Dernière session de Libertadores de la semaine marquée par les matchs disputés. Pendant que certains pouvaient espérer faire un pas décisif vers la qualification, d’autres jouaient déjà l’une de leur dernière chance.

L’Atlético Mineiro tombé la veille, Godoy Cruz accueillait Sport Boys avec l’occasion rêvée de virer en tête du groupe à mi-course. Le match débutait par un gag, le Toro allait jouer avec ses tenues d’entraînement, faute d’avoir envoyé ses tenues de match à San Juan et non à Mendoza. Pourtant, ce sont les visiteurs qui se procuraient la première situation, Juan Zampiery Rivarola forçant Rodrigo Rey à une première intervention. Le Tomba souffrait quelque peu pour imposer son jeu et se contentait de quelques contres, sa première situation étant une frappe de Correa sortie par Coimbra sur sa ligne. Il fallait attendre le second acte pour voir les locaux prendre enfin les devants. Fabián Henríquez centrait de la droite, Guillermo Fernández plaçait sa tête, qu’il manquait mais Coimbra lui renvoyait le ballon dans les pieds afin de lui permettre d’ouvrir le score. Le plus dur était fait, Godoy Cruz contrôlait alors tranquillement le second acte, sans pour autant se montrer véritablement dangereux jusqu’à une nouvelle erreur de Coimbra qui profitait à Correa. Sans briller, le Tomba s’impose et remplit l’objectif désiré au coup d’envoi en prenant les commandes du groupe avant de se rendre en Bolivie pour l’ouverture de la phase retour.

Etonnante stratégie pour le Grêmio. A l’heure de se déplacer au Paraguay pour jouer Guaraní pour un match important dans l’optique de la qualification, une victoire ouvrant grand les portes des huitièmes, le Tricolor avait choisi de privilégier le Gaucho. Conséquence, ils n’étaient que deux titulaires indiscutables présent au coup d’envoi. Et pourtant, les hommes de Renato Gaúcho ont dominé les 25 premières minutes, manquant deux belles occasions d’ouvrir le score par Barrios, Fernandinho et Lincoln. Bougé par la pression adverse, incapable de se mettre dans le rythme, l’Indio allait finalement commencer à montrer les muscles et enfin commencer à s’installer dans le match, se procurant quelques situations par Epifanio García, Juan Aguilar et une tête de Neri Bareiro, Néstor Camacho jouant alors un grand rôle dans la génèse de ses dangers sur le but de Marcelo Grohe. Mais les minutes défilaient et le score n’évoluait pas. Au retour des vestiaires, les locaux allaient accélérer, le centre de Marcelo Báez trouvait la barre transversale. Grêmio parvenait à se montrer dangereux mais allait se retrouver en infériorité après que Michel donnait un coup de coude à Hernán Novick. Alors, Garnero prenait des risques. Rodrigo Bogarín et Hernán Rodrigo López entraient en jeu, à peine entré, Ro-Ro ouvrait le score de la tête. Loin d’être assommé, le Tricolor Gaucho revenait rapidement dans la partie par Pedro Rocha qui manquait même, malgré l’infériorité numérique des siens, de donner trois points en fin de partie, sa tentative terminant sur le poteau. Qu’importe au final, 1-1, les choix de Grêmio pourraient s’avérer payant en cas de succès au retour à la maison.

Après deux défaites en autant de matchs, l’Independiente Medellín n’avait pas d’autre choix que celui de s’imposer chez lui face à Melgar sous peine de voir ses rêves de huitièmes et même de Sudamericana s’envoler. Alors dès le coup d’envoi, les hommes de Zubeldia prenaient le contrôle du ballon, mettaient de l’intensité. Juan Camilo Saiz manquait d’un rien d’ouvrir le score, l’attente des supporters rouges n’allait pas être bien longue puisque dès la 12e minute, l’excellent Juan Fernando Quintero enroulait côté droit, sa frappe heurtait le poteau mais était reprise par Valentín Viola qui ajustait tranquillement. Alors, les Péruviens changeaient de stratégie, jouaient plus haut, cherchant à provoquer les erreurs adverses. Omar Fernández menaçait à son tour, Nilson Loyola manquait d’égaliser. Au retour des vestiaires, sans doute bougés par Zubeldia à la pause, le DIM se remettait en action, Quintero pesait de nouveau et offrait une merveille de passe décisive à Mosquera pour le 2-0 qui pliait le match. Car si les hommes de Juan Reynoso cherchaient ensuite à réduire l’écart pour relancer le suspense, ils ne le faisaient que par des actions isolées, individuelles et manquaient de précision. Mission accomplie donc pour le DIM, qui regrettera sans doute de n’avoir pu accentuer son avance sur ce match, mais se replace dans la course à la qualification dans le groupe.

Après la victoire d’Estudiantes face au champion sortant, le duel Barcelona – Botafogo avait des enjeux multiples. Non seulement, le dernier match de la semaine allait permettre de déterminer qui basculerait en tête du groupe à mi-parcours, mais surtout, une victoire de l’un ou de l’autre aurait été synonyme de qualification au minimum pour la Sudamericana. Dans un Monumental bouillant, le match débutait par un coup du sort, un penalty accordé par Jesus Valenzuela pour une faute loin d’être évidente de Jefferson Mena sur Roger. Justice divine diront les Equatoriens, Camilo s’élançait mais butait sur Máximo Banguera qui bondissait de nouveau sur le rebond pris par João Paulo. Le match était lancé, Botafogo exposait son jeu efficace et sérieux, peu après le quart d’heure, Banguera se muait de nouveau en héros, sortant une tête à bout portant d’Emerson, Rodrigo Pimpão trouvant le poteau dans la foulée. L’étoile solitaire brésilienne dominait, elle allait se faire prendre sur un exploit individuel, une accélération magnifique de Christian Alemán qui, après un appui sur Alvez, terminait d’une gourmandise pour faire exploser le Monumental. Botafogo accélérait alors mais Banguera restait infranchissable. En seconde période, conscients du danger, les Toreros se repliaient, cherchaient à exploiter les contres en essayant de miser sur l’efficacité quand Botafogo contrôlait le match. Le coup passait près de fonctionner. Richard Calderón manquait le cadre, Alvez butait sur Fernández après une percée d’Esterilla. Les minutes défilaient, la victoire se dessinait pour les locaux. Sassá manquait d’égaliser de la tête, il allait attendre la toute fin de match pour prendre sa revanche. Réduit à dix après l’exclusion de Mena, Barcelona reculait et allait concéder un penalty sur une énorme faute de main (aussi stupide que grossière d’Arreaga). Sassá transformait la sentence, Botafogo rentre d’Equateur en ayant livré l’un de ses meilleurs matchs dans la compétition et avec un point largement mérité.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.