Dixième journée du Clausura et le leader Colo-Colo prend enfin quelques distances avec ses poursuivants. La chute des principaux rivaux du Popular profite à deux équipes qui viennent désormais se mêler à la lutte.
Ouvrant quasiment le bal du week-end chilien, Colo-Colo savait qu’une bonne performance permettrait de mettre la pression sur ses poursuivants. Au Monumental, le Popular devait pourtant se méfier d’une Universidad de Concepción qui se voyait donner l’occasion de revenir à hauteur du leader en cas de victoire et offrir ainsi un sprint final du Clausura de folie pure. Il y avait donc une énorme tension sur les deux équipes, ce qui peut expliquer le début de match accroché et marqué par quelques coups en douces (ou pas) donnés des deux côtés. Touché par les blessures, Guede avait bricolé une ligne de trois arrières Fernando Meza – Felipe Campos – Gabriel Suazo, positionné Gonzalo Fierro et Brayan Véjar au milieu pour épauler Jaime Valdes, Esteban Pavez et Ramon Fernández, le duo Paredes – Rivero jouant les premiers rôles devant. Etait-ce ces modifications et la tension ? Le fait est qu’on a longtemps attendu avant d’avoir du jeu. Si les locaux, fidèles à leurs habitudes, pressaient haut et tentaient de porter rapidement le danger devant, Colo-Colo manquait de fluidité et ses joueurs ne faisaient que rarement les bons choix. Fort heureusement pour le Popular, tout allait changer en seconde période, notamment sous l’impulsion d’un Valdes enfin à son vrai niveau. El Pajarito trouvait Rivero pour l’ouverture du score (de la main) de l’Uruguayen, déposait un amour de centre pour Rivero qui offrait le but du 2-0 à Esteban Paredes cinq minutes plus tard, le match était alors plié. Si le leader était de nouveau touché par les blessures de ses deux hommes clés du match, qui sortaient ainsi prématurément, Colo-Colo allait ajouter un dernier but, Figueroa offrant un nouveau doublé à Paredes et scellait définitivement le match.
Ce succès du Cacique lui permet de réaliser la grande opération de la semaine. Car derrière lui, tous ses poursuivants directs sont tombés. Premier à entrer en piste, le Deportes Iquique accueillait Huachipato et ses gamins aux pieds d’or. Face aux Acereros de Miguel Ponce, les Dragones ont sans doute payé la fatigue de la Libertadores mais sont surtout tombés sur une équipe qui récite un football léché menée par la pépite vénézuélienne, Yeferson Soteldo. Le pibe était au cœur de la construction de l’action qui conduisait à l’ouverture du score, action conclue par un amour de passe de César Valenzuela qui permettait à l’excellent Ángelo Sagal de fixer Brayan Cortés. Ce but, inscrit à la demi-heure, récompensait un premier acte totalement dominé par les visiteurs. Cinq minutes plus tard, Soteldo obtenait un penalty que Sepulveda transformait. Mené 2-0 en 35 minutes, Jaime Vera décidait alors de changer ses plans. Les deux Diego, Torres et Bielkiewicz entraient à la pause, les Dragones se réveillaient. Les deux allaient conduire à la réduction du score à 20 minutes de la fin, lançant alors une fin de partie animée par la solidité de Lampe dans ses buts et par les contres des rouges animés par l’intenable Soteldo qui permettaient à Brayan Cortés de briller à son tour. Défait chez lui, Iquique voit donc Colo-Colo prendre deux points d’avance.
Mais à l’image d’Iquique, Everton et Unión Española sont aussi tombés. Les Hispanos ont subi le réveil de Palestino et d’un intenable Leo Valencia, concédant ainsi une défaite au Santa Laura en plus de perdre sur expulsion Carlos Salom et Felipe Seymour pour les prochains matchs. De leur côté, les Ruleteros sont tombés à Rancagua et peuvent nourrir bien des regrets, piégés en fin de match par le flair du buteur de Pablo Calandria. Ces défaites font non seulement les affaires du leader, qui s’échappe ainsi, mais aussi de deux équipes qui reviennent de derrière. Première des deux, l’Universidad de Chile. La U s’en est allée chercher trois précieux points au Nord face aux Pumas d’Antofagasta après avoir joué plus d’une heure en infériorité et s’être procuré les meilleures occasions du match. L’autre équipe, c’est Audax Italiano. A la Florida, les hommes en vert ont profité de l’envol du Pajaro Marcos Riquelme pour atomiser une Universidad Católica qui a probablement enterré ses rêves de tricampeonato. L’ancien de Palestino est impliqué sur quatre des cinq buts des siens, s’offrant un triplé en seconde période après avoir offert, de la tête, l’ouverture du score à Juan Pablo Miño. Bilan, les Itálicos restent dans la course, à quatre points du leader, à hauteur d’Everton qu’ils joueront ce week-end.
Les buts