Dix-huitième journée de Superliga ce week-end et début du sprint final en Argentine. Dans la dernière ligne droite, River poursuit sa bonne série et garde la tête sans problèmes. Dans sa roue, seul Boca semble capable de tenir le rythme. Derrière eux, chaque faux-pas s’apparente à une faute rédhibitoire dans cette course au titre.

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L’affiche du week-end : Argentinos et Racing voient le titre s’échapper

Du côté de la Paternal se jouait samedi un match très important dans ce championnat argentin si serré. Le Racing se déplaçait sur le terrain d’Argentinos. Pour les deux équipes, la marge de manœuvre est réduite, la défaite interdite. En cas de victoire, Argentinos, troisième de Superliga, pouvait rejoindre provisoirement River à la première place tandis que le Racing pouvait revenir dans la course à la Libertadores. Les locaux devaient composer avec quatre absents, Sebastián Beccacece recomposait son système de jeu. Toujours à la recherche de la bonne formule et d’un premier succès avec la Academia, le jeune entraineur tentait cette fois un 4-4-2 renforçant son milieu de terrain. Un changement de système qu’avaient du mal à maitriser ses joueurs. Sans attendre les cinq minutes de jeu, le Bicho piégeait d’entrée le Racing. Après un beau décalage, Hauche centrait en retrait pour Quintana. La frappe du défenseur central, trop écrasée, trouvait les gants de Gabriel Arias. Le pauvre renvoi du gardien chilien, était repris de près par Edwar López, qui ne se faisait pas prier pour conclure. Son équipe prise par l’intensité d’Argentinos, Beccacece pouvait faire la moue. Puis, les débats se sont rapidement rééquilibrés. La partie suivait la configuration suivante : la formation de Diego Dabove laissait la possession au champion en titre pour mieux exploser en transition offensive et prendre à revers la défense adverse. Une fois le 4-4-2 digéré, l’Acade progressait mieux avec le ballon mais restait trop imprécis pour convertir en but ses bonnes intentions. Ce symptôme technique était parfaitement illustré par l’occasion gâchée par Matias Rojas. Sur une superbe ouverture de Domínguez, le numéro dix ciel et blanc manquait son contrôle alors que le but s’offrait à lui. Les vingt-deux acteurs rentraient aux vestiaires après un premier acte vivant mais pauvre en occasions. À la mi-temps, Argentinos avait rejoint River en tête de la Superliga, sans être dominateur. Comme une heure plus tôt, Argentinos démarrait mieux, mais cette fois sans aggraver le score. Une inefficacité qui allait coûter cher. Sur l’une de ses rares incursions dans la surface du Bicho, le Racing concrétisait. Rojas, à la passe, et le pibe Tiago Banega punissaient les locaux sur corner. Ce but contre le cours du jeu mettait un grand coup sur la tête de la bande à Dabove, qui allait définitivement s’éteindre. La fin de match profitait largement à l’Acade, plus fraiche physiquement et mentalement. Le coup aurait pu être parfait pour le club d’Avellaneda si Dario Cvitanich n’avait pas perdu son face-à-face avec Lucas Chávez à cinq minutes du terme. Le coup de sifflet final venait frustrer les deux clubs. Ce match nul après un petit spectacle n’arrangeait personne. Argentinos savait qu’il venait de laisser la voie libre à Boca et River pour se disputer à deux le trône dans la bataille finale. Les chiffres sont encore plus cruels pour le Bicho qui n’a remporté qu’un seul de ses sept derniers matchs. Bien trop peu pour espérer être champion d’Argentine. De son côté, le Racing arrive à faire encore pire : une seule victoire en huit matchs. Les ciels et blancs voient les portes de la Libertadores commencer à se fermer, avant la réception d’Independiente pour le clásico d’Avellaneda. L’air était grave, les visages fermés au moment de s’enfoncer dans le tunnel du stade Diego Armando Maradona.

