Alors que tous les yeux avaient été braqués sur la finale de Copa Libertadores perdue par River contre Flamengo, les Argentins soignaient leur gueule de bois (ou cette soirée festive) avec la quatorzième journée de Superliga. Si Boca et Argentinos gardent la première place, leurs poursuivant continuent de jouer des coudes non-loin derrière.

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L’affiche du week-end : Une pluie de buts est tombée sur Córdoba 

Dans un stade Mario Kempes loin d’être plein mais très bruyant, Talleres accueillait le champion en titre, le Racing. Au coup d’envoi, ce dernier est aux portes du podium du fait de la défaite surprise de Lanús. De son côté, la T fait figure d’outsider dans la course au titre, dans un championnat où tout reste possible. Une chose est sure : le gagnant du jour faisait une belle opération au classement. Sous les ordres du meilleur arbitre du pays, Néstor Pitana, la partie s’ouvrait sur une entame très ouverte et vivante. Les premières banderilles étaient plantées par les joueurs du Chacho Coudet. Après un excellent travail qui mobilisait trois défenseurs cordobeses, Nicolás Reniero ouvrait sur l’aile à destination de Matías Rojas, dans l’espace qu’il venait de libérer. Très calme, le paraguayen prenait son temps, crochetant avant d’ajuster tranquillement Guido Herrera sur sa gauche. Piqués au vif, la réaction des joueurs de Talleres arrivait quelques secondes plus tard avec une énorme double-occasion. Intenable, Nahuel Bustos réalisait un une-deux avec le poteau puis manquait le cadre dans un angle fermé. Riche en intensité, le match s’emballait grâce à un Talleres particulièrement en forme par rapport à ses sorties précédentes. Ses efforts étaient récompensés à l’heure de jeu suite à un déboulé fait de coups de rein et de feintes enivrantes de Franco Fragapane ponctué par un centre en retrait pour Bustos qui se faisait pardonner son incroyable manqué. Toujours d’attaque, la Acade n’allait pas se laisser abattre pour autant : la frappe puissante de Pillud trouvait le cadre et inquiétait Herrera. Repoussé dans l’axe aux vingt mètres, le ballon était repris victorieusement par la pépite Zaracho d’une demi-volée déviée. Alors que le Racing pensait renter avec l’avantage au vestiaire, la T arrachait l’égalisation d’un contre rapide conclu par Javier Menéndez après un bon centre de Dayro Moreno, pour en terminer avec une première période magnifique. Sur une meilleure dynamique, Talleres entamait la seconde mi-temps comme il avait terminé la précédente. Très dangereux mais trop maladroits, les cordobeses trouvaient encore le poteau avant que Moreno rate l’immanquable, seul face au but vide. Pas découragés, ils allaient finalement passer devant la Acade grâce à l’homme du match, Bustos. Lancé dans la profondeur, l’attaquant punissait la sortie dilettante de Gabriel Arias d’un malicieux piqué du gauche. Pris défensivement, le Racing allait s’en remettre à la sortie de Bustos et à sa ligne d’attaque pour ramener un point de Córdoba. En mettant toutes ses forces dans la bataille, la bande à Coudet trouvait finalement la faille par l’entrant Cristaldo, et pouvait exulter. Le partage des points laisse des gros regrets à Talleres qui pensait tenir sa victoire référence : au final, les locaux ne prennent que leur quatrième point sur les derniers vingt-et-un possibles. Mais l’important est ailleurs. Face à un adversaire de qualité, ils ont livré une belle partition sur laquelle ils pourront se baser pour avancer plus tard. Suite à ce match spectaculaire, le Racing est à trois points de Boca et Argentinos, et reste sur une invincibilité d’onze matchs.

Parfois brillant, toujours solide : Boca puntero

Privé de Libertadores et de Copa Argentina, l’objectif désormais affiché par le club boquense est plus que jamais de récupérer son titre de Superliga, abandonné la saison dernière au profit du Racing. La route vers le trophée est encore longue. Sur celle-ci, se trouvait Unión. En piètre forme avec deux points pris en trois matchs, le club de Santa Fe ne faisait pas vraiment le poids contre Boca, sur le papier. Sur le terrain non plus. Dès la deuxième minute, un slalom chaloupé de Toto Salvio obligeant Sebastian Moyano à se salir les manches, annonçait le pire pour Unión. Et le pire arriva bien plus tôt que prévu puisque sur le corner qui suivait, Wanchope, laissé étrangement seul dans la surface, faisait trembler la Bombonera d’une tête surpuissante. Devant au score et très en jambes, Boca étouffait un Unión sans répondant. Seul Moyano brillait côté santafesino, et ce n’est jamais bon signe. Auteur d’un grand match, le portier a écœuré les attaquants xeneizes, dont l’excellent Salvio qui s’est vu refuser le chemin du but à quatre reprises (1e, 33e, 41 e, 60e). Les visiteurs mettaient une demi-heure à se créer une occasion : après un bon crochet, la frappe de Federico Milo était bien captée par Esteban Andrada. Les situations de but pour Boca se succédaient grâce au redoutable trident Salvio-Ábila-Reynoso, sans trouver la faille une seconde fois. Après le retour des vestiaires, la démonstration reprenait de plus belle et seul le sacrifice de Brian Blasi privait Ramón Ábila du doublé. Dans un grand jour, le numéro 9 de Boca était à l’avant dernière passe de la seconde réalisation du Xeneize. Son ballon arrivait dans la course de Nicolás Capaldo qui offrait ensuite à Alexis Mac Allister le but sur un plateau, ponctuant une superbe action collective. La belle après-midi des hommes d’Alfaro suivait son cours quand, à l’heure de jeu, la légende Daniele de Rossi remplaçait le tout juste buteur. De retour de blessure, il n’avait plus foulé la pelouse depuis le match de championnat au Monumental, le 1er septembre. En gestion après une dernière occasion mal négociée par Wanchope, Boca s’imposait 2-0. Maitrisé de la première à la dernière minute, le match est la prestation la plus aboutie de la bande à Alfaro depuis longtemps. Installé à la première place du classement, le Xeneize semble avoir trouvé son rythme de croisière.

