Après une Copa América jugée désastreuse, Eduardo Villegas a été viré de son poste à la tête de la sélection bolivienne. Il n’aura dirigé que sept matchs…
Au terme d’une réunion du comité exécutif de la fédération bolivienne (FBF), la décision a été prise : Eduardo Villegas n’est plus le sélectionneur de la Verde. Des sept membres de ce comité, seul César Salinas, président de la FBF, n’a pas voté. Parmi les autres, Villegas n’aura donc eu le soutien que de Robert Blanco a voté en faveur de son maintien, les cinq autres votant son licenciement.
Signe de la bonne éducation de ce comité, la veille, Salinas s’était réuni avec Villegas qui pensait ainsi poursuivre l’aventure. Pire, interrogé par Diez, Eduardo Villegas n’avait pas encore été informé de cette décision alors qu’elle agitait déjà les réseaux : « Je ne peux rien dire puisque je n’ai pas eu d’annonce officielle » a-t-il ainsi déclaré. Sept petits matchs plus tard, trois en compétition officielle seulement, le Cochabambino n’est donc plus en poste. Son bilan est ainsi d’un match nul (Nicaragua 2-2) et six défaites (Corée du Sud 0-1, Japon 0-1, France 0-2, Brésil 0-3, Pérou 1-3 et Venezuela 1-3). Que lui est-il reproché ? Les mauvais résultats au Brésil et soi-disant, un manque de leadership dans les moments clés. Antonio Decormis, qui a donné lecture de la sentence, a ainsi déclaré : « les résultats obtenus à la Copa América 2019 nous ont laissés en très mauvaise position, ce qui a entraîné que nous avons perdu notre crédibilité comme pays et ne sommes plus compétitifs vis-à-vis des autres sélections, de telle manière que nos pairs ne trouvent plus d’intérêt à jouer des amicaux contre notre sélection ».
Et question crédibilité, les annonces de Decormis tendent à faire sourire jaune. Alors que ce dernier explique que la quête au successeur se fera par « la recherche d’un technicien qui a connu plusieurs sélections, une tête d’affiche, un entraîneur qui connait nos joueurs. Nous voulons un sélectionneur qui s’adapte au budget de la FBF », cette déclaration est rendue caduque à l’évocation des noms qui surgissent : l’Espagnol Antonio López qui ne connait qu’une seule sélection nationale, la Bolivie lorsqu’il était l’adjoint de Xabier Azkargorta et les Argentins Jorge Burruchaga et Hernán Crespo, qui n’ont jamais dirigé la moindre sélection, ne doivent pas véritablement connaître les joueurs locaux, sans oublier que l’on voit mal leurs émoluments « s’adapter au budget de la FBF ». Reste un quatrième nom, la surprise du chef qui n’en est pas une, César Farías, qui n’a dirigé que deux sélections lorsque l’on intègre ses cinq matchs à la tête de la Verde.
Car il ne faut pas être dupe. César Salinas, le président, ne voulait déjà pas de Villegas à la tête de la Verde en janvier dernier et l’on sait que son candidat n’était autre que Farías. Très proche du président de la fédération, qui était aussi son président lorsqu’il entrainait The Strongest, Farías n’avait déjà pas de résultats qui pesaient en sa faveur lors de son dernier passage en 2018 (une seule victoire face à Myanmar), mais avait surtout payé son agression sur un membre du staff de Bolívar à l’aéroport de Santa Cruz qui le rendait difficile à introniser. Mais selon Decormis, Farías n’est qu’une rumeur qu’il a cherché à démentir, le comité se donne une semaine pour choisir, les amicaux de septembre arrivant à grands pas.



