Arrivé sur le tard en Europe après avoir brillé en Iran, Mehdi Taremi s'est engagé avec le prestigieux club lombard de l'Inter après avoir fait les beaux jours du FC Porto. Buteur au rendement régulier, le Perse sait également se muer en passeur pour faire briller ses coéquipiers. Retour sur son parcours européen.
Natif de la ville côtière et portuaire de Bouchehr, située dans le Golfe Persique, à environ mille deux cents kilomètres au sud de la capitale Téhéran, le jeune Mehdi décide assez jeune de pratiquer le football pour suivre les traces de son père, Alishah, ancien footballeur. Dès six ans, il enfile ses premiers crampons et joue sur un terrain poussiéreux de son quartier. En fait, il ne s'agit pas vraiment d'un terrain conventionnel mais plutôt d'un espace improvisé où trône un arbre centenaire que les gamins doivent parfois contourner pour poursuivre leur partie. En 2002, alors âgé de dix ans, Mehdi rejoint Bargh Bouchehr sous la direction de son père. Même s'il joue contre des enfants plus vieux, il parvient quand même à attirer l'attention sur lui. Mais sa mère, qui est enseignante, veut qu'il étudie bien à l'école et surveille ses résultats scolaires. Quatre ans plus tard, il change de club et poursuit son apprentissage dans l'une des autres équipes de la ville : Iranjavan. Sous ses nouvelles couleurs, alors qu'il évolue avec les jeunes, Taremi s'entraîne régulièrement avec l'équipe senior mais il n'est jamais convoqué avec l'équipe une. Ce manque de confiance le pousse à trouver un nouveau point de chute. Il continue d'écumer les clubs de sa ville natale et signe pour le Shahin. Pour ses débuts en Pro League, la plus haute division du pays, il dispute six matchs et ouvre son compteur but. La saison suivante, il ne participe qu'à deux rencontres et voit son club le libérer pour effectuer son service national dans un club militaire. Après plusieurs tests infructueux, Mehdi passe finalement sa période de conscription dans une garnison habituelle. Libéré de ses engagements militaires, et sans contrat, l'attaquant retrouve les terrains et l'un de ses anciens clubs à l'été 2013. Iranjavan le signe pour deux ans et lui donne le numéro 9. Pour son second passage, Taremi fait parler la poudre. Ses douze buts en vingt-deux matchs le placent au second rang du classement des meilleurs buteurs du championnat derrière Mokhtar Jomehzadeh. Des prouesses qui ne laissent pas insensible l'une des légendes du football iranien : Ali Daei. Le meilleur buteur (cent neuf buts) de la Team Melli reconverti entraîneur à la suite de sa prestigieuse carrière est séduit par le jeune homme originaire de Bouchehr.
« Un de ses proches lui a montré des vidéos de mes matchs. Ali, qui entraînait Persepolis, a tout de suite dit qu’il me voulait », raconte Taremi dans une longue interview pour Football360 reprise par le magazine So Foot. Transféré à Persepolis, considéré avec Esteghlal comme l'un des plus grands clubs iraniens grâce à son riche palmarès, le buteur doit faire face à une rude concurrence pour intégrer le onze de départ. Et même subir les moqueries, comme le raconte sa mère lors de l'interview fleuve accordée à Football360 : « Lors de sa première année à Persepolis, quelqu'un m'a dit que Taremi allait aider à remplir les bouteilles d'eau ». Toujours pour Football360, Medhi détaille : « Beaucoup de membres du staff et de joueurs de Persepolis disaient que j’étais trop lent. Même l’un des frères de Daei avait assuré que j’étais trop timide et que je ne m’imposerais jamais. Heureusement qu'il était là, Ali était convaincu que je serais un grand joueur. Sans lui, personne ne m’aurait connu. […] Au début, Hamid Derakhshan ne voulait pas trop de moi à cause de ma lenteur. Daei a fait pression sur la direction et j’ai été titularisé pour la première fois au troisième match. J’ai marqué quelques minutes après le coup d’envoi ». L'histoire est en marche. Avec les Rouges de Téhéran, Taremi collectionne les buts, glane ses premiers titres et récompenses individuelles. Sacré meilleur buteur du championnat et attaquant de l'année en 2015, 2016 et 2017, il est également nommé meilleur joueur iranien en 2016 et 2017. Lors de cette même année 2017, Persepolis gagne le titre pour la dixième fois, conserve son bien la saison suivante et atteint la demi-finale de la Ligue des champions de l’AFC pour la première fois de son histoire.
