Ce n’était qu’une question de temps au regard des dynamiques actuelles, c’est désormais chose faite : l’Atlético Mineiro reprend la première place d’un Internacional à l’avenir très incertain. C’est la vingt-et-unième journée du Brasileirão sur Lucarne Opposée !
Si en plus d’être spectaculaire et talentueux, ce Galo version Sampaoli fait preuve de force de caractère et de profondeur de banc, alors ses adversaires ont véritablement du souci à se faire. C’est avec six joueurs sur le flanc que l’Atlético se présentait à l’Itaquera pour y affronter un Corinthians patraque au classement et amputé de douze de ses hommes. Fidèles à leurs habitudes, les visiteurs ont entamé la rencontre tambours battants, à l’image de leur nouvelle recrue star, le Chilien Eduardo Vargas, déjà bien en jambe pour ses retrouvailles avec son ancien sélectionneur national. C’est le Timão pourtant, un peu contre le cours du jeu donc, qui ouvre la marque à la sixième minute, lorsque Luan trouve Matheus Davô, qui ne tremble pas, au contraire des filets mineiros. Sans s’affoler, les hommes de Sampa continuent leur partie telle qu’ils l’avaient commencé, acculant les Paulistas dans leur camp, cherchant patiemment la faille. Une patience qui va s’avérer payante, puisqu’il leur faut attendre l’heure de jeu pour voir Guilherme Arana, double champion du Brésil avec le Corinthians en 2015 et 2017, égaliser après une magnifique passe du talon de Vargas. Une vingtaine de minutes plus tard, après que Cássio a retardé l’échéance d’un brillant sauvetage sur sa ligne, l’inévitable Keno renvoie Jonathan Cafú au Haillan d’un fulgurant contrôle orienté, puis centrait au second poteau pour Marrony qui donne la victoire aux Mineiros du plat du pied (1-2). Encore en retard d’un match, qui sera rattrapé cette semaine, l’Atlético Mineiro prend les commandes du Brasileirão, en gardant un oeil sur les performances à venir de São Paulo. En attendant, la COVID-19 frappe de plein fouet l’effectif mineiro et envoie Sampa au lit.
Car en effet, si le SPFC pointe actuellement à la troisième place du classement, à deux petites unités du Galo, il pourrait bien en être le potentiel leader en admettant qu’il ne vendange pas les trois cartouches que constituent ses trois matchs de retard. Pour l’heure, il semble fort ardu de faire barrage au Tricolor Paulista, qui est allé prendre les trois points dans l’antre d’un Fortaleza qui enchaîne une quatrième déroute de rang. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pour le Leão du Ceará, qui ouvre le score par David à la onzième, puis trouve l’égalisation par Wellington Paulista à l’entame du dernier quart d’heure, après que la bande de Fernando Diniz a renversé la partie grâce à Gabriel en fin de première mi-temps, puis Luciano à l’heure de jeu. En vain pour les bleu-blanc-rouge, ce même Luciano finit par les terrasser d’un imparable coup de canon, à dix minutes du terme (2-3). Les São-paulinos, débarrassés de toute compétition parallèle, auront donc fait la peau du lion avant peut-être, de s’en payer la part, grâce à leur matelas de rencontres à rattraper.
Non, nous n’oublions pas de faire cas du dauphin du Brasileirão. Seulement voilà, celui-ci enchaîne les déconfitures, et sa médaille d’argent est presque déjà fondue. C’est cette fois-ci du côté de Vila Belmiro que l’Internacional a sombré, cueilli au cœur de la seconde période par deux meninos de dix-huit ans, Ivonei et Kaio Jorge, symboles de l’éternelle jouvance de Santos (2-0). O Peixe profite de ce bon résultat pour se replacer clairement dans la course aux lauriers. Et vous n’êtes sans savoir que poisson et laurier forment une savoureuse combinaison.
L’autre locomotive de la première partie de saison avec l’Internacional, le tout-puissant Flamengo, est également en panne de charbon. Avec ce piètre nul, un but partout, cédé au petit dragon de l’Atlético Goianiense dans un triste Maracanã, le Mengão aligne un quatrième match sans victoire, qui le relègue à la dernière position du G4 (1-1). Dans une dynamique complètement opposée, Palmeiras vient se caler juste derrière les Rubro-Negros, à la faveur d’un succès probant à domicile, deux buts à rien, contre un Fluminense qui dégringole à la huitième place (2-0). O Porco, qui fait également partie des équipes en retard de journées de championnat, une seule en l’occurrence, se relance pour de bon vers les sommets, à l’instar du Grêmio d’ailleurs, qui enchaîne également une quatrième victoire de rang, quatre à deux contre Ceará, se plaçant aux portes du G6, avec, aussi, une journée de moins (4-2).
L’on rappellera une chose néanmoins : Alors que le Brasileirão compte encore une moitié de championnat à jouer, les huit premières équipes se tiennent en six tout petits points. Tout, absolument tout, est encore possible quant au résultat final et le suspense reste entier. Comme quoi, une compétition homogène...
Et sinon ? Sinon Bahía, bon élève, renvoi Coritiba au fond de la classe (1-2) ; le Sport Recife trébuche contre un Vasco qui se donne un peu d’air (0-2) ; le Red Bull Bragantino imite le club carioca en enfonçant un autre, Botafogo (1-2) ; Enfin l’Athletico Paranaense s’impose petitement sur la cause perdue du Brasileirão, Goiás (0-1)