La finale de la Copa Libertadores 2020 sera pauliste ! Après la qualification sur le fil de Palmeiras, Santos a tranquillement dompté un Boca totalement inoffensif pour valider son retour à se stade près de dix ans après le dernier titre.
Après un match aller insipide mais qui finalement ouvrait tous les possibles, on espérait que le retour à Vila Belmiro serait plus animé. Les deux formations alignaient des onze quasi identiques à ceux du match aller, les seules modifications étant l’absence du positif à la COVID-19, John, dans les buts côté Peixe, et le retour de Campuzano au milieu côté Xeneize. La première action laissait entrevoir un match bien différent puisque Marinho trouvait le poteau d’Andrada d’entrée de partie. Les hommes de Cuca prenaient le jeu à leur compte et l’on s’attendait à voir Boca réagir. La réaction ne viendra jamais. Un seul tir en première période, une frappe enroulée de Villa qui fuyait le cadre, tel a été le triste bilan d’un Boca sauce Russo qui, en plus de n’avoir aucune idée, semble surtout n’avoir aucune volonté. Alors Santos a contrôlé la partie, a dominé le match, étant justement récompensé au quart d’heure lorsque Diego Pituca profitait de l’incroyable passivité de la défense xeneize pour ajuster Andrada. C’est sur ce score que les deux formations rentraient aux vestiaires, du point de vue mathématique, rien n’était perdu pour Boca. Mais du point de vue footballistique, tout l’était déjà.
Car ce Boca n’est pas équilibré, ne sait pas comment générer du danger autre qu’en se reposant sur les percées individuelles de Villa ou (à moindre mesure) de Toto Salvio, Carlos Tevez – pour sa probablement dernière en Libertadores – erre en attaque, ne trouvant pas de partenaires, le milieu de terrain finit toujours par se noyer, jouant soit trop bas, soit trop haut, mais étant surtout incapable d’armer des offensives. Alors le Boca de Russo ne passe son temps qu’à envoyer de longs ballons vers l’avant, espérant profiter d’une erreur pour récupérer un second ballon. Les choix de Russo sont à l’image de son équipe : incompréhensibles. Buffarini et Capaldo sont entrés à la pause, n’offrant évidemment aucune alternative quand le principal souci de Boca était de trouver un lien entre lignes défensives et offensives – tout irrégulier qu’il est, une mission parfaite pour Edwin Cardona – et forcément, ces changements ont été sans effet. D’autant que Santos a tué le match en deux minutes dès le retour des vestiaires : un golazo d’un excellent Soteldo, un débordement humiliant de Marinho qui servait Lucas Braga. Il restait alors plus de quarante minutes à jouer et l’on savait déjà qu’elles seraient longues. Et dieu qu’elle le furent pour Boca, qui a tout de même réussi à se procurer quelques situations malgré une fin de match en infériorité numérique – Fabra étant expulsé suite à un geste lamentable, mais peut surtout remercier l’excès de gourmandise de ses adversaires qui a fait en sorte que l’humiliation ne tourne pas à la déroute historique.
Après la finale argentine de 2018, le duel Argentine – Brésil de 2019, l’édition 2020 sera donc 100% Brésil, elle sera même 100% pauliste. Boca ne décrochera pas sa septième étoile cette année, l’ère Russo devrait prendre fin au coup de sifflet final de la Copa Diego Maradona, conséquence d’une nuit à oublier. Et pourra méditer sur la leçon que son grand rival local a délivré la veille : que s’il est tout à fait acceptable d’être éliminé d’une compétition, il est inadmissible de l’être sans avoir respecté son histoire, défendu son honneur, représenté dignement ses couleurs.
Photo CONMEBOL