée. Si la plupart des favoris et outsiders n’ont pas manqué leur débuts, l’Internacional et River Plate trébuchent en Bolivie. Le point complet et deux insides en Uruguay.

La phase de groupe de la Libertadores 2015 est donc lancée et 7 des 8 groupes ont débuté (vous pouvez lire leur présentation détaillée sur cette page) et la première semaine n’aura finalement offert que deux mini-suprises avec les défaites de l’Inter et de River en Bolivie. Ailleurs, la U confirme qu’elle est bel et bien en crise, les autres prétendants affichent leurs ambitions.

cliquez sur le score pour accéder à la feuille de match et au résumé vidéo correspondants

Universidad Chile 0 - 1 Emelec

Wanderers 3 - 2 Zamora

Deportivo Táchira 0 - 5 Racing Club

The Strongest 3 - 1 Internacional

Atlas 0 - 1 Santa Fe

Guaraní 2 - 2 Sporting Cristal

Palestino 0 - 2 Boca Juniors

Colo Colo 2 - 0 Atlético Mineiro

Corinthians 2 - 0 São Paulo

Tigres 3 - 0 Juan Aurich

Danubio 1 - 2 San Lorenzo

Libertad 2 - 2 Atlético Nacional

San José 2 - 0 River Plate

par Bastien Poupat

Pour notre première semaine de phase de groupe, nous vous conduisons en Uruguay pour vous faire vivre deux matchs.

Wanderers Montevideo 3–2 Zamora FC

Ce n'était pas la grande affluence ce mardi aux alentours du Parque Central mais on pouvait respirer tout de même un parfum des grands jours, un parfum qui comme le bon vin est encore plus appréciable avec le temps. « Ça fait 8 ans désormais que l'on attend de retrouver cette Copa Libertadores et aujourd'hui on est heureux » lâche Pablo, hincha des Wanderers Montevideo, avant de poursuivre « Tu sais ici on est connu seulement pour avoir été le premier Champion d'Uruguay en 1906. C'est quelque part ce qui fait notre fierté car l'histoire on ne pourra jamais la réécrire ». Entre les odeurs de Chivito et Choripan, les hinchas de Wanderers partageaient bières et autres boissons alcoolisés pour se préparer avant de recevoir les vénézuéliens du Zamora FC. Avant de rejoindre notre tribune, nous discutions avec un petit groupe de supporters des Vagabundos qui nous confiait que « La rencontre de ce soir est déjà primordiale. Avec Boca et la surprise Palestino dans le groupe on n’a pas d'autres choix que de prendre des points dès aujourd'hui ». En effet, dans un groupe destiné à Boca Juniors, Wanderers et Zamora savaient d'ores et déjà avant la rencontre l'importance de prendre trois points face à un concurrent direct. Dans un Parque Central, habituellement réservé au Nacional Montevideo, bien clairsemé les hinchas du club de la capitale uruguayenne ont su donner de la voix dans un Recibimiento plus que correct au vu de leur nombre. De leur côté les fans vénézuéliens étaient à peine une vingtaine à avoir fait ce très lointain déplacement.

Au moment du coup d'envoi, nous avons pu nous apercevoir que les Wanderers portaient un maillot assez original avec les noms de certains Socios du club, une belle initiative du club de Montevideo. Mais dans ce match ce sont les vénézuéliens qui se montraient tout de suite dangereux par l'intermédiaire de leur pépite Murillo qui trouvaient sur son chemin le portier des Wanderers au bout de 20 secondes de jeu. Dans un match sous tension et très âpre physiquement c'est Mendoza, suite à un geste complètement stupide, qui récoltera le premier carton rouge d'une longue série dans ce match. A 10 contre 11 l'équipe du frangin d’Hugo Chavez, Adelis Chavez, ne se démobilisera pas et Murillo viendra ouvrir le score à la 26' après avoir pris toute la défense uruguayenne de vitesse. Quelques minutes après l’ouverture du score, les Wanderers se retrouvaient également à 10 suite à l'expulsion de Colombino mais égalisaient juste avant la pause par l'intermédiaire de Rodriguez. Le scénario était le même en seconde période : vitesse et danger vénézuélien avec un Murillo époustouflant, attaques placées uruguayennes et cartons rouges. Flores redonnait l’avantage à Zamora sur une merveille de frappe lointaine, Albarracín égalisera sur penalty suite à une erreur et l'expulsion de Ovalle puis Reymundez permettaient aux locaux de renverser la tendance. Après une dernière échauffourée entre Murillo et Mascia, Zamora terminait à huit, les Wanderers à neuf, la victoire fut pour les uruguayens dans une ambiance plus que sympathique au Parque Central et très certainement dans l'un des matchs les plus agréables de la semaine.

