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Salta a longtemps seulement été cantonnée à n’être qu’une ville touristique attirant chaque année des milliers de voyageurs. A tort. A Salta, comme dans toute l'Argentine, le football reste le sport le plus populaire. L’occasion de le vérifier par un voyage au cœur du football salteño.

Salta la Linda (Salta la Belle) est ainsi surnommée pour son architecture coloniale, son Cabildo, sa Cathédrale, son Eglise San Francisco, son Museo de Arqueología de Alta Montaña (musée archéologique de haute montagne, où on y expose les éléments découverts dans un sanctuaire de haute montagne de la civilisation inca) et son Cerro San Bernardo qui domine la ville de 200 m et qui offre une superbe vue de la cité et de la Vallée de Lerma. Au point de faire de Salta un important centre de tourisme. Située dans le nord-ouest argentin, au pied oriental de la Cordillère des Andes, dans la fertile vallée de Lerma, à 1187m d'altitude, Salta est la plus grande ville la province du même nom dont elle est la Capitale et, avec 536 000 habitants, héberge la moitié de la population totale de la province. Ceci en fait la huitième agglomération d'Argentine du point de vue population. Sa situation géographique en fait un lieu stratégique pour les communications avec la Bolivie et le nord du Chili. Salta est aussi connue pour être au centre d'une importante région agricole avec son maïs, son tabac, ses céréales, sa canne à sucre, etc. qu'elle exporte en Europe via Buenos Aires, ou encore en Californie et dans les marchés du Pacifique par le port chilien d'Antofagasta.

Autant dire que le football parait secondaire. Et pourtant. Les principaux clubs de Salta sont le Club Central Norte, le Club de Gimnasia y Tiro de Salta et le Club Juventud Antoniana. Alors que le premier participe au Torneo Argentino B, les deux derniers, dont le très populaire Club Juventud Antoniana qui fête son centenaire cette année, participent au Torneo Argentino A. A l’heure de ses grands débuts dans le Torneo Argentino A 2016 qui l'opposera à son voisin du Gimnasia y Tiro, nous sommes allés à la rencontre du Président de la Juventud, comme elle est communément appelée ici, José Pepe Muratore pour que, accompagné d’autres protagonistes ayant marqué l’histoire de l’institution, il nous raconte 100 ans d'histoire de son club, de sa ville.

Origines italiennes et premier club de Salta à atteindre la première division Argentine

Depuis Buenos Aires, deux solutions s'offrent à nous pour rejoindre Salta. 22 heures de bus ou 2h30 en avion. La décision est vite prise et nous embarquons à l'Aeroparque de la Capitale Argentine. Après deux heures et demie de vol donc, nous voilà arrivé à l'aéroport international General Martín Miguel de Güemes, situé au sud-ouest de la ville. Direction les angles des rues Lerma et San Luis où se trouve le Stade du Centro Juventud Antoniana, Estadio Fray Honorato Pistoia, inauguré le 24 mai 1931 lors d'une victoire du club salteño face à l'Estudiantes de la Plata 2-1. Dès notre arrivée nous rencontrons Carlos Colque, journaliste et producteur du programme Solamente Fútbol et membre du département de presse du club. « Bienvenue à Salta et merci de faire ce reportage sur le club le plus populaire de la ville » seront les premiers mots de celui qui nous fera visiter les installations du club. Salle de sport pour les socios, tunnel par lequel entrent les joueurs, salle des trophées et vestiaires avec une petite chapelle qui veille sur celui des locaux, c'est non sans fierté que Carlos nous sert de guide « dans sa maison ». Au fond, derrière le gymnase, une petite cour et un homme enchaîne les « abrazos » entre deux bouchées de viande en famille. Chemise déboutonnée et cheveux blanc, lui c'est José Pepe Muratore, le Président de l'institution.

- « Regarde Aniceto (ndlr : Aniceto Roldán est l'entraîneur de la Juventud) ! Ils sont venus de France pour notre centenaire »

- « Ah la France ! J'ai toujours été fan de Saint–Etienne depuis qu’Oswaldo Piazza est allé jouer là-bas »

Fondé le 12 Janvier 1916, le Centro Juventud Antoniana célèbre donc son centenaire cette année à l'aube d’une nouvelle saison dans le Torneo A Argentino (troisième division argentine). « Le club a été fondé par l'ordre des franciscains italiens qui voulaient créer un club avec des activités multisports. C'est d'ailleurs pour cela que le club se nomme Juventud Antoniana. Il a ensuite grandi, avec le football comme activité principale. Jusqu'en 1931 qui fut un tournant avec la construction de ce stade et la victoire 2-1 face à un rival comme Estudiantes de La Plata. De là, le club est devenu le plus populaire de tout le Nord du pays » confie Pepe. En effet, cette popularité est née quand la Liga Salteña intègre la Juventud Antoniana dans son championnat officiel le 25 Février 1922. El Santo (Surnom du club) remportera son premier titre dans cette Ligue régionale en 1928 avant de réitérer cette performance 19 fois (1929, 1930, 1931, 1933, 1934, 1935, 1938, 1953, 1957, 1967, 1970, 1972, 1974, 1975, 1987, 1988, 1991, 1994, 1995).

