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Libertadores

Copa Libertadores 2018 : la Superhonte

Nicolas Cougot
Copa Libertadores
27 novembre 2018
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Ç’aurait dû être la finale de rêve, c’était déjà le match le plus attendu. Plus de soixante mille hinchas tout de rouge et blanc vêtus attendaient vingt-deux gladiateurs des temps modernes dans une arène mythique. Quinze jours après un premier acte exceptionnel, l’Argentine est venue rappeler aux yeux du monde qu’elle était malade. Et nous a définitivement volé la « finale du siècle ».

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Quatre buts, une ambiance de feu, un duel tactique, des occasions, des icônes revenues sur le devant de la scène au meilleur des moments :  dire que l’on attendait l’acte final de la Superfinale de la Copa Libertadores était un euphémisme. Malgré les blessés et autres suspendus qui privaient chaque équipe de la possibilité d’aligner son meilleur onze, ce River – Boca du Monumental allait à n’en point douter être le grand moment de l’année, voire de la décennie, la plus belle conclusion qu’il soit d’une finale de Libertadores en aller-retour. Et puis, l’Argentine a exposé aux yeux du monde sa part d’ombre. Envolé le spectacle, envolés les rêves de finale parfaite. Envolée la Superfinale. Comme s’il n’était pas possible qu’elle existât.

Un week-end de scandales

La pluie était venue perturber le match aller, le repoussant de vingt-quatre heures, cette fois, c’est un autre orage qui s’est abattu, bien plus incontrôlable, bien plus néfaste. Alors qu’il remonte l’Avenida del Libertador, le bus de Boca va tomber dans un véritable guet-apens au moment de s’engager dans l’Avenida Lidoro J. Quinteros qui va lui permettre de se diriger vers le Monumental. Les images feront le tour du monde. Attaqué avec furie par des « supporters » qui n’avaient rien à faire là, le bus accélère, son chauffeur évanoui est relayé par réflexe par Horacio Paolini vice-président de Boca pour éviter le pire. Reste que la (maigre) présence policière sort les lacrymos, les joueurs, déjà touchés par les vitres du bus qui ont éclaté, se retrouvent sous les gaz. Ils vont alors se réfugier dans leur vestiaire, la finale est morte en mondovision.

Car Boca ne peut pas jouer, c’est une évidence, qui peut penser du contraire ? Mais, comme s’il fallait une fois encore nier l’évidence, la politique s’en mêle. La CONMEBOL fait pression pour que le match se tienne, d’autant que les 60 000 personnes qui devaient assister au grand feu d’artifice final sont déjà dans le stade, certains depuis 13 heures, heure de l’ouverture des portes. S’engage un bras de fer, qui, selon les propos de Rodolfo D’Onofrio, président de River, et Carlos Tevez, idole boquense, implique également Gianni Infantino, donc la FIFA, venu sur place pour voir le couronnement du Sud-américain qui ira défendre le continent à la Coupe du Monde des clubs qui débute dans moins de trois semaines. Le match va alors être reporté plusieurs fois, de 17 heures, heure locale, à 19h20 après deux autres étapes. Mais finalement, Boca et River s’entendent, ils ne veulent pas jouer et gagnent ce bras de fer, même si des plots sont déposés pour l’échauffement côté Boca et que les arbitres se sont échauffés sur la pelouse. La logique est alors respectée, qu’importe si tout cela a des allures de mascarade.