Danubio 1–2 San Lorenzo

Deuxième match de la semaine en Copa Libertadores dans la capitale uruguayenne et pas n'importe quel match. En effet c'est le Champion en titre, San Lorenzo, qui se déplaçait au Centenario de Montevideo pour y affronter le dernier champion d'Uruguay, Danubio. Il était donc impossible pour LO de rater un tel événement dans ce stade si mythique.

En arrivant à deux heures du coup d'envoi de la rencontre, nous pouvions nous apercevoir que le club argentin évoluerait quasiment à domicile au vu du grand nombre d'hinchas de San Lorenzo ayant fait le déplacement et arpentant les rues de Montevideo. A notre arrivée au terminal de bus Tres Cruces de Montevideo, notre impression fut confirmait très rapidement. La Butteler entonnait déjà ses premiers chants aux rythmes des tambours accompagnés de centaines de Cuervos « Nous on fait juste l'aller-retour, tu sais Danubio c'est pas vraiment bandant surtout qu'on a derrière les Corinthians et Sao Paulo mais bon, c'était très important de venir ici en tant que Champion en titre et ce titre on va le défendre » nous confient Alejandro et Juan au milieu de tout ce petit monde. En nous rapprochant du stade où l'on profite d'un temps pour admirer la sculpture accordée aux héros uruguayens de la finale de la Coupe du Monde 1950 au Maracana (voir Uruguay 1950 : La Céleste endeuille le Brésil), on a du mal à apercevoir des supporters du Danubio tellement les alentours sont aux couleurs Azulgrana. « Danubio est un club reconnu ici au vu de son école de football et des titres glanés, si il y a une comparaison à faire ce serait celle du Defensor Sporting (voir Defensor Sporting : l’école du nouvel Uruguay). Les deux équipes ne génèrent pas beaucoup de passion par rapport aux deux monstres que sont le Nacional et le Penarol mais sur le plan sportif comptent beaucoup en Uruguay » nous confiait Alen Banewur, journaliste chez Sport 890, la plus grande radio de sport du pays. Avant le coup d'envoi, quelques incidents opposeront forces de l'ordre et fans de San Lorenzo à l'extérieur du stade. Ces derniers n'étaient pas décidés à payer le prix honteux de 1250 pesos (environ 50 euros) pour un billet en tribune visiteuse. Le calme retrouvé, le coup d'envoi était donné dans un Centenario clairsemé où les hinchas de San Lorenzo poussaient  au son de « Dale Campeon » (Allez Champion) alors que les fans du Danubio essayaient aussi de se faire entendre. N’ayant plus gagné en déplacement en Libertadores depuis plus de 6 ans, San Lorenzo pensait voir ressurgir ses vieux démons après une première période au cours de laquelle la Franja avait rapidement ouvert le score par l'intermédiaire de Matias Castro. San Lorenzo fut décevant et peu dangereux, ne faisant preuve d'aucune créativité dans les 30 derniers mètres lors de ce premier acte et l'on a longtemps cru que le champion sortant tomberait d’entrée de compétition. Il n'en sera rien, la fin de deuxième période allait nous offrir un scénario de fou, suite notamment aux entrées de Mussis et Cauteruccio. Les hommes de Bauza se procuraient beaucoup plus d’occasions, passant le dernier quart d’heure à acculer leurs hôtes dans leurs 25 derniers mètres. Après un but de renard de Matos et une tête aussi involontaire qu’inespérée de Cetto, San Lorenzo arrachait une précieuse victoire dans un chaos total du côté du parcage visiteur, lançant de la meilleure des manières sa défense de titre.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.