Une popularité qui monte en flèche donc et un club qui en plus du football, pratique aussi le volley, basket, hockey mais aussi le judo et attire de plus en plus de jeunes. « Vous savez ici à Salta, le football est très populaire. De plus, le fait que l'on possède beaucoup de potreros (NDLR : terrains en terre de quartiers très populaires en Argentine où les enfants pratiquent le football à longueurs de journées)a beaucoup aidé à son développement. Le Nord du pays et notamment Salta est un grand exportateur de joueurs de football pour la Capitale Buenos Aires qui a vu aux fils des années ses potreros réduire en nombre » explique ainsi le Président Muratore.

Les exemples ne manquent pas pour confirmer ses dires, Sergio Plaza est l'un des plus connus après être passé par plusieurs clubs de première division et par la case Europe. Matías Pérez García et Javier Mendoza ont, quant à eux, atterri aux All Boys et Tigre, Walter Busse qui est passé par Huracán est actuellement en Equateur, Esteban Burgos et Ivo Cháves à Talleres de Cordoba, club formateur de Javier Pastore, et côté Juventud, Bruno Vides est actuellement à Lanús. Malgré cela, José Muratore relativise et reste conscient du travail qu'il reste à accomplir « Même si la Juventud a toujours été un grand importateur de joueur, il faut être réaliste. La situation économique des clubs à Salta est très compliquée et les infrastructures ne sont pas suffisantes pour effectuer un travail de formation de qualité. Nous sommes en train d'y travailler comme vous pouvez le voir en ce moment. » C'est dans les années 70 que les gros poissons de la Capitale Buenos Aires ont commencé à être plus attentifs à ce qui se faisait dans le Nord du pays et notamment à Salta. Notamment quand, en 1971, la Juventud Antoniana accédera pour la première fois de son histoire en première division. Une première aussi pour un club de Salta. « C'est un honneur et nous avons marqué le football salteño à tout jamais. Par la suite nous avons participé cinq fois de plus à la première division argentine. En 1973, 1975, 1978, 1983 et en 1985 en se qualifiant par l'intermédiaire de la Liga Salteña » poursuit Pepe.

L'équipe des 44 et rencontre avec le Roi Pelé

« Juan, Juan ! Viens par ici » crie José Muratore avec sa voix rocailleuse. Lunette sur le nez, avant du crâne dégarni, celui qui grimpe les escaliers de la Platea de l'Estadio Fray Honorato Pistoia n'est autre que Juan De La Cruz Kairuz, ex joueur de Atlanta, des Newell's Old Boys, San Martín Tucumán et Gimnasia y Esgrima de Jujuy. Personnage controversé (il serait mêlé à de sombres histoires lors de la Dictature Argentine imposée par les juntes militaires successives entre 1976 et 1983), il reste connu à Salta comme celui qui a fait vivre à la Juventud Antoniana l'une des plus belles saisons de son histoire, la saison de « l’équipe des 44 ». « J'ai dirigé la Juventud Antoniana pour la première fois en 1984 avant de le faire à cinq reprises dans ma carrière d'entraîneur jusqu'en 2008. 240 matchs au total. Mais bien évidemment, celle qui a le plus marqué le club est la saison 88/89 lors du Torneo Nacional Interior avec cette série de 44 rencontres sans défaite, ce qui constitue le record au niveau national ! Cela reste aussi l'un des derniers grands coups d'éclats de la Juventud Antoniana avant ce centenaire. Il y a une chose très importante que je dois vous dire, ce groupe était composé uniquement de joueurs venant du Nord du pays et doté d'une qualité exceptionnel avec justement Aniceto Roldán, l'actuel entraîneur du club, qui était le numéro 5. Malheureusement, nous n'avons pas pu accéder à la première division l'année suivante car le club n'était pas encore affilié à l'AFA » se souvient le technicien en sortant l'article de presse où on l'aperçoit aux côtés de Pelé lorsqu'il évoluait à San Martín Tucumán. « Ce que nous avons vécu était fantastique et merci à Dieu car sans lui cela n'aurait pas été possible. Nous étions un groupe composé de 20 joueurs, 20 joueurs unis, prêt à partir à la guerre ensemble, 20 joueurs qui avaient faim et cela a fait notre force. Moi qui avais un poste assez particulier, j'ai aussi eu un grand rôle à jouer lors de cette incroyable série et mes coéquipiers m'ont toujours soutenu. D'ailleurs, pour l'anecdote, cette série prendra fin sur un but contre notre camp la saison suivante » s'amuse aujourd'hui Omar Vargas, portier de l'époque dans cette équipe des 44. 