Alors que tout semble aller pour le mieux, Mehdi est suspendu quatre mois par la FIFA. Pour bien comprendre les raisons de cette suspension, il faut revenir en 2016. Alerté par les prestations du buteur perse, le club turc de Çaykur Rizespor le recrute à l'intersaison 2016/17. Après s'être entraîné quelque temps avec l'équipe de Rize, il quitte la Turquie sans la permission du club. Dans l'interview accordée à Football360, l'Iranien déclare avoir profité d'un début de coup d'État en Turquie pour résilier son contrat après seulement trois semaines et se réengager avec Persepolis. D'après Hürriyet, un quotidien turc, il aurait affirmé que les fans de son ancienne équipe ont fait pression sur lui et sa famille pour qu'il revienne à Téhéran. Quoiqu'il en soit, Çaykur Rizespor dépose une plainte auprès de la FIFA contre le joueur et Persepolis. Ils obtiennent gain de cause et une compensation de 789 500 euros. Après examen du dossier, Taremi est donc suspendu plusieurs mois et son club écope d'une interdiction de transfert de deux ans. Finalement, à la suite de cet imbroglio et après cinquante-cinq buts en cent douze matchs sous le maillot rouge, l'Iranien part au Qatar en janvier 2018 et s'engage en faveur de Al-Gharafa malgré des contacts avec plusieurs équipes européennes comme Olympiakos ou encore le Dinamo Zagreb. En dépit de ses récents déboires, il conserve une belle côte de popularité chez les supporters des Rouges de Téhéran qui n'oublient pas ses buts dans le derby contre Esteghlal.
Avec les guépards, et pour sa première expérience hors de ses frontières, Mehdi ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Son premier but intervient lors de la phase de groupe de la Ligue des Champions asiatique contre les Émiratis d'Al-Jazira. Dans l'effectif qatari, le Néerlandais Wesley Schneider est au crépuscule de sa très grande carrière, mais a encore un peu de peps pour soigner ses stats (dix-neuf buts en trente matchs). Malheureusement pour Al-Gharafa, ils ne sortent pas de leur groupe et doivent déjà stopper leur parcours continental. Pendant sa demi-saison, l'Iranien s'intègre bien et signe également cinq buts pour huit apparitions en championnat. Suffisant pour permettre à son nouveau club de décrocher un ticket pour l'édition 2019 de la Ligue des Champions asiatique. Cette fois, le club qatari ne passe pas le tour préliminaire de l'épreuve, s’inclinant à domicile contre les Iraniens de Zob Ahan (2-3) malgré une réalisation de Taremi et une avance de deux buts à la pause. La désillusion est similaire en championnat avec une huitième place au classement, loin des places qualificatives pour la Ligue des Champions. Pourtant, l'ancien joueur de Persepolis réalise une saison honnête avec huit buts en vingt-deux rencontres de championnat et remporte même la Qatari Stars Cup 2019 face à Al-Duhail. Ses prestations et sa situation contractuelle (libre de tout engagement) finissent par attirer l'attention d'émissaires du Vieux-Continent. Taremi a vingt-sept ans, l'Europe lui tend les bras. Il file au Portugal pour réaliser son rêve.