Surtout que celle-ci va se poursuivre le lendemain, nouvelle date prévue pour la finale. Selon le document signé par les deux clubs, ils sont alors d’accord pour jouer le dimanche à 17 heures heure de Buenos Aires, sans que l’on comprenne vraiment comment Boca peut être en état d’aligner ses meilleurs joueurs, à commencer par Pablo Pérez, sérieusement touché à l’œil gauche. Daniel Angelici entre alors en piste, après avoir signé le document du samedi, qui annonce clairement vouloir reporter le match au dimanche, il fait marche arrière : Boca ne veut plus joueur au motif (légitime) que son équipe est désavantagée. Là encore, les dirigeants finissent par se mettre d’accord. Et même si, une fois encore, on laisse entrer les spectateurs dans le Monumental, cette fois, pas d’annonce folle, à 14 heures, le match est définitivement reporté. Ne reste désormais que des guéguerre d’influence, de pouvoir, un nouveau bras de fer qui va s’ouvrir ce mardi à Asunción puisque ce lundi, Boca Juniors demande désormais la victoire sur tapis vert au grand dam de River qui va plaider le fait qu’il n’est pas responsable de faits qui se sont produits à cinq pâtés de maison de son enceinte. La belle entente d’avant et pendant match est terminée. L’unité qui a dompté la CONMEBOL et la FIFA envolée. Ángel Cappa, toujours parfait dans ses analyses, a beau appeler les deux camps à se retrouver autour d’un asado pour ramener le calme, rien n’y fait, la guerre est de nouveau ouverte, l’union sacrée déjà rompue. Samedi matin, la Crónica titrait « No hay mañana » (il n’y aura pas de lendemain), pour le football argentin la question du lendemain se pose.

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Le cancer barras bravas

Les événements de samedi ont ainsi exposé en mondovision ce que les habitués du football argentin ont l’habitude de vivre à intervalle régulier : les soubresauts de son cancer que sont les barras bravas. Le témoignage de Darío Erbetz, le chauffeur du bus, sur TyC Sports laisse circonspect : « La route était la route habituelle, on prend toujours ce trajet, Libertador-Quinteros. Ce qui était anormal, c’est que tous les gens de River étaient présents et qu’il n’y avait pas les clôture de bois qui habituellement nous protègent. Lors des matchs précédents, Quinteros étaient entièrement recouverte de ces grandes palissades de bois. Il y aurait aussi dû y avoir plus de motos de policiers. Quand je sors du pont et m’aperçois qu’il n’y aura pas d’autres motos, je décide d’accélérer pour rapidement mettre tout le monde à l’abri. Ils savaient que c’était le bus de Boca, ils savaient qu’on passerait par-là, ils ne pouvaient pas laisser autant de gens à cet endroit ». Ce témoignage et les images diffusées samedi soir faisaient déjà naître bien des interrogations : il ne fait aucun doute que les incidents de samedi ne sont pas le fait de « 15 inadaptados », comprendre 15 marginaux, 15 désaxés, comme Angelici et D’Onofrio veulent nous le faire croire. Ils requièrent une organisation, une synchronisation des dysfonctionnements qui laisse bien des questions en suspens. À commencer par celle du rôle et de la puissance des barras.

Le lien a rapidement été fait par Horacio Rodríguez Larreta, Jefe de Gobierno de la ciudad de Buenos Aires, confirmé ensuite par les audios d’Héctor Caverna Godoy, le leader de Los Borrachos del Tablón (la barra de River), qui, depuis, ont fuité sur les réseaux : « Personne ne sera assez naïf pour ne pas y voir un lien avec ce qu’il s’est passé la veille (NDLR : vendredi), lorsqu’une longue enquête a permis la saisie de 500 places et 7M de pesos dans les locaux de la barra de River Plate. Il faudra déterminer qui a donné ces tickets et lutter à fond contre cette mafia que sont les barras. C’est notre grand défi ». Un défi qui se joint à celui de déterminer les responsabilités du fiasco du côté de la police, car Horacio Rodríguez Larreta précise clairement que l’organisation de la sécurité lors du parcours du bus était sous « la responsabilité de la police de la ville en collaboration avec les forces fédérales ». Un défi qui n’est pas récent et qui n’est finalement que le reflet d’une société malade. Pour notre magazine, Omar Da Fonseca pointait les maux de l’Argentine : « Tu as des problèmes de sécurité. Je suis proche de Carlos Bianchi, sa maison, il y a des caméras partout. Avant de rentrer, tu appelles pour que le personnel t’ouvre. On ne s’imagine pas. Tu as parfois des contraintes folles… de mon vivant, je ne pense pas qu’on puisse le résoudre ». Et toute la question est là : Comment résoudre ce fléau ? Comment lutter contre ce cancer qui plombe l’Argentine du football et nappe d’une ombre intense un football qui offre pourtant tant d’émotions positives et de raisons de rêver.

