À part l’Étoile du Sahel, exempte de barrage en Coupe de la CAF et qui attendra tranquillement le 21 janvier pour connaître ses adversaires, le gratin du continent attendait avec impatience le tirage au sort de la phase de poules de Ligue des Champions et du barrage pré-phase de poules de la Coupe de la Confédération. Retour sur les principaux enseignements du tirage, effectué vendredi dernier.

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Ligue des Champions - Poule A : retrouvailles Wydad-Sundowns

Ils ne se quittent plus. Opposés en quart de finale de l’édition 2017, puis en phase de poules de l’édition 2018, le WAC et Masandawana remettent le couvert pour le cru 2018-2019. Les quatre rencontres des deux dernières années avaient été très accrochées, 0-0 à Pretoria, 1-0 pour les Rouges à Casa. Au moins, on sait déjà que le scénario ne sera pas intégralement calqué sur ces deux années précédentes, du fait de la fermeture du Stade Mohammed V pour plusieurs mois. En cas de nouvelle épopée, le Wydad devra disputer plusieurs matchs (les trois rencontres à domicile en poules, puis une importante partie de la phase finale) loin de son fief. Les Sundowns, encore invaincus en championnat, auront pour objectif de ne pas rééditer la déconvenue de 2018, quand ils se sont fait souffler le ticket pour les quarts par l’Horoya Conakry. Deux autres équipes complètent la poule, l’ASEC Abidjan qui a cette fois-ci évité l’élimination à l’orée de la phase de poules qui l’avait vue reversée en C3 en 2018, et le représentant du Nigeria, le Lobi Stars FC. Le turnover des équipes nigérianes en Ligue des Champions continue, après Enugu Rangers et Rivers United en 2017, Plateau United et Mountain Of Fire and Miracles en 2018, voici donc le leader d’un championnat non terminé pour raisons administratives, qu’il ne peut même pas comptabiliser dans son palmarès (le titre n’ayant pas été attribué) mais qui a joué le jeu au point de sortir en seizièmes un habitué des batailles des premier tour en Coupe d’Afrique, les Kenyans du Gor Mahia (1-3, 2-0). Méfiance donc pour les deux « favoris » marocains et sud-africains de la poule, opposés à un club historique du foot africain qui petit à petit se refait une santé, et un inconnu qui peut créer la surprise.

Ligue des Champions - Poule B : Nouvelle prouesse sud-africaine pour l’Horoya ?

Tout état de grâce a une fin. L’élan héroïque qui a porté l’Espérance de Tunis vers le triomphe en Ligue des Champions sur la période octobre-novembre et deux tours riches en émotions et rebondissements contre Primeiro de Agosto et Al Ahly s’est brutalement estompé en décembre, et le contrecoup physique et mental subi par les Sang et Or (révélant ainsi des carences qu’ils avaient miraculeusement masquées jusque-là) les a menés à une élimination précoce au Mondial des Clubs. Le temps est venu aux gars du Parc B de se reconstruire, de se renforcer, remercier les joueurs en fin de cycle et vite soigner ces mêmes carences afin d’être tout aussi compétitif pour l’édition 2018-2019 de la C1. Le recrutement du jeune attaquant algérien Meziani est un début, mais n’est qu’un premier pas. Car les deux principaux adversaires de la poule sont ambitieux : d’une part, Orlando Pirates avec toujours le virevoltant Matlaba dans son couloir et ses pistoleros zambiens en attaque, et l’Horoya Conakry qui avait déboulonné les Sundowns de la deuxième place de la poule l’année dernière et se verrait bien épingler un autre cador sud-africain. L’équipe de Patrice Neveu, largement battue en seizième aller par Ennasr Benghazi (0-3) a trouvé les ressources pour inverser la tendance (6-2) en Guinée, et ne se voit pas s’arrêter en si bon chemin. Les coriaces zimbabwéens du FC Platinium, qui se sont frayés un chemin jusqu’au Top 16 avec deux nuls à l’extérieur, à Madagascar et au Congo, complètent le casting.