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Rio Ave comme tremplin
Septième de l'édition 2018/19 de Primeira Liga, le club de la ville de Vila do Conde, Rio Ave, s'attache donc les services de l'attaquant perse pour deux ans. Située dans le nord du pays, Vila do Conde est un port de pêche comme Bouchehr. Cela a très certainement joué dans son adaptation rapide à sa nouvelle vie au Portugal. Dès son premier match de championnat contre le CD Aves, l'attaquant iranien claque un triplé et devient rapidement le chouchou du public. En trois rencontres, il obtient cinq penalties dont trois face au Sporting - l'Uruguayen Sebastián Coates est même expulsé - et les compliments de son entraîneur Carlos Carvalhal repris par Trivela : « Il a une excellente finition. Il a également beaucoup de vitesse, et il se libère facilement du marquage adverse. Il est aussi très bon de la tête. […] Il est ici un peu par accident. Ce n’était pas un joueur qu’on était en mesure d’acheter. […] Avec André Vilas Boas [directeur sportif de Rio Ave], on a fait preuve de persuasion. Nous avons également été aidés par l’ancien sélectionneur de l’Iran Carlos Queiroz. Mehdi a sacrifié beaucoup d’argent pour venir au Rio Ave et pour jouer en Europe ». Dans la longue interview donnée à Football360, Taremi confirme avoir refusé une offre de contrat de 2,5 millions de dollars proposée par Al-Duhail afin de rejoindre le Portugal contre un salaire de 200 000 euros par an. Attaquant athlétique mesurant un mètre quatre-vingt-six, son gabarit l'aide assurément dans le jeu aérien mais ce n'est pas qu'un simple pivot. Son ancien coéquipier Damien Furtado se souvient dans L'Équipe : « Il n'est pas très rapide, mais quand il court, il arrive à être plus rapide que les autres. Il est toujours bien placé, il est juste dans ses contrôles et dans ses prises de balle. Karim Benzema est un attaquant qui fait gagner une équipe. Mehdi, à son échelle, est dans le même profil : il marque et fait marquer son équipe ». Carlos Carvalhal ajoute : « Si Taremi était venu au Portugal à vingt-quatre ans, il serait désormais chez l'un des grands d'Europe. C'est un joueur d'un très haut niveau et il l'a tout de suite prouvé ». Lors de la saison 2019/20, Mehdi Taremi s'affirme comme un attaquant fiable, altruiste (cinq passes décisives) et doté d'un sang-froid redoutable comme le montre sa réussite dans l'exercice du penalty (sept transformés). Avec Carlos Vinícius et Pizzi de Benfica, ils se partagent la couronne de meilleur buteur avec dix-huit réalisations. Grâce à son serial buteur, Rio Ave atteint la cinquième position et un ticket pour l'Europe, la meilleure saison de l'histoire du club. Élu dans l'équipe de l'année de Primeira Liga, il est logiquement désigné comme le joueur de l'année de Rio Ave. Sa magnifique année n'est pas passée inaperçue. Le FC Porto, comme les autres cadors lusitaniens, cherche souvent à renforcer leur effectif en piochant chez les plus petits clubs. L’offre est acceptée par Rio Ave alléchée par une belle et rapide plus-value et Mehdi rejoint le stade do Dragão pour quatre ans.