Il faut dire que la compromission entre instances et barras est grande. Certains résument les barras au simple rôle « d’ultras sauce argentine », il n’en est rien. Oser la comparaison est même insultant pour les ultras d’Europe, cela revient à les considérer comme des criminels. Car souvent, à la tête des barras, les chefs sont de véritables chefs de gangs, contrôlant la vente des billets, mais aussi contrôlant le marché de la drogue, ayant même une influence sur les décisions du club (pression sur les joueurs, menaces d’entraîneurs). Qui dit gang, dit liens avec les polices locales et les politiques de tous bords (Di Zeo chef de la Doce, barra de Boca, était lié aux Kirchner par exemple). Leur influence est telle qu’en période d’élection, les présidents de clubs s’assoient forcément à leur table. Plusieurs affaires d’assassinats de leaders de barras ont en effet été reliées à des affaires politiques. Dans un pays où le football est un enjeu électoral, l’appui des barras peut faire basculer un vote (certains politiques n’hésitant pas à en payer (financer) certaines avec pour contrepartie l’affichage de bannières dans les stades). Ils sont systématiquement liés aux nombreux épisodes de violence liés au football. L’association Salvemos al Fútbol a ainsi publié une étude dans laquelle elle montre la croissance de ces épisodes de violence, l’Argentine passant de deux morts liés au football par an à six depuis 1984. Mais surtout, elle montre qu’au cours de la dernière décennie, le nombre de conflits internes n’a cessé d’augmenté, parfois –souvent– liés aux interdictions de déplacement, ils sont même les incidents les plus fréquents, devant les bagarres entre barras de clubs rivaux. En dix ans, 94 personnes ont succombé à cause du football quand il y en avait eu 234 en 86 ans (source Salvemos al Fútbol).

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Et pourtant, rien ne change, personne ne peut s’attaquer à ces barras au pouvoir si grand. Les collusions sont nombreuses, on l’a dit, chaque dirigeant a dû s’assoir à leur table. Dans le cas qui nous occupe ici, River Plate avoue chercher qui a pu délivrer des places officielles pour la finale aux barras, alors que tout le monde sait que le club est en étroite relation avec eux (on peut imaginer que l’affaire n’aurait jamais fait le moindre bruit s’il n’y avait eu la perquisition de vendredi dernier). Ce discours officiel est vieux comme le monde. Il y a quatre ans jour pour jour, Rodolfo D’Onofrio déjà clamait à qui voulait le croire qu’il allait chasser les barras du Monumental. Cela faisait suite aux affrontements entre factions au siège du club pour des histoires de revente de places pour un Superclásico. En 2016, il était venu répondre à une nouvelle affaire de revente de billets du Superclásico par la barra de River, affaire qui accompagnée d’écoutes impliquant des dirigeants du club. À chaque fois ce message « nous allons chercher qui a pu leur délivrer ces tickets ». Il faut donc toujours distinguer l’annonce des luttes contre les barras, souvent arguments de campagne devant les caméras cachant les collusions en off. De tous temps, les liens ont été étroits : Martín Araujo des Borrachos lié à Ramón Díaz, qui n’hésitait pas à les saluer en interview, les Borrachos proclamés barra officielle du club sous D’Onofrio (une appellation évidemment contesté officiellement par le président sans pour autant lutter pour qu’ils cessent de l’utiliser). Rappelons également que notre très cher Héctor Caverna Godoy, instigateur du caillassage du bus, est un ancien employé du club (sous la présidence de José María Aguilar et celle de Daniel Passarella), une affaire qui est revenue sur le devant de la scène sous la présidence actuelle. Ne pas y avoir donc autre chose qu’une simple rhétorique anti-barra. Ne pas se méprendre non plus, on retrouve le même discours côté Boca où les relations entre Angelici et la Doce sont tout aussi connues (évoquons ne serait-ce que le pacte « a muerte » passé avec Rafa Di Zeo révélé notamment par les écoutes de 2016). Ce même président que l’on voit chanter « quiero una libertadores y una gallina matar » (je veux une Libertadores et tuer une poule (surnom des sympathisants/joueurs de River)) en août dernier. Le clubisme est poussé au-delà des limites en Argentine. Cela donne des scènes de passion pure, belles, magnifiques, mais cela conduit à ce type de dérives, celles d’attiser des haines aussi inutiles que stupides. C’est donc pour cela qu’il convient de toujours bien dissocier le discours de la méthode, les actes des propos. Ces actes que seul Javier Cantero a osés, lorsqu’il décide de nettoyer son Independiente de ses barras avec Florencia Arietto (aujourd’hui conseillère auprès du Ministère de la Sécurité de la Nation), avant de se retrouver rapidement totalement isolé, soutenu par personne (autre dirigeant, homme politique, juge) et de perdre brutalement sa guerre face à la Barra del Rojo. C’est pour cela que rien ne change, que rien ne peut changer.