Face à Central, l'outsider Independiente donne la leçon

Le Racing parti à Capital, Avellaneda voyait se dérouler un match très déséquilibré au Libertadores de América. Sur le papier, Independiente, seizième, et Central, cinquième, étaient distants d’onze points au classement. D’autant plus que les deux équipes restent sur des rythmes bien différents lors des derniers matchs. Les Rosarinos n’ont plus perdu depuis six matchs et une défaite trois à zéro contre Estudiantes, fin octobre. En face, la dernière victoire du Rojo remonte à la treizième journée, début novembre. Pour ne rien arranger, les locaux étaient privés d’un de leurs piliers, Pablo Pérez, suspendu après son coup de sang contre Boca et qui va quitter le club. Mais ce match n’aurait eu aucun intérêt si le football n’était pas l’un des sports les plus indécis qui existent. D’entrée, Independiente démarrait en trombes. En à peine 120 secondes, les hommes de Pusineri trouvaient la faille d’une équipe de Central endormie. Sur un mauvais dégagement, Alexander Barboza venait inscrire son premier but officiel avec son club d’une frappe au ras du poteau. Central, qui n’avait toujours pas touché le cuir, était pris à la gorge : pressing haut, récupérations hautes, intensité défensive, attaques placées basées sur la supériorité numérique etc. La plaisante formation d’Independiente était en état de grâce dans ce début de match. Une double-parade de Jeremías Ledesma empêchait à Central de couler. Du moins temporairement, puisque le deuxième but arrivait à la demi-heure de jeu. Le festival du paraguayen Cecilio Domínguez se concluait par une talonnade dans la course de Sánchez Miño. Le centre de l’arrière gauche est repris victorieusement par Leandro Fernández. En furie, les locaux enfonçaient le clou avant la mi-temps : le buteur Fernández se transformait en passeur. Son centre travaillé entre la défense et le gardien profitait à Braian Romero surgissant au second poteau. Comme un symbole, sur cette action, sept joueurs rouges étaient présents dans les trente mètres de Rosario. La mi-temps venait interrompre la démonstration d’Independiente, emmené par Cecilio et Fernández particulièrement inspirés. Après la pause, ce dernier continuait sur sa lancée : sa transversale pour Silvio Romero allait se transformer en passe décisive après que la frappe de l’attaquant ne lobe Ledesma. La manita pendait au nez des Canallas, méconnaissables. Sans beaucoup d’espoir, les visiteurs se découvraient pour sauver l’honneur. Mais Campaña s’étant mis au diapason de ses coéquipiers, ils n’arrivaient à rien. Pire, en se jetant à l’attaque, Central laissait encore plus d’espace dans son dos. La dernière sanction arrivait avec l’entrée de Andrés Roa. Le Colombien qui avait manqué de conclure un contre à montrer dans les écoles, se rattrapait après deux dribbles chaloupés dans la surface et une frappe dans le petit filet. L’arbitre abrégeait les souffrances des Rosarinos sur ce score sans appel de cinq à zéro. Contre toute attente, la bande à Pusineri venait d’atomiser celle de Diego Cocca. Cette désillusion reléguait son équipe à la huitième place, qui devra vite se ressaisir pour ne pas gâcher la belle saison qu’elle réalise jusqu’ici. La performance du Rojo est de très bonne augure avant de se plonger dans la prochaine rencontre : le choc face au Racing, dimanche prochain.