La confirmation à Porto
« Être le premier joueur iranien du FC Porto, un club du Portugal qui est l'un des plus grands du monde, je suis très heureux de tout cela », déclare le Perse au site internet de sa nouvelle formation. Le défi est important pour le joueur de vingt-huit ans. « Je vais marquer plus de buts que la saison dernière. Je vais essayer de le faire. C'est très important pour moi et pour le FC Porto, je veux devenir champion ici ». Dans un premier temps, Sérgio Conceição le place sur le banc et ne le fait entrer que quelques minutes par rencontre. Il faut attendre la septième journée de championnat pour le voir ouvrir son compteur but face à Portimonense. Dès la reprise du second acte, Sérgio Oliveira lui adresse un centre parfait pour l'ouverture du score. À partir de ce match, Taremi intègre le onze de départ et ne le quitte plus. Lors de la Super Coupe du Portugal contre Benfica, il obtient le penalty transformé par Sérgio Oliveira pour le premier but de la rencontre. Les Dragões s'imposent 2-0 et l'Iranien décroche son premier titre européen. Aussi bien buteur que passeur, le natif de Bouchehr est désormais un élément important du FC Porto. Pour Football360, il précise : « Je me suis très facilement adapté à Porto parce que j'avais déjà travaillé avec Queiroz. Conceição et lui sont assez similaires, ils sont assez proches ». En février 2021, il devient le premier Iranien à marquer lors de la première phase à élimination directe de la Ligue des champions. Son ouverture du score contre la Juventus place son club dans une situation favorable. Vainqueur 2-1, Porto conserve ses chances d'aller en quarts de finale. Le match retour est moins glorieux pour le Perse qui récolte deux cartons jaunes consécutifs en l'espace de deux minutes et doit laisser ses partenaires à dix pendant quasiment toute une mi-temps. Pourtant, tout avait bien débuté. En première période, c'est lui qui avait obtenu un penalty pour une faute de Merih Demiral, transformé par Sérgio Oliveira. En dépit de cette expulsion, le club portugais tient le choc et emmène la Juve en prolongation (2-1). Le second but de Sérgio Oliveira à la suite d'un coup-franc lointain, bien aidé par une faute de main de Wojciech Szczęsny, qualifie les Lusitaniens pour le tour suivant (3-2). Suspendu pour le match aller contre Chelsea (0-2), Mehdi n'évite pas l'élimination au retour, mais s'offre le plus beau but de la saison de la Ligue des champions. Dans le temps additionnel, il s'envole sur un centre de Nanu et reprend le ballon d'un ciseau acrobatique du droit qui trouve la lucarne opposée d’Édouard Mendy. Ce but est insuffisant pour la qualification, mais il permet à l'Iranien de postuler pour le prix Puskás, récompensant le plus beau but de l'année. Il n'est devancé que par le coup du foulard d'Erik Lamela, marqué contre Arsenal dans le North London Derby. Au terme de sa première saison sur les rives du Douro, Mehdi Taremi signe seize réalisations en championnat - lui assurant d'être le meilleur buteur de son équipe - et onze passes décisives. Malheureusement, cela ne suffit pas pour être champion du Portugal. Le titre est remporté par le Sporting.
Désormais indiscutable, l'Iranien démontre tout son potentiel offensif et signe une magnifique saison 2021/22. Attaquant puissant et moderne, sa palette de jeu lui permet aussi bien de conclure les actions de son équipe de différentes manières - lancé en profondeur, dans le jeu aérien ou encore comme un numéro 9 à l'ancienne toujours bien placé pour reprendre un centre en retrait ou un ballon relâché par le gardien - que de faire briller ses coéquipiers. Le Colombien Luis Díaz a notamment bénéficié des offrandes de son numéro 9 pour soigner ses stats et marquer quatorze buts en dix-huit matchs. D'ailleurs, Liverpool n'hésite pas à aligner quarante-cinq millions d'euros pour signer l'ailier sud-américain au mercato hivernal. Plus fin techniquement que son imposant gabarit le laisse imaginer, Taremi régale. Contre Gil Vicente, il signe un golaço de quarante mètres. Lancé au pressing pour récupérer une passe en retrait mal ajustée d'un adversaire, il mystifie le dernier défenseur d'un grand pont. Après avoir vu que le gardien est trop avancé, il le trompe d'une frappe tendue initiée juste après le rond central. Plus tard dans la saison, en Europa League, contre la Lazio où après avoir transformé un penalty, il offre une merveille de passe décisive à Matheus Uribe grâce à