Tous coupables

Alors évidemment les barras sont le nœud du problème. Mais le football n’est pas une bulle totalement isolée. Il est aussi et surtout une victime. Celle d’une société malade, une société qui a renié l’éducation de ses enfants pour les enfermer dans un communautarisme dangereux qu’est ce clubisme évoqué plus haut. « En Argentine, on continue à négliger le pur aspect éducatif de la chose. On ne vit qu’avec les médias. Quand tu vois la télévision ou la presse écrite, de quelle manière ils t’exposent dans l’agressivité, dans les émissions, les mecs se permettent de dire « la concha de tu madre », insulter l’adversaire, l’arbitre, il y a à la base…je suis choqué », nous confiait Omar Da Fonseca dans le LO Mag 1, avant d’ajouter « les gens ont une identité d’appartenance, ça peut être un club, et au sein de ce noyau, le groupe est fort. Mais en dehors, ça n’existe pas. Il y a une identité au sein des groupes, mais pas d’identité globale au sein de la communauté ». C’est aussi en cela que le rôle des médias est essentiel. Il y a ceux, qui comme Olé, se veulent pourfendeurs et premiers à dénoncer la violence alors qu’il saisit la moindre vidéo de débordement pour assurer son lot de clics qu’importe qu’on y voit une scène d’une violence inouïe voire la mise à mort d’un supporter, les regroupant sous la catégorie « Basta de Violencia » (sic). Il y a les débats télé peuplés d’ancien mauvais entraîneurs aux propos toujours vulgaires, jamais posés (bonjour Ricardo Caruso Lombardi) et autres journalistes et consultants hinchas d’un club qui viennent souffler sur les braises en défendant « leurs » couleurs, n’hésitant pas à être extrêmes voire caricaturaux. Il y a aussi le président de la République qui vient lui-même mettre le feu aux poudres en insultant l’entraîneur du club opposé à son « ancien » club à la veille d’une finale où tout le monde essaie de faire respirer un climat de paix. La société argentine a accepté sa violence. Comment dans ces conditions ne pas se sentir responsables ? Comment se contenter de simples « 15 inadaptados » pour expliquer ces débordements de haine pure ? Le rôle social de chaque club n’est pas à prouver, il n’est pas un concept en Argentine, il est au cœur de son football, il est son identité. Il n’est donc absolument pas question de demander à mettre fin à ce qui fait la beauté de ce football sud-américain et argentin en particulier, ce sentiment d’identification, cet amour inconditionnel. Non, il est question de se regarder droits dans les yeux dans un miroir, de ne pas tomber dans ce mauvais clubisme qui vise à s’opposer aux autres plutôt que de vivre fier de ses couleurs. C’est un travail d’éducation à mener, les médias joueront un rôle, évidemment, mais les clubs aussi. À eux aussi de démontrer qu’ils n’ont pas oublié leur rôle social.