Un record national donc pour une équipe de Salta, un sacré pied de nez pour les clubs de Buenos Aires surtout pour une région frontalière à la Bolivie, là où certains pensent que la culture foot n'est pas la plus forte, une région qui est souvent regardée de haut par les plus grands clubs argentins. « Il est vrai que l'on est souvent comparé au football bolivien au vu de la proximité que l'on a avec ce pays. Pour tout vous dire, j'ai entraîné un an l'Oriente Petrolero de Santa Cruz en première division bolivienne. Et comme ici, au contraire de ce que beaucoup de gens pensent, le football est très populaire. Quand nous avons affronté Blooming (ndlr : Autre club de la ville de Santa Cruz), c'étaient des rencontres très chaudes. Donc oui, les similitudes existent entre le football bolivien et celui du Nord argentin. Quand j'étais en Bolivie, j'ai été marqué par la qualité des joueurs boliviens mais il leur manque la discipline et les infrastructures. Même si les joueurs du Nord de l'Argentine sont beaucoup plus disciplinés, nous avons aussi des problèmes d’infrastructures et économiques que nous devons travailler » conclut Juan De La Cruz Kairuz.

Un centenaire compliqué, inside GY de Tiro – Juventud Antoniana

L'heure du centenaire l'heure n'est pourtant pas encore synonyme de fête du côté de la Juventud Antoniana, mais plutôt au travail pour préparer l'avenir et le développement du club mais aussi du football dans la Province de Salta qu'il entend légitimement représenter au vu de sa popularité. Mais en plus de cela, un autre problème est venu se greffer. Une guerre interne fait rage au sein de la hinchada de la Juventud Antoniana obligeant la direction du club à prendre des décisions radicales « C'est un honneur pour moi d'être président de l'institution au moment où nous célébrons notre centenaire. Malheureusement, nous ne l'avons pas fêté de la manière que l'on aurait voulu avec les problèmes que nous rencontrons du côté des supporters. Il y avait des affrontements entre deux factions dissidentes dans la Popular et il a fallu prendre des décisions assez fortes comme celle de fermer la Popular jusqu'à nouvel ordre et de ne laisser que les socios du club peuvent venir au stade »  explique José Muratore. Si cela peut paraître minime d'un point de vue européen, la France commence par exemple à « s’habituer » aux décisions de plus en plus répressives envers les supporters, en Amérique du Sud ce genre de décisions prend des dimensions plus importantes, les exemples Independiente ou encore Táchira au Venezuela (lire A Táchira la guerre est déclarée) avec les affrontements entre direction et barras qui s’en sont suivis donnant un autre éclairage aux événements actuels à Salta. « Nous sommes en train d'essayer de sortir de cette situation, mais c'est une situation très difficile à gérer même à notre niveau. Pour aucun dirigeant de football il est facile d'affronter directement ses propres supporters, mais nous avons le courage de le faire car cette situation ne peut plus durer. La Juventud est un grand club et nos supporters se doivent aussi de l'être pour que nous retrouvions un football sans violence » poursuit Muratore.

Cela était inévitable et c'est deux jours avant le premier match de la saison du centenaire que nous apprenons que les supporters visiteurs seront interdits de déplacements dans le stade voisin du Gigante Del Norte. Hasard du calendrier, cette première journée du Torneo Federal A nous offre un Clásico de Salta entre le Club de Gimnasia y Tiro et la Juventud Antoniana. « Notre plus grand rival reste Central Norte. La rencontre face à Central Norte constitue ce que l'on appelle le Clásico Salteño, car ce sont les deux clubs les plus populaires de la ville. La rivalité a vraiment grandi dans les années 70, quand nous avons atteint le plus haut niveau du football argentin et n'a cessé de croître ces dernières années. Jusqu'à l'année dernière où nous les avons rencontrés dans un match capital pour le maintien. Cela s'est terminé par un match nul et nous nous sommes maintenu en Federal A aux tirs aux buts, condamnant dans le même temps Central Norte à descendre en Federal B ! Là c'était chaud » soufflePepe avant de poursuivre« Après, il y a aussi le Clásico del Norte face au Gimnasia y Esgrima de Jujuy, car nous nous sommes affrontés à plusieurs reprises au niveau national. Mais attention ce dimanche cela reste un Clásico très important face au Decano ! Le Gimnasia y Tiro est en effet le plus vieux club de Salta fondé il y a 114 ans en 1902. Par ailleurs il est aussi le seul club salteño à avoir participé à une compétition internationale, la Copa Antonio Laban – Santiago en 1994, et nous nous devons de l'emporter pour démarrer au mieux cette saison du centenaire.»