une petite louche pleine de sang-froid effectuée à l'entrée de la surface de réparation qui déstabilise totalement la défense italienne. Son entraîneur, Sérgio Conceição, le décrit comme un joueur « plus intelligent que la moyenne ». Evanilson, le remplaçant de Luis Díaz dans le XI, n'a pas manqué de lui rendre hommage après son doublé contre Paços de Fereira : « Je remercie toute l'équipe pour le grand travail fourni, Taremi pour les passes décisives ». Sa réussite permet au FC Porto de reconquérir la Primeira Liga avec en prime le record de points de la ligue (quatre-vingt-onze pts). Auteur de vingt buts et douze passes décisives, Taremi est l'un des acteurs majeurs de ce trentième titre national pour les Dragões. Pour le site internet du club, Conceição exulte : « C'est le moment de profiter, de vivre, chacun à sa manière, ensemble avec cette belle famille bleue et blanche ». La finale de la Taça de Portugal 2022 disputée face à Tondela lui permet de briller à nouveau en inscrivant un doublé. Il se paie même le luxe de rater un penalty après en avoir converti un en première mi-temps. « C'était une grande saison pour toute l'équipe, car nous avons travaillé dur pour cela et nous sommes énormément fiers de ce que nous avons fait », se réjouit le gardien international Diogo Costa après cette victoire en coupe. « Nous croyons toujours que nous pouvons gagner des titres car ce club s'en nourrit, en gagnant des matchs et des titres ».
Mehdi Taremi commence la saison 2022/23 comme il l'avait terminé : avec un doublé et conquiert la Super Coupe du Portugal. Pour le site internet du club, l'Iranien se confie : « Nous nous sommes battus et avons travaillé dur pour l'obtenir ce mois-ci, nous étions concentrés à 100%, nous sommes venus ici avec un énorme caractère et cela nous a permis de gagner le match. [...] Parfois, les attaquants ont des équipes qui leur apportent plus de chances et je pense que Tondela est la mienne, je donne toujours tout pour le FC Porto ». Si son club débute bien le nouvel exercice avec notamment une large victoire contre le Sporting (3-0), la machine s'enraye avec des défaites sur la pelouse de Rio Ave et en Ligue des Champions contre l'Atlético de Madrid et Bruges. À nouveau exclu contre les Colchoneros, le Perse ne participe pas à la déroute face aux Belges. Après la pause internationale de septembre, Porto redresse la barre et enchaîne les succès. Mehdi fait briller ses partenaires en délivrant quatre passes décisives en trois rencontres et claque un doublé sur le terrain de la BayArena. Totalement relancés dans la course à la qualification, les Lusitaniens rendent la pareille au Club Bruges en leur infligeant à leur tour un cinglant 4-0 en Belgique avec un nouveau doublé de l'Iranien. Enfin, il montre la voie à ses partenaires en ouvrant la marque dans le match décisif contre les joueurs de Diego Simeone. De zéro à héros, le FC Porto termine finalement premier de son groupe et gagne le précieux ticket pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Son adversaire n'est autre que l'Inter Milan. Cette débauche d'énergie pour obtenir la qualif se paie lors de la rencontre au sommet du championnat portugais. Défaits à domicile par le leader Benfica, les joueurs de Conceição voient leurs rivaux s'envoler au classement. À la suite de ce court revers, les Dragões ont redressé la barre malgré la pause internationale imposée par la Coupe du Monde au Qatar. Dans un contexte très pesant en raison des nombreuses manifestations relatives au décès en détention de Mahsa Amini, la Team Melli a dans un premier temps refusé de chanter l'hymne national avant le match contre l'Angleterre et plusieurs joueurs manifestent leur solidarité avec les insurgés. Auteur d'un doublé, Taremi se met en évidence inscrivant le but le plus tardif dans un match de Coupe du Monde (90+13e, hors prolongation évidemment). « À mon avis, le premier match n'était pas du tout du football. En raison des nombreux problèmes qui existaient, le football était le seul à ne pas être en cause », a déclaré le double buteur lors de la conférence de presse d'avant-match. Lors des deux autres matchs, les joueurs chantent leur hymne du bout des lèvres sûrement par peur de représailles contre eux et leur famille que par adhésion au Régime. Passeur décisif pour Rezaeian, ce deuxième but sécurise le succès face aux Gallois. La défaite contre les USA signe le glas du parcours de l'Iran à la Coupe du Monde 2022.
