On connait désormais les qualifiés pour les huitièmes de finale. Les deux derniers groupes en lice ont offert deux scénarios fous où tout s’est joué sur le fil.
On n’imaginait mal de voir la hiérarchie véritablement bousculée, et pourtant. Le final de la semaine de Libertadores a offert deux énormes chassés-croisés qui ont tenu en haleine les amoureux de football sud-américain. Dans le groupe E, on pensait que le duo de Porto Alegre allait vivre une soirée assez tranquille. Il n’en fut rien, loin de là. Car chez lui, Grêmio a bien souffert face à l’América. Sérieux, soucieux de bien défendre et s’appuyant sur des transitions rapides, les Diablos Rojos ont même cru trouver récompense à leurs efforts en début de second acte : Graterol sortait un penalty de Robinho à la 53e, sur l’action suivante, Walter Kannemann marquait contre son camp sur un centre de Duván Vergara. Tout semblait alors parfait pour une place en Sudamericana d’autant que dans le même temps, la Católica avait beau avoir rapidement recollé au score face à l’Inter, le but marqué par les Colombiens à Porto Alegre avait semblé l’assommer. Puis vint le miracle. D’abord à Santiago, où un ultime pressing de Puch, un dernier centre et une conclusion magistrale de Zampedri ramenait l’espoir en offrant la victoire aux Cruzados à la 89e. L’espoir devenait réalité grâce à une fin de match totalement folle : Kannemann était exclu, à dix contre onze, Grêmio allait sauver le nul sur un penalty accordé au bout du temps additionnel suite à une main d’Edwin Velasco. Et voilà comment au terme d’un final totalement dingue, si le duo de Porto Alegre conserve ses places en huitièmes, la Católica sauve l’honneur chilien en arrachant une place en Sudamericana.
L’autre miracle de la soirée est encore plus grand. Car cela fait des semaines qu’on répète à quel point Libertad n’avance plus et le Guma l’a encore démontré. Adrián Martínez a pourtant parfaitement lancé son équipe, d’une merveille de frappe lucarne opposée, mais l’intensité mise par les hommes de Morinigo n’a duré que vingt minutes. Le DIM a alors pris le contrôle de la possession et a été récompensé sur sa première véritable tentative, une frappe lointaine de Larry Angulo à moins de dix minutes de la pause. Au retour des vestiaires, les affaires allaient tourner au roussi : José Estupiñán et Javier Reina tentaient également à longue distance et portaient la marque à 3-1 en faveur des visiteurs. Libertad a alors sombré, encaissant alors un nouveau sur une nouvelle largesse défensive. Un but qui éliminait alors le Guma. Car à la Bombonera, Caracas avait beau prendre un bouillon face à Boca (3-0), la défaite 4-1 de Libertad mettait les deux équipes au même niveau en termes de différence de buts et profitait aux Vénézuéliens, vainqueur du face à face avec les Paraguayens. Mais le miracle est intervenu sur un enchaînement magnifique de Sebastián Ferreira à dix minutes de la fin. Un but qui ainsi offre une qualification sur le fil à Libertad qui a passé la fin de match à stresser, voulant éviter d’encaisser le cinquième et espérant que Caracas ne réduise pas l’écart à la Bombonera. Heureusement que les Paraguayens ne savaient alors pas que les Vénézuéliens avaient manqué leur chance en début de match, Andrada sauvant un penalty de Robert Hernández alors que le score était de 0-0. Ils auraient alors mesuré l’immensité du miracle qui les voit se qualifier.