Miguel Ángel Russo et son Boca passent le test Talleres avec succès

La veille, River avait gagné. Avec un match en plus, le Millonario creusait l’écart, à six longueurs de Boca, son principal rival cette saison. Ce dernier était obligé de gagner et Miguel Ángel Russo, qui attendait toujours sa première victoire, le savait. Pour suivre le rythme du leader, le Xeneize allait devoir jouer deux matchs risqués : la semaine prochaine contre l’Atlético Tucumán, et ce week-end sur le terrain de Talleres. Les Cordobeses, auteurs d'une saison moyenne, présentent un bilan honorable à domicile : une seule défaite jusqu’à cette dix-huitième journée. Dans ce match à pression, Russo confiait les clés du camion boquense à l’expérience : Carlitos Tévez héritait du brassard. Le technicien argentin devait cependant se passer de Izquierdoz, suspendu, et Zárate, blessé. Dans l’enceinte du Mario Kempes acquis à sa cause, Boca confisquait le ballon. Suite à un corner de la T, le gardien Marcos Díaz lançait le contre. Toto Salvio remonte tout le terrain, fixait et décalait Sebastián Villa : le plat du pied du Colombien passait sous le ventre de Herrera et échoue dans le petit filet. Amenant sa vitesse, toutes les différences, ou presque, étaient faites par les longues courses de l’ailier. La pause arrivait vite, après une mi-temps particulièrement hachée par des fautes aussi vilaines que nombreuses. Il y avait peu d'occasions et de jeu, mais l'essentiel était là pour Boca. Talleres, en difficultés, ne tenait qu'à un fil sur une nouvelle fulgurance de Villa : le tacle salvateur de Javier Gandolfi frappait par chance le poteau. Logiquement, Boca venait confirmer sa domination en inscrivant un second but. Le dégagement de Marcos Díaz, encore lui, arrivait dans la course du Villa, dans tous les bons coups. À deux contre un, le numéro vingt-deux décalait Tévez, seul face au but : son plat du pied ne laissait aucune chance à Herrera. Non seulement à l’origine des deux réalisations de son équipe, le gardien remplaçant Díaz sauvait ses coéquipiers en toute fin de match. Malgré une poignée de parades importantes, il ne pouvait rien sur la réduction de l’écart par les locaux, sur une tête puissante de Diego Valoyes. Dans dix dernières minutes folles, le cuir voyageait d’un but à l’autre. Un énième débordement de Villa provoquait un deux-contre-un, mais le virevoltant attaquant oubliait cette fois son capitaine et manquait l’occasion. Boca aurait pu le regretter mais une dernière intervention cruciale de son portier peu avant le coup de sifflet final lui garantissait la victoire. Russo et Tévez laissaient exploser leur joie, après un succès qu’ils savaient si important. Le Xeneize aura livré une prestation encourageante et mérité sa victoire, malgré un dernier quart d’heure où la pression de la T l’aura fait souffrir. Les bleus et or se replacent dans la roue de River.

Lanús et Vélez suivent tant bien que mal le rythme imposé par la machine River Plate

Tout en haut du classement, River caracole. Au Monumental, les joueurs de Gallardo ont fait le travail en battant Central Córdoba (2-0), avec un festival de Nacho Scocco qui a fait le tour du monde. Le Millonario est plus que jamais favori pour le sprint final. Derrière, Lanús est de retour aux affaires. Face à Godoy Cruz, les Granates s’imposent logiquement (2-0) et restent dans la roue du leader, à quatre points. Deux longueurs plus loin, on retrouve les pibes de Gabi Heinze : en obtenant seulement le nul à domicile contre Aldosivi, Vélez réalise une contre-performance, qu’il regrettera certainement à la fin du championnat. Journée après journée, le promu Arsenal Sarandí ne faiblit pas : match nul sur le terrain de Patronato, deux partout, qui le place sixième. Petit à petit, Newell’s fait son trou sans faire de bruit. Auteurs d'un mauvais début de saison, les Leprosos ne perdent plus depuis quatre matchs et se retrouvent à deux points des places qualificatives pour la Libertadores après leur victoire d'un but sur San Lorenzo. Avec un doublé de la recrue Cauteruccio, Estudiantes bat aisément Unión (3-1) avant de retrouver Newell’s lors de la prochaine journée. L’Atlético Tucumán n’en finit plus de patiner : cinquième nul d’affilée face au Defensa y Justicia d’Hernán Crespo (1-1) qui l’éloigne encore plus des sommets de ce championnat argentin. Bien plus bas, le danger se rapproche du côté de Colón. Les Sabaleros sont les premiers non-relégables aux promedios et leur défaite à domicile contre Banfield (0-1) enfonce le club dans la crise. Justement, la crise est déjà consumée (ou presque) pour le Gimnasia : les joueurs de Maradona ne perdent plus mais ne gagnent pas non plus. Contre Huracán, les Platenses concèdent un énième nul (1-1) et prennent le chemin de la B.

Les buts

Résultats

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Classement

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Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.