De retour au Portugal, le Perse se remet en jambes en Coupe de la Ligue avec un temps de jeu progressif et deux buts en trois apparitions. En championnat, il claque un triplé contre Arouca pour une victoire écrasante. Double passeur contre le même adversaire en Coupe du Portugal, l'Iranien démontre sa bonne forme avec un nouveau but face à Famalicao. À la mi-saison, le FC Porto compte seulement cinq points de retard sur le leader Benfica. Lors de la phase retour, les Dragões réalisent quasiment un parcours sans faute. Le buteur Iranien se distingue marquant à treize reprises notamment le but vainqueur à l'Estádio da Luz contre Benfica et un quadruplé face à Famalicao. Malheureusement, le retard accumulé lors de la phase aller est trop important pour dépasser des Lisboètes inflexibles en seconde partie de championnat. Porto échoue donc à deux points du champion. Éliminé de la Champions League par l'Inter, Porto se console avec les succès en Coupe du Portugal contre Braga et en Coupe de la Ligue face au Sporting. Comme chaque saison depuis son arrivée sur les bords du Douro, Taremi termine meilleur buteur de son équipe avec vingt-deux unités en championnat (sept passes décisives) et trente-et-un buts toutes compétitions confondues. Au total, il a marqué quatre-vingt buts (toutes compétitions confondues) pour cent-cinquante matchs sous les couleurs du FC Porto.
Dans une interview accordée à la presse iranienne, son coéquipier en équipe nationale, Sardar Azmoun déclare que Taremi est capable de jouer dans d'autres championnats : « Mehdi est sans aucun doute un joueur talentueux qui a énormément brillé au FC Porto, un buteur. Il a beaucoup évolué et j'aurais aimé qu'il arrive plus tôt en Europe ». Il ajoute : « Quand il était à Persepolis, j'ai insisté pour qu'il aille en Europe, il le méritait et il avait du talent. J'ai vu comment il aidait ses coéquipiers par ses passes. Il peut certainement jouer pour des équipes comme Milan et l'Inter. Il a travaillé dur et a joué de très bons matchs pour le FC Porto ». Une déclaration prémonitoire de la part du néo joueur de la Roma. Néanmoins, la saison 2023/24 ressemble à une année de transition pour l'Iranien qui n'est pas parvenu à obtenir son transfert lors du mercato estival 2023 comme l'a annoncé son président Pinto Da Costa pour Sic, une chaîne de télé portugaise : « Milan a fait des offres ridicules et nous n'avons même pas pu en parler, il n'y en a aucune qui se rapprochait de la valeur de la clause libératoire. […] Il a des offres pour gagner dix millions par an qu'il n'a pas encore acceptées. Nous devons être réalistes. Oui monsieur, donnez-moi dix millions pour Mehdi Taremi, encore dix millions pour le fisc et je le renouvellerai ». Une année de transition qui voit l’Iranien inscrire tout de même onze buts et délivrer sept passes décisives avec les Dragons. Faute d'un accord pour prolonger, le Perse se retrouve ainsi libre en fin de saison et a pu s'engager librement avec l'Inter. L'occasion pour le club italien d'étoffer son banc pour faire souffler de temps en temps l'indispensable duo Lautaro-Thuram, pour l’Iranien de poursuivre sa conquête de l’Europe.
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— Inter ⭐⭐ (@Inter) July 13, 2024
Photo une : Icon sport