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Tunisie

Tunisie : les groupes de supporters s’insurgent contre les tragédies sociales

Farouk Abdou Farouk Abdou
Tunisie
5 janvier 2020
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Deux chants lancés en décembre par les supporters de l’Étoile du Sahel et du Club Africain, opposés ce week-end pour le choc de la 13ème journée championnat de Tunisie, évoquent les nombreuses tragédies qui ont endeuillé le pays au cours des derniers mois et ont été fortement partagés sur les réseaux sociaux.

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L’actualité 2019 de la Tunisie vue par la presse internationale a principalement concerné les échéances électorales, mais en parallèle une suite de faits divers tragiques a ému l’opinion publique, symbolisant un ou plusieurs maux que les idéaux de la révolution de 2011 se proposaient de gommer : l’injustice sociale, le chômage, la pauvreté, la violence, le manque de perspectives pour la jeunesse, des dysfonctionnements multiples dans différents secteurs (santé, transport, éducation, infrastructures…). Pour ne citer que les principaux drames, il y a eu notamment l’accident de bus à Amdoun dans le Nord de la Tunisie ayant fait 27 victimes [1] ; les inondations touchant les routes dans des zones rurales à l’Ouest du pays [2] ; les décès de nourrissons dans un hôpital à Tunis [3) ; les nombreux cas de naufrages d’embarcations (concernant des locaux et ressortissants d’autres pays d’Afrique) tentant de traverser la Méditerranée [4] à partir de différents endroits sur la côte ; et un autre accident de la route révélant la précarité des conditions de travail et de transport des ouvrières agricoles [5].

Ces drames, et plusieurs autres, sont évoqués dans deux chansons datant de quelques semaines, composées respectivement par la BR01 (Brigade Rouge 2001), groupe Barra de l’Étoile du Sahel, et les African Winners (groupe de supporters du Club Africain créé en 1995 antérieurement au mouvement Ultra) : « le cortège de la mort »  et « Ya Hyetna »  (toi, notre vie). Très fortement partagées et médiatisées, ces deux chansons incarnent le ras-le-bol de la jeunesse contre les maux qui ont engendré ces tragédies, et rendent hommage aux victimes de ces faits divers et d’une autre victime, le jeune supporter du Club Africain Omar Laabidi, décédé en 2018 aux alentours du stade de Radès et devenu symbole de l’indignation contre la répression [6]. Les chants dépassent le cadre du mouvement Ultra (d’ailleurs paradoxalement les deux groupes à l’origine des chants n’ont pas un statut d’Ultras) et dressent un portrait d’une société encore en proie à ces maux qu’elle cherche à soigner depuis près d’une décennie.

Un mouvement Ultra en retrait dans les années 2010

Après la révolution de 2011, le football s’est joué en Tunisie à huis clos pendant près d’un an et demi [7] (suite à une répétition de violences et d’envahissements de terrain jusqu’à l’été 2012) puis dans des conditions ne favorisant pas le supportérisme : huis-clos partiels, quotas de billetterie (50 tickets pour certains matchs, 7000 places vendues pour un derby de Tunis qui pourrait remplir un stade de 80 000 places sans sourciller), interdiction d’accès aux moins de 18 ans sauf pour de rares exceptions, et affrontements fréquents avec la police.

Pionnier au Maghreb avec les premiers groupes constitués en 2002, à son apogée avec la première génération au cours des années 2007-2008, le mouvement Ultra tunisien a pris du recul, la transmission de génération étant fortement contrariée par le contexte. Hormis quelques matchs de compétitions africaines (circonstances exceptionnelles à l’occasion desquelles les stades pouvaient faire le plein) les occurrences de chaudes ambiances et d’animations élaborées ont baissé en comparaison avec l’âge d’or des années 2000.

Logiquement, la décennie 2010 a été celle des pays voisins, avec le Maroc en tête d’affiche entre 2013 et 2016, du fait de facteurs décisifs : le potentiel humain (des groupes Ultras attirant des milliers de fans, la génération des 13-18 ans comme moteur de la ferveur), le potentiel financier (produits dérivés), l’architecture des stades favorisant tifos et chorégraphies, la créativité des animations. Les Ultras algériens ont également connu une montée en puissance au cours de la décennie que ce soit dans la qualité des animations (avec le buzz des tifos dans le stade 5 Juillet rénové à partir de 2016) ou la créativité des chants.

Le retour sur la scène médiatique des Ultras, amorcé lors des mobilisations ayant suivi le décès d’Omar Laabidi, trouve un second souffle à travers ces chants (au-delà du message qu’ils portent et des thématiques abordées) que ce soit pour relancer le mouvement ou apporter une image plus conforme à ses débuts : car derrière les vertus du phénomène (créativité artistique, alternative au désœuvrement des jeunes, l’aspect social et communautaire), le monde Ultra à l’instar du football et des stades en Tunisie a trop longtemps aussi porté des dérives négatives de la société tunisienne comme le régionalisme et la haine entre les villes, dérives exacerbées par la violence verbale et physique. Il serait souhaitable que cette initiative commune contribue à apporter plus de tolérance et de solidarité entre les groupes de supporters tout en maintenant la ferveur, ce qui serait bénéfique au monde du football et à la société vu la place importante que le football occupe dans cette dernière.

Références

  1. https://lapresse.tn/38443/mesures-et-decisions-suite-au-drame-damdoun-mieux-vaut-tard-que-jamais/
  2. https://www.businessnews.com.tn/jendouba--une-jeune-ecoliere-decede-emportee-par-les-eaux,520,92723,3
  3. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/03/18/la-polemique-enfle-en-tunisie-apres-la-mort-de-15-nourrissons-dans-une-maternite_5437795_3212.html
  4. https://www.realites.com.tn/2019/09/emigration-clandestine-naufrage-dune-embarcation-a-djerba/
  5. http://www.francesoir.fr/actualites-societe-lifestyle/tunisie-12-personnes-dont-sept-ouvrieres-agricoles-tuees-dans-un
  6. https://nawaat.org/portail/2018/04/25/ultras-en-tunisie-derriere-la-fievre-du-virage-une-ode-a-la-resistance/
  7. https://www.babnet.net/festivaldetail-45394.asp
Auteur
Farouk Abdou
Author: Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee
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