Central asphyxie Aldosivi et se donne de l’air avec la manière

En clôture de cette quatorzième fecha, avait lieu à fort enjeux dans la ville de Leo Messi et du Che Guevara. En effet, l’affiche entre Rosario Central et Aldosivi opposait deux équipes en grand danger au promedio. Respectivement, premier non-relégable et avant-dernier, les deux clubs vivent des mois compliqués cette saison. Pour chacun, l’occasion était belle de battre un concurrent direct pour le maintien et réaliser une opération. Dans ce combat rendu d’autant plus épique par des trombes d’eau, les coups n’ont pas tardé à pleuvoir. D’habitude peu à l’aise à l’extérieur, ayant perdu lors de chaque déplacement, Aldosivi démarrait fort ce match grâce notamment à son attaquant Sebastián Rincón, très remuant. Les Tiburones étaient récompensés de leurs efforts à la demi-heure et profitaient d’une énorme bourde de Facundo Almada pour ouvrir le score. Mais pas de quoi glacer un Gigante de Arroyito des grands soirs. La réaction de los Canallas arrivait littéralement dans la minute. Sur un bon centre qui lobait la défense vert et jaune, le ballon atterrissait dans les pieds de Diego Zabala dont la frappe sèche remettait les deux équipes à égalité. Alors que le premier acte était disputé, le second donnait lieu à un spectacle à sens unique. Déjà en vue dès l’entame du match, Lucas Gamba marquait alors un golazo : parti de la ligne médiane, il enchaînait deux crochets consécutifs pour déclencher un tir limpide dans la lucarne opposée. Sur le troisième but de Central, c’est encore lui qui déposait le ballon sur le crâne d’Almada, qui avait à cœur de rattraper son erreur. C’en était trop pour le Tiburón qui avait arrêté de jouer depuis un moment. Pas rassasiés, les rosarinos prolongeaient l’agonie de leur adversaire en marquant encore deux fois. Successivement sur un pénalty de Ribas et un contre fatal conclu par le valeureux Ciro Rius dans le temps additionnel. Los Canallas engrangent un succès important dans sa mission maintien, leur troisième d’affilée. À l’inverse, les choses continuent de se compliquer pour Aldosivi qui perd là le septième de ses huit derniers matchs. Consistants en première mi-temps, le Tiburón a tristement sombré à l’usure devant un Central bien plus entreprenant. Si ce dernier s’en éloigne, la Primera B est de plus en plus proche du côté de Mar del Plata…

Vélez et Lanús n’avancent plus, seul Argentinos en profite

Du fait de la finale de Libertadores, la grosse affiche de la journée 14 entre les deux Grandes, Independiente et River a été reportée au mois de janvier. Leader et vainqueur de Boca deux journées auparavant, rien ne va plus pour Lanús : défaits logiquement à Defensa y Justicia (2-0), ils laissent le Xeneize prendre la première place à égalité avec… Argentinos qui a puisé dans ses ressources pour s’imposer face à un bon Newell’s (1-0) grâce à un beau but de Gabriel Hauche. La défaite de Lanús aurait pu profiter à ses nombreux poursuivants, mais ce ne fut pas le cas. Quand le Racing repartait avec un point de Córdoba, Vélez n’en prenait aucun sur le terrain de Banfield (0-1). Les hommes de Gabi Heinze n’ont plus gagné depuis quatre matchs. Injouable depuis plus d’un mois, l’Atlético Tucumán aurait pu rejoindre Lanús sur le podium s’il n’avait pas concédé le nul chez lui contre un San Lorenzo qui retrouve des couleurs (2-2). Dans le même registre, l’Estudiantes de Gabi Milito n’avait plus perdu depuis quatre matchs : el León s’incline à Santa Fe, contre Colón et notamment une lucarne sur coup franc direct del Pulga Rodríguez (3-2). À l’autre bout du classement de cette Superliga, le Gimnasia de l’ex et nouvel entraineur Diego Maradona rechute et démontre semaine après semaine son irrégularité, surtout à domicile : défaite d’un but face à l’Arsenal Sarandí. Il ne fait plus beaucoup de doutes que le Lobo descendra à la fin de la saison. Autre relégable, Patronato n’a pas fait mieux contre un Godoy Cruz peu en forme cette saison (0-2) et fait les affaires de Rosario Central, qui est le grand gagnant de cette journée. L’autre Central, promu cordobés, se place pour l’instant hors de danger au promedio mais devra faire mieux pour se rassurer pour de bon, après avoir partagé les points avec le Globo (1-1).

Les buts

Résultats

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Classement

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Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.