Pluie de buts ce week-end sur les pelouses colombiennes. L'América a notamment touché le fond sur la pelouse de l'Huila. Chez les gros, Millonarios et le DIM ont cartonné.
Ça devait être la semaine de la relance pour l'América après un week-end douloureux avec deux matchs dans la semaine. Au final deux défaites et une crise encore plus profonde. C'est d'abord Envigado qui est venu mettre la tête encore un peu plus sous l'eau à son adversaire. Avec un but de Wilfrido de la Rosa. L'attaquant de 25 ans, arrivé cette année à Envigado, a marqué son troisième but de la saison, les deux premiers l'ont été contre Junior et contre l'Atlético Nacional excusez du peu. C'est donc un América à la rue qui se présentait sur le terrain de Huila. Un América qui voulait être solide pour ramener quelque chose de Neiva. Ils ont tenu six minutes. La faute à un marquage élastique d'Iván Vélez qui a permis à Diego Gomez, l'ancien de Tigres, d'ouvrir le score. Déjà touchée par sa défense, l'América a complètement coulé. En cinq minutes, ils ont pris deux nouveaux buts. Ça ne s'est pas arrangé après la reprise puisqu'ils ont même encaissé un quatrième but. Évidemment le problème ne se résume pas qu'au terrain. Il est bien plus profond que ça. Dix-huitième au classement, même si pas menacé par la descente (merci le système), la situation sportive serait peut-être même la moins inquiétante malgré une seule victoire sur le mois de mars. La bonne nouvelle c'est que la semaine prochaine c'est Boyacá Chicó, la lanterne rouge, qui vient à Cali avec la possibilité de se relancer. Hors terrain, la crise avec les supporters est pesante et ne va pas cesser. Mais surtout mentalement cette équipe semble au bout du rouleau. La démission de Carmelo Valencia (qui a annoncé ce week-end que son arrivée à l'América avait été réglée par un journaliste et qu'il avait vu avec lui les termes du contrat) n'a pas dû apaiser les tensions au sein du vestiaire non plus. Et maintenant ? Selon Antena 2, le club devrait rapidement trouver un entraineur qui serait José Manuel Martins Domínguez, ex-entraineur du Real Cartagena. Quoi qu'il arrive, le chantier dans la capitale du département del Valle de Cauca est de remettre en marche avant ce groupe qui avait toutes les capacités pour se qualifier pour les quarts-de-finale. Avec neuf points de retard (et un match en moins) sur le huitième et un calendrier compliqué avec le clasico de Cali contre le Deportivo et un match contre Junior, les carottes semblent cuites. Ce sera peut-être l'occasion de faire une petite révolution cet été. En revanche, l'Atlético Huila confirme qu’il est la véritable révélation pour le moment. Ce n'est pas spectaculaire, meilleure défense de Liga Águila mais moins bonne attaque des qualifiés (à égalité avec Junior), cette équipe risque donc d'être vraiment le poil à gratter dans quelques semaines. À noter l'immense travail une nouvelle fois de son capitaine Omar Duarte, auteur d'un doublé encore et qui tire ce groupe vers le haut.
À l'inverse, le gros qui a passé une bonne semaine c'est Millonarios. Le champion en titre a réalisé un carton plein. Vainqueur dans un match pas inoubliable à Manizales contre l'Once Caldas en milieu de semaine, le club azul a bonifié ce bon résultat à la maison. C'est Bucaramanga qui a payé l'addition. En un quart d'heure l'affaire était pliée. Huit minutes avant le repos et huit minutes après, c'est ce qu'il a fallu pour inscrire quatre buts et plier le match. Avec un triplé de César Carillo. Arrivé en janvier de Jaguares après une bonne saison (qui a qualifié le club pour la Sudamericana) a marqué ces trois premiers buts de la saison. Rare pour un milieu. À noter que deux de ses trois buts ont été marqués depuis l'extérieur de la surface dont le premier sur une frappe en pivot des vingt mètres. Ces deux victoires ont offert un immense bol d'air et ont permis de revenir dans la course à la qualification. Elles ont aussi montré une amélioration dans le jeu, très solide contre l'Once Caldas en milieu de semaine, Millos a dominé de bout en bout son sujet contre Bucaramanga, domination à peine gâchée par le but concédé bêtement en fin de match sur une grossière erreur défensive. C'était aussi important de se mettre dans une bonne dynamique alors que se profile des matches plutôt abordables en Liga et surtout la réception mi-avril du Deportivo Lara en Libertadores pour ce qui va probablement être le match le plus important du mois d'avril.
Même score et donc même carton pour le DIM face à Patriotas. Il ne fallait pas arriver en retard ou éterniser sa pause toilette ou restauration de la mi-temps. Un but de Germán Cano dans les dix premières minutes et un but de Yairo Moreno moins d'une minute après la reprise ont permis au DIM de faire le break avant que Daniel Cataño et Leo Castro donnent encore un peu plus d'avance au score. La réduction de l'écart d'Iván Rivas a à peine adouci la peine de l'équipe de Tunja. Le visage montré par le DIM est celui qu'on aimerait voir plus souvent. L'équipe paisa a pris les devants rapidement pour faire mal à son adversaire et sa victoire est donc logique. Parmi les pistes qui pourraient aider l'entraineur espagnol à reproduire ce genre de performance on pourrait par exemple se demander pourquoi Juan Fernando Caceido est préféré en attaque pour épauler Germán Cano plutôt que Leo Castro. L'attaquant longiligne n'a plus trouvé le chemin des filets depuis le 7 mars et un but lors de la défaite 3-2 sur la pelouse de l'Once Caldas. De son côté Patriotas cale un peu et oscille les bonnes sorties à la maison, où elle a pris les trois quarts de ses points avec cinq victoires en cinq matchs, avec les performances plus difficile à l'extérieur, où elle compte une seule victoire (c'était en ouverture sur la pelouse de Santa Fe). Mais rien de surprenant pour cette équipe habituée à ce genre de yo-yo.