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Ligue des Champions - Poule C : et encore une tournée nord-africaine pour le TP Mazembe

Les Corbeaux de Lumumbashi vont finir par croire que c’est inclus dans le tarif annuel. Comme en 2015, comme l’an dernier, le Tout Puissant Mazembe devra croiser le fer avec trois équipes d’Afrique du Nord : le Club Africain, qui après de longues années de vaches maigres sur le plan continental renoue avec une phase de poules de l’épreuve-reine, et qui essayera de prolonger en 2019 l’élan qui a enclenché sa remontée en championnat en fin d’année ; Le CS Constantine, avec quelques vieilles connaissances (le milieu Beldjilali, et l’entraîneur Denis Lavagne, qui a exercé dans plusieurs pays en Afrique) moins à la fête en championnat que la saison passée mais qui a géré ses deux tours précédents avec succès malgré sa faible expérience continentale récente ; Et les Darawiches Al Ismaily, sortis in extremis de la Ligue des Champions arabe aux tirs aux buts par le Raja Casablanca, qui comptent dans leurs rangs l’inoxydable Hosny Abd Rabo (jadis joueur de Strasbourg et vainqueur des CAN 2008 et 2010) et déterminés à casser le manque de réussite africaine de tout club égyptien autre qu’Al Ahly ces dernières années. Même prédiction que d’habitude, quand la ligne de départ se compose du TPM et de trois homologues nord-africains : les RD Congolais légèrement favoris pour être dans les deux premiers, le reste sera tributaire des calendriers, de la fraîcheur des effectifs, et de la dynamique récente.

Ligue des Champions - Poule D : les finalistes malheureux de 2018 arrivent le couteau entre les dents

N’en déplaise aux Tanzaniens de Simba et à la la JS Saoura, club algérien à la trajectoire improbable passé en moins d’une décennie de la cinquième division à la C1 africaine et qui vient de frapper un grand coup en enrôlant l’ex-buteur du TP Mazembe Ulimwengu, leurs rêves d’aller plus loin dans cette édition voient se dresser devant eux deux montagnes assez délicates à gravir : Al Ahly, échaudé par deux finales de C1 infructueuses (2017 et 2018), a déjà entrepris de renforcer un effectif qui a manqué de solutions de rechange aux dernières encablures de la C1 2018, avec l’arrivée de l’Angolais du Primeiro de Agosto Geraldo et le prêt pour six mois par Huddersfield de l’international égyptien Ramadan Sobhi, le tout avec une nouvelle direction technique sous la houlette de l’entraîneur uruguayen Martin Lasarte ; et l’AS Vita Club, passé tout près d’une remontée spectaculaire en finale de la Coupe de la Confédération (0-3, 3-1) il y a deux mois, mais qui n’a d’ores et déjà pas le temps de ruminer et doit penser à ne pas trop voir son effectif se dégarnir pour cette nouvelle échéance africaine.

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Coupe de la Confédération : trente candidats pour rejoindre l’Étoile du Sahel

Un spot déjà pris en phase de poules (par l’ESS grâce à un meilleur coefficient CAF) et quinze autres sièges à pourvoir dans un barrage aller-retour opposant les reversés de C1 et les vainqueurs du premier tour, voilà le plateau que propose la C3. Parmi les empoignades les plus notables, on peut citer le duel égypto-marocain Zamalek-Ittihad Tanger et une confrontation entre les zambiens du Zesco United (qui restent sur trois ans avec de très bons résultats en Coupes d’Afrique) et les Kaizer Chiefs, nettement moins en vue sur le plan continental ces dernières années par rapport aux Pirates, leur rival de Soweto, et les Sundowns, mais qui s’offrent grâce à ce barrage une affiche de prestige.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee