Il n’est pas rare de voir un duel au sommet accoucher d’une souris, trop d’enjeu, trop de pression. Voilà qui ne fut pas le cas de cette Internacional-Flamengo, que d’aucuns qualifient de plus beau match de la saison jusqu’ici. Dix-huitième journée du Brasileirão sur Lucarne Opposée !
Deux équipes résolument portées vers l’avant, à la recherche du but adverse dès le premier coup de sifflet de la rencontre, maniant vitesse et technique avec brio, et ce malgré un calendrier surchargé par le contexte sanitaire et la Libertadores : voici le spectacle qu’ont offert le leader du championnat et son dauphin ce dimanche. Démarrant sur les chapeaux de roue, la rencontre comptait déjà trois buts dès la première demi-heure, à la onzième le Menguista Pedro avait répondu à l’ouverture du score de l’uruguayen Abel Hernandez, avant que l’inévitable Thiago Galhardo ne donne l’avantage au Colorado pour de bon. Enfin pour de bon jusqu’au temps réglementaire en tout cas, puisque au bout de cette rencontre de haut vol, qui a également vu les VAR refuser un but aux Gaúchos ainsi que moult protestations de l’un et l’autre des protagonistes, logiquement prolongée de cinq bonnes minutes, Éverton Ribeiro finit par arracher le point du nul. Ce jour, Internacional et Flamengo restent dos à dos, trente-cinq points chacun, seulement départagés par quatre unités à la différence de buts, qui donnent l’avantage aux hommes d’Eduardo Coudet.
Derrière le brillant duo de tête, l’Atlético Mineiro de Jorge Sampaoli confirme son coup de moins bien en concédant le nul à domicile face au Sport Recife, qui ne connaît pourtant plus la victoire depuis maintenant cinq matchs. Le déséquilibre naturel des équipes de Sampa au détriment des phases défensives n’est pour le coup pas à blâmer, puisque une fois n’est pas coutume, c’est la partie offensive qui n’a pas su être décisive, la rencontre se terminant sur un score vierge. Il faut remonter à quatorze rencontres et la fin du mois d’août pour retrouver une performance muette du Galo, lors d’une défaite contre l’actuel leader, l’Internacional. Les Mineiros restent donc sur trois rencontres sans victoire, à trois points du Colorado et de Flamengo, mais avec un match de retard.
L’autre gros choc de cette journée opposait Fluminense et Santos, et a vu les Cariocas s’illustrer en l’emportant par trois buts à un grâce à Luccas Claro, Nino et Marcos Paulo. Côté Peixe c’est Marinho qui sauvera l’honneur en permettant un temps aux siens de revenir au score, célébrant son but d’un combo « saut/poing rageur » caractéristique du Roi Pelé qui fêtait ce week-end ces quatre-vingts printemps, chose que vous n’aurez pas ratée, fidèles des actus LO que vous êtes. De Pelé il fut à nouveau question lors de ce même match, lorsque le petit Ângelo Gabriel entrait sur la pelouse à quinze ans, dix mois et quatre jours, effaçant le record de précocité pour un joueur de Santos, établi le 7 décembre 1956 par le monument brésilien. Le record national reste cependant toujours entre les mains de Philippe Coutinho entré en jeu sous les couleurs de Vasco à quatorze ans, onze mois et six jours. En attendant, Fluminense intègre le G4, tandis que Santos paie son irrégularité et dégringole à la sixième place.
Deux cadors nationaux se sont donnés de l’air ce week-end. Palmeiras d’abord, qui enraille sa spirale de défaite, quatre consécutives, en terrassant l’Atlético Goianiense trois à rien, à défaut de trouver l’homme providentiel après l’échec du dossier Miguel Ángel Ramírez (Independiete del Valle). Le Corinthians ensuite et surtout, qui s’extirpe du Z4 à la faveur de sa victoire sur le fil face au Vasco da Gama, deux buts à un. C’est d’ailleurs le club de Rio qui y prend sa place, continuant sa série noire de neuf matchs sans victoire, deux nuls et sept défaites, dont les cinq dernières consécutives. Sinon ? Sinon, São Paulo-Botafogo et Bahía-Fortaleza se sont vu reportés en raison de la rencontre de Copa do Brasil entre le SPFC et le Leão du Ceará ; Grêmio se relance dans la première partie de tableau, en enfonçant encore un peu plus l’Athletico Paranaense dans les tréfonds du classement (1-2) ; Son rival, Coritiba, n’est pas bien mieux loti, battu par le Cerá et calé juste derrière le Furacão (2-1) ; Le Red Bull Bragantino se donne de l’air en dominant à la maison la lanterne rouge, Goiás (2-0)