Un samedi soir pluvieux. Deux équipes qui n'exploitent pas leur potentiel. Ce Deportivo Cali/Santa Fe sentait l'ennui à plein nez. Ça n'a pas manqué. Avec une mention pour la première période où il ne s'est rien passé. Un match fermé et verrouillé à double tour par deux entraineurs uruguayens. On pensait que le match allait enfin se lancer en début de deuxième période mais Anderson Plata a manqué une occasion en or. Pas d'emballement non plus après l'exclusion de Carlos Arboleda qui a laissé l'équipe cardinale à dix. Ce n'est pas le genre de la maison de parler arbitrage mais ce qui s'est passé en fin de match est grotesque. Alors qu'on se dirigeait tranquillement vers un score nul et vierge par deux fois l'arbitre assistant a fermé les yeux sur un hors-jeu flagrant qui a permis au Deportivo Cali de prendre le large. La première sur un corner où Abel Águilar s'est retrouvé en bonne position seul face au but après une remise de la tête et la deuxième sur une passe qui a permis à Nicolás Benedetti de pouvoir centrer pour Pepe Sand. L'ancien buteur de Lanus a même enfoncé le clou dans le temps additionnel pour le troisième but, le premier parfaitement valable. Cette victoire, plus lourde que ce que le match a laissé comme impression, permet au Deportivo Cali de rester sur podium. Deux victoires en deux matches avec notamment la première à l'extérieur en milieu de semaine sur le terrain du Deportes Tolima mettant fin à une série de huit défaites consécutives à hors de Cali. Pour Santa Fe, cette défaite met un coup d'arrêt, surtout au vu des conditions. À quatre points de la zone des qualifiés, il faudrait que le club de la capitale apprenne à ne pas perdre un match qui ne peut pas se gagner. Avec sept défaites en douze matches (pour cinq victoires) c'est autant que la lanterne rouge ou l'América donc difficile d'espérer quelque chose à ce rythme.
Ceux qui n'ont pas ce problème de rythme, ce sont les deux leaders. L'Atlético Nacional et Junior continuent d'occuper les deux premières places du classement. En déplacement sur la pelouse de Boyacá Chicó, l'équipe verdolaga s'est contentée du strict minimum. Sur un terrain qui ne lui réussit pas vraiment (aucune victoire sur les trois derniers matchs avant le coup d'envoi), elle s'est contentée de prendre un point. Avec une équipe du Nacional remaniée en vue du déplacement à La Paz pour affronter Bolivar en Libertadores cette semaine, tout s'est joué en deux minutes. Sur deux corners. Diego Valdés a ouvert le score pour les boyacences avant que dans la foulée le capitaine Alexis Henríquez n'inscrive son premier but de la saison. Sans une parade de son gardien remplaçant Cristian Vargas sur un coup-franc au bout du temps additionnel, l'équipe paisa serait rentrée les mains vides. Pas de problème de ce type pour Junior qui a fait le plein de points à la maison face à Leones. Le problème est ailleurs. Devant le but. Le demi-finaliste de la dernière Copa Sudamericana a eu toutes les peines du monde à trouver la faille, manquant au passage un bon nombre d'occasions. Maux qui a touché tous les joueurs offensifs. La solution est venue du banc à trois minutes de la fin quand un une-deux entre Yony González et Jonatan Álvez a permis au premier cité d'ouvrir le score. Mal récurrent depuis longtemps, Junior ferait bien de régler ce problème rapidement pour espérer faire autre chose que de la figuration dans les deux compétitions dans laquelle elle est engagée. À commencer par son voyage à la Bombonera cette semaine en Libertadores.
Dans le reste de la journée, match au scénario un peu fou mais victoire précieuse de l'Once Caldas contre La Equidad. Devant au score après l'ouverture du score de Yesus Cabrera, l'équipe asegurador est revenue puis passée devant alors qu'elle évoluait à dix contre onze. En cinq minutes, Ray Vanegas et Luis Sinisterra ont permis au club de Manizales de finalement s'imposer et de ne pas décrocher dans la lutte pour la qualification. Dans cette lutte justement Rionegro a perdu gros. Défaite logique et sans appel 3-1 à la maison contre le Deportes Tolima. Deux buts rapides et un peu de temps après le retour des vestiaires n'ont laissé aucune chance aux Águilas qui marquent un coup d'arrêt après un nul en milieu de semaine face à Leones. Rionegro ferait même de regarder dans le rétro parce que Envigado et Millonarios ne sont qu'à trois points derrière. Petite surprise à Pasto où Jaguares est venu arracher les trois points en altitude. Le but dans les derniers instants de Leiner Escalante est venu récompenser le bon match de son équipe. Pasto s'est sabordé en jouant une heure à dix et c'est donc logiquement qu'ils ont été punis. Enfin, dans un match disputé sur une pelouse très compliquée en raison de la pluie (ce qui pourrait être monnaie courante en avril avec la saison des pluies qui commence sur tout le pays) pas de vainqueur et pas de but entre Envigado et l'Alianza Petrolera.