Le rendez-vous était donc pris ce dimanche pour ce premier de la saison du Torneo A Federal entre le Gimnasia y Tiro et la Juventud Antoniana. Depuis la célèbre Plaza 9 de Julio, il nous suffit de marcher quelques rues pour atteindre l'angle des rues Leguizamón et Vicente Lopez où se trouve El Gigante Del Norte, plus grand stade de Salta construit en 1920 avec une capacité de 23.500 spectateurs et qui possède une vue imprenable sur le Cerro San Bernardo. Une heure avant la rencontre, les rues alentour commencent à se remplir et les premières bombes agricoles à se faire entendre. L'effectif policier est assez important pour un match de ce niveau, plus de doute nous allons bel et bien assister à un Clásico ! En entrant dans la Platea, nous croisons à nouveau Aniceto Roldán, entraîneur de la Juventud Antoniana, accompagné du chef du département de presse de la Juventud, Juan Carlos Chavarria. Le technicien nous fera la gentillesse de nous exposer les objectifs de la saison et de nous parler de la rencontre à venir quelques minutes avant le coup d'envoi « Le groupe a énormément été modifié depuis la saison dernière. La préparation a été difficile, les joueurs doivent apprendre à se connaître et à jouer ensemble. Car pour une saison comme celle-là, ne nous le cachons pas, l'objectif reste de monter en Primera B Nacional. Ce premier match est un vrai test, nous devons répondre présents d'entrée. »

A peine le temps de s'installer que les 22 acteurs font leur entrée sur le terrain et la Popular local, plus communément appelée « Bandeja Leguizamón » entonne le son de « Albo mi buen amigo » (Albo étant le surnom du Gimnasia y Tiro) en guise de recibimiento. Le coup d'envoi est donné et c'est maintenant un « Van a ver, vamos a volver a Primera » (Vous allez voir, nous allons revenir en Primera) qui est lancé par les hinchas du Gimnasia y Tiro qui ont connu ce niveau à deux reprises dans leur histoire, en 1992 et 1996, le tout, dans une ambiance plus que correcte à ce niveau, même si El Gigante del Norte reste quelques peu clairsemé. Alors que le match a démarré depuis douze minutes, nous assistons à une scène étonnante. Les supporters de la Juventud Antoniana, privés de déplacements prennent place sur la route du Cerro San Bernardo, banderoles et drapeaux en mains ! Cela a le don de réveiller encore plus les hinchas de l'Albo qui donnent de plus en plus de la voix avant d'exulter à la 15ème après l'ouverture du score du Gimnasia y Tiro grâce à une superbe reprise du droit à l'entrée de la surface signée Daniel Corrasco. 1-0, el Gigante del Norte saute maintenant comme un seul homme. Le match baisse ensuite d'intensité et il faut attendre la 40ème minute pour voir les hinchas de l'Albo exploser à nouveau suite à une corner venant de la droite vers la gauche et une tête de Elias Bazzi. 2-0 ce sera le score à la pause. Les joueurs de la Juventud Antoniana rentrent aux vestiaires la tête basse alors que l'ambiance côté local ne retombe pas.

Dans ce deuxième acte, la Juventud revient avec de biens meilleurs intentions. Les transmissions sont plus fluides et suite à un coup-franc, el Santo obtient un penalty dès la 50ème minute que Balvorin se charge de transformer en deux temps. 2-1, le match est complètement relancé au plus grand bonheur du petit contingent de dirigeants de la Juventud qui ont pu entrer au stade et des hinchas toujours perchés sur le Cerro San Bernardo. Le match s'anime de plus en plus, et comme tout bon Clásico qui se respecte, l'engagement est de mise. Parfois trop, un premier joueur de la Juventud est exclu suite à un tacle à retardement. Cinq minutes plus tard, l'arbitre de la rencontre indique une nouvelle fois le point de penalty mais cette fois-ci en faveur de l'Albo ce qui a le don de rendre fou Aniceto Roldán. Motta s'élance et ne se fait pas prier pour le transformer. 3-1 à la 64ème minute, à 10 contre 11 la mission s'annonce plus que difficile pour la Juventud Antoniana. Après avoir pris un petit coup de froid, les hinchas du Gimnasia y Tiro s’époumonent en chantant leur répertoire de chants assez variés et tout cela accompagné de pogos géants sur toute la « Bandeja Leguizamón ». L'ambiance ne retombera plus jusqu'au coup de sifflet final, alors que la Juventud Antoniana terminera à 9, victoire 3-1 du Gimnasia y Tiro dans ce premier Clásico de Salta de la saison. De son côté, la Juventud Antoniana démarre son centenaire sur le terrain comme elle l'avait débuté en dehors, de manière assez compliqué…

 

Par Bastien Poupat à Salta en Argentine pour Lucarne Opposée