Dans un drôle de match organisé pour saluer une dernière fois la sélection, l’Uruguay a facilement battu un bien faible adversaire (5-0), mais l’essentiel était ailleurs : une petite fête fort sympathique entre un peuple et ses représentants.
C’est donc devenu au fil du temps une saine tradition. Comme toutes les sélections d’Amérique, l’Uruguay joue beaucoup d’amicaux aux États-Unis, mais aussi parfois en Israël ou en Espagne pour prendre de l’argent. Mais avant chaque Coupe du Monde, la Celeste retrouve son public au Centenario pour un match spécial, avec des billets très peu onéreux, une sorte de grande messe. D’habitude, le match se joue à dix jours du début du tournoi, il arrive bien plus tôt cette année car l’équipe composée principalement de joueurs évoluant en Europe ne repassera pas par l’Amérique du Sud avant de se rendre au Qatar. L’Uruguay a eu un mal de chien à trouver un adversaire, le calendrier étant désormais rempli de matchs officiels avec les fameuses Ligues des Nations, et après un beau lapin posé par la Jamaïque, c’est une équipe bis de Panamá qui s’est rendue en Uruguay.
Pas grand-chose à retenir du match au niveau footballistique, les adversaires n’étant clairement pas préparés ni à ce type de match, ni à jouer ensemble. Cavani en a profité pour améliorer ses statistiques et Diego Alonso pour marquer sa confiance à ses trois gardiens qui ont chacun jouer une partie du match… sans jamais être mis en danger. Le plus important se jouait peut-être en dehors du terrain avec la non-participation de Darwin Núñez, parti signer un contrat en or du côté de Liverpool, un transfert qui rapportera un peu d’argent à Peñarol. Hormis Núñez, l’homme dont tout le monde parle est le Profe Ortega. Le préparateur physique de l’Atletico, au profil très respecté par Diego Alonso (qui a gagné le poste de sélectionneur en partie grâce au ticket qu’il faisait avec Ortega) et par tous les joueurs en particulier les capitaines Godín et Giménez, est bien présent au Centenario mais sa participation à la prochaine Coupe n’est pas assurée, l’homme devant encore obtenir l’accord de son club. On l’a vu avant le match discuter de longues minutes avec le Président de la République, Luis Lacalle Pou (amateur de football et de Boston River). Cela montre bien l’enjeu du débat. Le Président en a profité pour remettre un drapeau à l’équipe, un drapeau qui accompagnera la sélection pour affronter la Corée du Sud, le Portugal et le Ghana… et les quatre matchs suivants.