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Finale morte, avenir obscur

Ce mardi, la politique va donc prendre le relai à Asunción, chacun va venir défendre son bout de gras à la CONMEBOL. Mais les amoureux de football sud-américain et plus particulièrement argentin, s’en moquent finalement. Qu’importe la décision prise, si tant est qu’il y en ait une, aucune ne sera la bonne. Que la victoire soit donnée à Boca, que l’on joue au Monumental ou sur Jupiter, le mal est fait, la Superfinale n’est plus qu’une appellation galvaudée, elle n’est plus qu’un souvenir. Elle est volée, elle n’a plus de goût, qu’importe s’il en sortira un vainqueur. L’occasion est manquée. Jamais les caméras du monde entier ne s’étaient autant tournées vers l’Amérique du Sud, jamais l’occasion d’accueillir le monde n’avait été aussi idéale. Les dégâts seront immenses, No Hay Mañana, non, il n’y aura pas de lendemain. Cette finale, elle n’intéresse plus personne, son vainqueur sera marqué par ce terrible samedi 24 novembre. Il n’y aura aucune « gloire éternelle », juste une coupe ternie. Et l’Argentine n’est vouée qu’à s’écharper, quel que soit le dénouement choisi. Le plus dur commencera, car, une fois les télés du monde entier tournées vers les lumières plutôt que les ténèbres, comment le football argentin parviendra-t-il à gérer les retrouvailles locales entre Boca et River ? Comment l’Argentine pourra encore se trouver une posture tête haute à l’heure d’aller réclamer à la FIFA, que ses deux géants viennent de ridiculiser, l’organisation d’une Coupe du Monde aussi symbolique fusse-t-elle ? Comment enfin éviter de ne pas être simplement cataloguée comme morte aux yeux du monde au moment où son football de club, et ce, malgré les nombreuses incohérences avec lesquelles il doit vivre, domine le continent en termes de palmarès (cinq équipes en finale de la Libertadores – 3 vainqueurs – sur les cinq dernières éditions, trois victoires en cinq ans en Sudamericana) ? Comment se défaire de cette image ? Comment surtout ne pas se rendre compte du néant dans lequel sa société est plongée ? Souvent idéalisée, l’Argentine n’est qu’un navire à la dérive ou la résignation a pris le dessus. Difficile en effet de voir une lueur d’espoir, difficile de n’y voir autre chose qu’un futur sombre. Et pourtant.

« L'espérance serait la plus grande des forces humaines si le désespoir n'existait pas », écrivait Victor Hugo, aujourd’hui le désespoir est immense, à la dimension de la perte de cette occasion qu’était une finale qui jusqu’ici n’avait été qu’un rêve. Aussi, à l’heure du réveil le plus douloureux qu’il soit, les amoureux de football albiceleste cherchent l’espérance. Elle se trouve probablement dans le discours de cet hincha de River, lui aussi victime des salauds : « Je suis hincha de River, mais à ceux de Boca, je veux dire pardon pour ce qu’il s’est passé, parce que personne ne le leur dira. Moi, en tant qu’hincha de River, je le leur dis. Mon frère est hincha de Boca mais mon frère, je l’aime. Je l’aime comme hincha de Boca. Tirons tous les leçons de cela, soyons civilisés. Soyons civilisés, nous en sortirons tous grandis. Qu’importe la religion, la politique, soyons civilisés, pensons ». Pensons oui, pour essayer d’oublier.

Auteur
Nicolas Cougot
Author: Nicolas CougotWebsite: http://lucarne-opposee.fr
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.
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