Tandis que le moment fatidique des listes de 23 pour le mondial 2018 agitent la Tunisie et le Maroc, les championnats locaux abordent la dernière ligne droite. Pour le premier pays nommé, le champion est connu (l’Espérance de Tunis) trois autres clubs se disputeront le second ticket pour la C1 Africaine. Au Royaume chérifien, la course au ralenti (illustrée par le match nul du derby de Casa) pourrait bien voir l’avènement d’un outsider longtemps en embuscade…

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Le bon coup du week-end : le FUS Rabat

Cette saison, en Botola, aucune équipe ne présente une cadence qui approche les deux points par match. Aucun favori ne se dégage, la faute à un top 8 homogène, à des équipes inconstantes ou qui ont calé sur de longues phases (voir rubrique « stagnation du week-end ») et des matchs nuls à foison. Dans ce marasme, l’Ittihad Tanger (leader avec 47 points en 25 matchs) semblait posséder une marge lui permettant de voir venir. Mais un challenger, qui s’est imposé sur les terres tangéroises dimanche (1-2) a surgi de nulle part depuis trois journées et semble décidé à tenter de surpasser tout le monde : le FUS de Walid Regragui.

Le coach champion du Maroc 2015-2016 a surpris les observateurs après la victoire de son équipe à Casablanca face au Raja (1-2) il y a deux semaines en annonçant « jouer le titre si l’équipe garde un bon rythme », alors que sa formation était engluée en milieu de tableau. Mais Regragui, qui voit le rendement en dents de scie du top 8, n’a pas dit ça par hasard et deux victoires supplémentaires plus tard, le FUS s’est replacé. Troisième ex-aequo avec l’étonnant OCS, à cinq journées de la fin. Peut-être un peu court pour finir champion au finish, mais le spot qualificatif pour la Ligue des Champions est à portée. Et qui sait, si tous les prétendants continuent à trébucher sur les cinq marches restantes, si le FUS ne pourrait pas signer l’embuscade parfaite.

La mauvaise opération du week-end : le Club Africain

Le retour en début d’année de Bertrand Marchand (ex-sélectionneur de la Tunisie, ex-coach du CA et vainqueur de la C1 avec l’ESS – lire LO magazine n°1) avait ressuscité les clubistes, qui avaient signé une remontée fracassante lors de la phase retour, au point même de prendre une option sur la seconde place du championnat, sésame très prisé pour la Ligue des Champions. Seulement voilà, cette défaite fâcheuse à domicile (0-2) contre un coriace CA Bizertin relance le suspense à deux journées de la fin. Les hommes du Parc A sont désormais à égalité de points avec l’Étoile du Sahel (44 points) et n’ont qu’un point d’avance sur le CS Sfaxien, qu’ils iront défier à Sfax pour la journée de clôture. À Sousse, on se frotte les mains en se disant que cette confrontation directe est une aubaine pour tirer les marrons du feu, alors qu’à Tunis Marchand se retrouve soudain menacé…

La stagnation du week-end : le Raja et le Wydad

Une multitude d’occasions vendangées, la maladresse de Quintana et d’El Hadded et une fin de match mal gérée à onze contre dix : les Rouges de Casa peuvent se mordre les doigts d’avoir laissé deux points en route. Un coup d’arrêt dans leur opération remontée vers le podium pourtant bien engagée il y a deux mois : en perdition au terme de la phase aller, le WAC avait confié les clés de la maison au bouillant Tunisien Faouzi Benzarti, qui a mis de l’ordre dans les rangs et glané six victoires en neuf matchs. Mais les deux 0-0 contre des équipes de bas de tableau et donc ce score de parité au derby (1-1) face au Raja sont autant de faux-pas évitables qui auraient permis au Wydad de se retrouver à quatre points du graal.

Les Verts, qui ont une nouvelle fois joué un mauvais tour à leur meilleur ennemi dans les dernières minutes (comme au derby précédent) avancent au forceps et à l’orgueil quand les éclairs de génie de Hafidi ou la finition de Yajour manquent à l’appel. Insuffisant pour les hommes de Garrido qui, à force de caler à l’orée du podium, se retrouvent dans le peloton avec le même nombre de points (37) qu’un Wydad qu’ils avaient pourtant propulsés au fond du classement deux mois plus tôt. Avant de stagner…

Le vacancier vigilant du week-end : l’Espérance de Tunis

Malgré une phase de turbulences en début d’année, deux changements d’entraîneur durant la saison, les Sang et Or disposaient d’une marge trop importante (sur trois concurrents inconstants et le reste des participants aux moyens plus modestes) pour ne pas empocher le championnat sans encombre. Le titre ayant été acquis officiellement le week-end dernier, la formation de Ben Yahia (dans une version fortement remaniée) est allée prendre un point en petite foulée à Gabès contre le SG (1-1). Pas question pour autant de se reposer sur ses lauriers car d’autres échéances arrivent à grands pas : la course à la liste des 23 pour le Mondial pour certains, et surtout les deux premières journées de phase de poules de C1 disputées avant la coupure pour l’évènement planétaire en Russie. De quoi maintenir sous pression les Jouini, Badri, Belaïli et consorts, qui ne vont pas savourer bien longtemps l’intermède célébration du titre en claquettes…

Les pétards du week-end : Astati (DHJ) et El Bahraoui (FUS)

Deux caramels d’une belle pureté qui trouvent la lucarne droite, faites votre choix

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Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee