La J.League est de retour ! Après le doublé de Kawasaki Frontale en 2017 et 2018, c’est le voisin Yokohama F.Marinos qui s’est emparé du titre de champion l’an passé au terme d’une saison absolument palpitante. Le style de jeu hyper spectaculaire prôné par Ange Postecoglou a payé, mais il avait fallu attendre la dernière journée et une « finale » contre le FC Tokyo pour célébrer après une éclatante victoire 3-0. Les Marinos conserveront-ils leur titre ? La question est ouverte, les prétendants nombreux. Ils sont à découvrir dans le guide de la saison.
Les compteurs sont donc remis à zéro et, comme toujours en J.League, il n’y a pas de super favori ! Les effectifs sont globalement restés assez stables cet hiver après les départs nombreux de l’an passé. Pas d’arrivée de grands noms internationaux à noter après les départs de David Villa et de Fernando Torres à la retraite. Il faudra peut-être attendre l’été pour cela. Deux particularités nous attendent pour cette saison 2020. La première est l’arrivée du VAR après une année passée marquée par de nombreuses très grosses erreurs d’arbitrage. La seconde est prévue pour fin juillet avec les Jeux Olympiques de Tokyo ! Le championnat marquera une pause de trois semaines au cœur de l’été pour laisser toute place à l’événement et faciliter la préparation de l’équipe nationale. La saison à venir sera donc très importante pour les nombreux internationaux U23 évoluant en J.League car les dix-huit places vaudront très cher.
Nous avons choisi comme d’habitude de vous présenter chaque équipe individuellement pour bien exposer leurs forces et faiblesses et vous donner toutes les clés avant de se lancer dans cette nouvelle saison. Suivez le guide LO de la J.League !
Les favoris
Yokohama F.Marinos
Il y a exactement un an, peu de personnes avaient envisagé que Yokohama F.Marinos allait être dans la course au titre. Encore moins imaginé que les hommes d’Ange Postecoglou allaient finir par soulever le trophée tant recherché à la dernière journée après avoir démontré toute la saison qu’ils avaient été la meilleure équipe du pays. Après une année 2018 extrêmement compliquée, mais qui a servi à poser les bases de son jeu, l’entraineur Australien a enivré les supporters des Marinos et leur a donc offert le quatrième titre de leur histoire.
Le style de jeu ultra spectaculaire a été exploité à son plein potentiel avec des joueurs comme Teruhito Nakagawa qui a réalisé la meilleure saison de sa carrière : quinze buts, treize passes décisives, un titre de MVP et une première sélection en équipe nationale dans la foulée ! Le nouveau-venu Marcos Junior a également joué un rôle fondamental et termine la saison de J1 avec également quinze buts pour être co-meilleur buteur du championnat avec son coéquipier ! Deux autres recrues brésiliennes sont aussi à créditer pour leur impact. Edigar Junio a cartonné pendant la première moitié de la saison avant de se blesser. Le recrutement d’Erik pour le remplacer a tout aussi bien fonctionné jusqu’à la fin de saison. Cette saison ils seront tous là en même temps !
La touche brésilienne a été importante mais Yokohama a aussi de jeunes japonais à suivre de près sur la ligne d’attaque. On pense d’abord à Keita Endo qui a énormément progressé sur l’aile gauche et qui postule clairement à une place aux JO de Tokyo 2020. Et puis il y a la recrue phare de l’hiver avec Ado Onaiwu. L’avant-centre de 24 ans sort d’une grosse saison avec la belle surprise Oita et YFM l’a chipé à Urawa alors qu’il devait rentrer de son prêt. Un ajout important aussi pour l’ACL qui limite les joueurs étrangers plus qu’en J.League. Les Marinos ont été très actifs sur le mercato. Pas pour recruter des stars, mais bien pour se construire une grosse profondeur de banc en prévision de la Champion’s League. Kota Mizunuma débarque du Cerezo pour être la doublure de luxe de Nakagawa. Plusieurs joueurs arrivent de la J2 avec Takayuki Mae et Norimichi Yamamoto pour être des back-up défensifs intéressants ainsi que Keiya Sento et Ryuji Sugimoto. Un gros effort a enfin été fait pour recruter définitivement Thiago Martins (Palmeiras) et Theerathon Bunmathan (Muangthong, Thaïlande) après leurs excellentes saisons en prêt.
Ce sont des Marinos tout à fait prêts à se battre pour garder leur titre que l’on va retrouver pour cette nouvelle saison de J.League. La seule crainte que l’on pourrait avoir à leur sujet serait un éventuel contrecoup mental, un relâchement après le titre de 2019 et une saison exceptionnelle. Mais Ange Postecoglou est quelqu’un d’exigeant. Gageons qu’il saura garder tout le monde sur le qui-vive et continuer de nous régaler de son football.
XI type : Park Il-gyu – Matsubara, Thiago Martins, Hatanaka, Theerathon – Kida, Ogihara – Nakagawa, Marcos Junior, Endo – Erik.
Kawasaki Frontale
Pas de passe de trois pour Kawasaki qui a dû abandonner son titre de champion entre les mains de Yokohama. L’heure de la reconquête a donc sonné ! La première décision de l’intersaison a surpris pas mal de monde puisque c’est d’avoir confirmé le très contesté Toru Oniki à son poste. Largement critiqué pour ses choix souvent incompréhensibles, le coach a toutefois fait son autocritique et veut faire évoluer son équipe vers un style plus agressif.
C’est sans doute aussi la grosse blessure de l’idole Kengo Nakamura qui a quelque peu forcé Oniki à chercher à innover. Beaucoup de mouvement autour de Leandro Damião est sur le papier une excellente chose tant le Brésilien a tout pour être le serial buteur de J.League. Trop souvent sous-exploité pour sa première saison, on aimerait le voir vraiment montrer toutes ses qualités au sein d’une équipe jeune et très talentueuse. Ao Tanaka, élu meilleur jeune joueur de la saison 2019, est attendu comme le patron du jeu avec Ryota Oshima et on a tout à fait hâte de découvrir Kaoru Mitoma et Reo Hatate. Les deux internationaux espoirs sortent de l’université, vont découvrir le monde professionnel à plein temps et peuvent vite devenir des joueurs importants. Ils ont même tout pour être les dignes successeurs de Kengo Nakamura et Yu Kobayashi, les deux légendes du club. Le poste de latéral droit était aussi un problème avec Maguinho qui ne s’est jamais imposé jusqu’à être prêté à Yokohama FC cette année et Kazuaki Mawatari qui a connu les mêmes problèmes. Lui a été prêté à Shonan alors que Kawasaki a récupéré Miki Yamane en échange. À l’aise techniquement et sans doute plus solide que ses prédécesseurs, il devrait apporter un vrai plus à Frontale. Dans le même temps l’ossature est conservée. Seul le départ de Hiroyuki Abe est vraiment à noter. Très important dans les heures de gloire du club, il a depuis perdu en influence et continuera du côté de Nagoya Grampus.
Le sentiment de revanche, du talent dans toutes les lignes et une volonté de proposer un jeu offensif plus direct. Beaucoup de signes qui nous disent que Kawasaki sera clairement dans le coup pour retrouver sa couronne.
XI type : Jung Sung-ryong – Yamane, Jesiel, Taniguchi, Kurumaya – Tanaka, Oshima, Wakizaka – Kobayashi, Hasegawa, Leandro Damião.
Vissel Kobe
Une fois n’est pas coutume le Vissel Kobe s’est montré calme et mesuré sur le marché des transferts cet hiver. La suite des grandes manœuvres effectuées l’an passé semble enfin avoir porté ses fruits. Une sagesse acquise après une saison 2019 encore assez agitée et longtemps décevante.
Malgré un scepticisme ambiant légitime lors de l’annonce au mois de Juin, l’arrivée de l’Allemand Thorsten Fink sur le banc du Vissel s’est révélée être la meilleure nouvelle de la saison. Avec en plus les arrivées de Thomas Vermaelen, Hiroki Iikura et Gotoku Sakai qui ont fait un bien fou dans le tout nouveau 3-5-2 installé durant l’été. Depuis, le Vissel s’est transformé, trouvant enfin une vraie expression collective et un vrai équilibre entre les forces offensives évidentes et la nécessaire solidité défensive qui avait toujours manqué. Et aussi de très bons résultats. Jusqu’à remporter la Coupe de l’Empereur en fin de saison et obtenir son ticket en ACL. Pour cette année 2020, c’est Douglas qui sera chargé de remplacer le néo-retraité David Villa. L’ancien joueur clé de Shimizu S-Pulse est un habitué de la J.League au pic de sa carrière et toujours régulier. C’est moins bling-bling, mais c’est sans doute une amélioration pour le Vissel. Le duo d’attaque qu’il formera avec l’excellent Kyogo Furuhashi, que le Vissel a été capable de conserver malgré des intérêts européens, risque de faire des ravages. Surtout avec un toujours frais Andres Iniesta à la baguette pour les servir. L’autre belle nouvelle de l’intersaison est le départ de Lukas Podolski après deux ans et demi à Kobe. Son apport devenu minimal sur le terrain et son exécrable caractère connu de tous ont mis les voiles vers la Turquie. De quoi offrir une vraie sérénité au groupe et aux suiveurs du club. Beaucoup de signes très positifs autour de Kobe depuis de longs mois qui augurent de jours heureux. Si la direction, Hiroshi Mikitani donc, continue à faire preuve de patience et à ne pas faire n’importe quoi.
Cet effectif a beaucoup d’expérience, mais a été construit pour gagner à court terme et il n’y a déjà plus vraiment de temps à perdre. La récente victoire en Supercoupe face à Yokohama devrait l’inciter à rester sage. En attendant l’été et un possible coup d’éclat sur le marché des fins de contrats en Europe ? Le nom de David Silva est évoqué depuis des mois, une affaire à suivre…
XI type : Iikura – Dankler, Osaki, Vermaelen – Nishi, Samper, Yamaguchi, Iniesta, Sakai – Furuhashi, Douglas.
Les outsiders
FC Tokyo
Le FC Tokyo a rêvé jusqu’au bout du premier titre de champion de son histoire après une grosse année 2019. Mais Yokohama n’a pas craqué et il faut donc tout recommencer une fois de plus. Kenta Hasegawa reste logiquement aux commandes de l’équipe qu’il a rendue si solide collectivement et défensivement, mais a clairement retravaillé son animation offensive lors de ce mercato.
Plus de percussion sur les côtés avec les arrivées de Leandro (Kashima) à droite et d’Adailton (Jubilo Iwata) à gauche ! Le second arrive dans un club de calibre supérieur après avoir longtemps porté Iwata et c’est une juste récompense. Ces deux-là seront chargés de provoquer et d’alimenter le duo d’attaque Diego Oliveira – Kensuke Nagai qui a si bien fonctionné. Cependant les blessures de Nagai et du capitaine Keigo Higashi obligent à démarrer la saison avec des plans un peu différents. Le traditionnel 4-4-2 laisse sans doute provisoirement place à un 4-3-3 avec le trio brésilien devant et l’ajout du tout jeune Shuto Abe au milieu de terrain. Sinon c’est très classique et le mercato fut calme dans les autres lignes. Tous les cadres de l’équipe sont encore là à commencer par Kento Hashimoto et Sei Muroya, appelés régulièrement en sélection, et les départs de Oh Jae-suk, Yu In-soo ou Kotaro Omori ne laisseront pas de grands vides. On note l’arrivée de Joan Oumari (Kobe) en défense qui remplace numériquement l’international espoir Makoto Okazaki, prêté à Shimizu pour gagner du temps de jeu. Tsuyoshi Watanabe n’a pas ce problème et est même, depuis la blessure de Higashi, celui qui porte le brassard de capitaine, à seulement vingt-trois ans et dans un groupe très expérimenté. Ce qui en dit long sur son potentiel. On espère enfin voir un peu plus des qualités de Na Sang-ho et de Kyosuke Tagawa, autre international U23. Les matchs de coupes devraient leur permettre de se mettre en avant derrière les Brésiliens.
Sans être clinquant, ce FC Tokyo a de la profondeur de banc, des cadres de qualité, et aussi un esprit de revanche par rapport à la saison passée qui peuvent lui permettre de rester en haut de tableau encore en 2020.
XI type : Hayashi – Muroya, Watanabe, Morishige, Ogawa – Leandro, Takahagi, Hashimoto, Adailton – Nagai, Diego Oliveira.
Cerezo Osaka
Deuxième saison à la tête du club du sud d’Osaka pour Miguel Ángel Lotina. Le tacticien Espagnol sort d’une année de découverte satisfaisante au niveau des résultats avec une belle cinquième place. Cependant, le jeu proposé était le plus souvent assez minimaliste et se reposait avant tout sur une défense hermétique, la meilleure de J1 avec seulement vingt-cinq buts encaissés. S’il parvient à coupler cette solide base défensive avec un peu plus de puissance de feu alors ce Cerezo aura des raisons d’espérer d’encore meilleures choses pour 2020.
Pour se faire les Sakura Warriors ont conservé leurs attaquants les plus prolifiques, Bruno Mendes et l’ultra polyvalent Hiroaki Okuno, et attiré dans leurs filets Yuta Toyokawa qui rentre au pays après un bon passage au KAS Eupen en Belgique. Ken Tokura, blessé toute la saison passée, est également de retour. Le recrutement de Tatsuhiro Sakamoto, auteur d’une belle saison en J2 à Yamagata, devrait redynamiser l’aile droite après le départ de Kota Mizunuma aux Marinos. Le départ de Souza qui rejoint Al Ettifaq en fin de contrat après la saison la moins aboutie de son temps au Cerezo est l’autre départ marquant de cette intersaison. Du coup c’est Lucas Mineiro arrive en prêt de Chapecoense pour le remplacer. Les autres cadres du milieu de terrain que sont Hiroshi Kiyotake et Yoichiro Kakitani sont bien sûr toujours présents et capables de grandes saisons si les blessures les laissent en paix. Enfin l’une des grandes attractions de ce Cerezo Osaka 2020 sera l’évolution de Jun Nishikawa. Plus jeune joueur à avoir pris part à un match de J1 la saison passée, le meneur de jeu de bientôt dix-huit ans démarre la saison avec l’ambition de montrer plus de son talent en J1. Alors que le Barça continue de lui faire les yeux doux depuis quelques mois. Ayumu Seko est l’autre jeune talent à suivre de très près, lui qui rêve de JO à seulement dix-neuf ans.
Le Cerezo semble solidement armé pour cette nouvelle saison et peut attendre la livraison de son nouveau stade prévue pour fin 2021 avec optimisme et une légitime ambition.
XI type : Kim Jin-hyeon – Matsuda, Jonjic, Seko, Maruhashi – Sakamoto, Kimoto, Desabato, Kakitani – Okuno, Bruno Mendes.
Kashima Antlers
Le champion d’Asie 2018 sort d’un exercice où son classement final n’a peut-être pas réellement reflété la qualité de sa saison. Des Antlers la plupart du temps moyens ont tout de même terminés à la troisième place du championnat et en finale de Coupe. Mais sans rien gagner donc, ce qui ne ressemble pas au club le plus sacré du pays. Zico, directeur sportif et légende du club, a donc activé son réseau pour y remédier.
En place depuis mai 2017, l’entraineur Go Oiwa a laissé sa place à Antonio Carlos Zago qui venait de faire monter le Red Bull Bragantino parmi l’élite. Il incarne le changement majeur de cette intersaison des Antlers malgré quelques mouvements importants dans l’effectif. Kashima continue de dire adieu à des joueurs importants puisque Serginho, en fin de contrat, s’est envolé pour la D2 chinoise tandis que Jung Seung-hyun repart en Corée à Ulsan dans l’optique de préparer son service militaire. Là encore c’est la piste brésilienne qui a été activée pour renforcer l’attaque puisque Everaldo (treize buts avec Chapecoense en 2019) et le jeune Juan Alano qui arrive de l’Internacional Porto Alegre. Pour la défense, le recrutement a été local avec les arrivées de Tatsuki Nara (Kawasaki), Rikuto Hirose (F.Marinos), Daiki Sugioka (Shonan) et Katsuya Nagato (Sendai, meilleur passeur en 2019). Le onze de départ risque donc de bien évoluer cette saison comme on l’a déjà vu face à Melbourne en barrage d’ACL 2020.
Et c’est là le premier point noir de la saison puisque Kashima a concédé une embarrassante défaite 1-0 qui les a éliminés de la compétition. Première fois qu’un club de J.League ne se qualifie pas pour la phase de groupes. Déjà de la pression sur les épaules de Zago alors que cette année s’annonce plus comme une année de transition que les années précédentes. La qualité de l’effectif reste belle mais sans doute plus autant qu’il y a deux ans et seul un peu de temps permettra aux Antlers de se remettre en ordre de marche.
XI type : Kwoun Sun-tae – Hirose, Nara, Machida, Sugioka – Juan Alano, Leo Silva, Misao, Izumi – Doi, Everaldo.
Kashiwa Reysol
L’accident de la relégation surprise de 2018 a été vite rectifié avec une remontée express et un titre de champion de J2. Les hommes de Nelsinho Baptista ont bien fait le boulot et retrouvent la J1 avec de certaines ambitions.
Le mercato a été très intéressant avec de nombreuses arrivées de qualité dans tous les secteurs de jeu à commencer par le gardien international Sud-coréen Kim Seung-gyu. L’ancien portier de Kobe retrouve la J.League après une saison au pays à Ulsan. Il devait remplacer Kosuke Nakamura en partance vers l’Europe cet hiver, sauf que le transfert est tombé à l’eau. Du coup Kashiwa se retrouve avec un problème de riches avec deux des meilleurs gardiens du championnat dans son effectif. La récente blessure de Nakamura va reporter le débat du titulaire de quelques semaines et Kim va donc démarrer en tant que numéro un. Si l’on a aucun doute sur la qualité offensive de Reysol, c’est de l’arrière-garde que viendra la différence entre une bonne saison et une très bonne. Pour se faire le club a recruté deux centraux de qualité avec Yuji Takahashi (Tosu) et Takuma Ominami (Iwata) appelés à former un solide duo. Concurrence accrue aussi au niveau des latéraux avec Kengo Kitazume (Yokohama FC) et Hiromu Mitsumaru (Tosu) qui sont arrivés dans la préfecture de Chiba. Masatoshi Mihara (Kobe) a été conservé après son prêt et assurera devant toute cette défense. Enfin, le secteur offensif s’annonce brulant avec toujours le quatuor composé de Yusuke Segawa, Cristiano, Ataru Esaka et Michael Olunga. Le Kenyan auteur d’un incroyable octuplé pour terminer la saison de J2 sera encore bien pourvu en ballons. Le banc n’est pas en reste puisque l’option d’achat pour Matheus Savio a été levée auprès de Flamengo. Enfin c’est Hiroto Goya et Hayato Nakama, deux des meilleurs joueurs de J2 2019, qui ont signé en plus du jeune Yuta Kamiya.
On ne va pas s’ennuyer avec tout ça et on se rappelle que la dernière fois que Kashiwa était remonté de J2, ils avaient tout simplement terminé champions. C’était en 2011 et l’entraineur était déjà Nelsinho Baptista… Sans parler de rééditer cet exploit, il y a de quoi espérer une saison très excitante pour les fans du Roi Soleil.
XI type : Kim Seung-gyu – S. Takahashi, Ominami, Y. Takahashi, Koga – Mihara, Richardson – Cristiano, Segawa, Esaka – Olunga.
Les inclassables
Sanfrecce Hiroshima
On annonçait un effectif un peu short pour un Sanfrecce qui devait négocier l'ACL et la J1, et malgré des débuts tonitruants (quinze points glanés sur les dix-huit qu'offre la phase de poule d'ACL), Hiroshima n'aura pas su tenir le rythme imposé par les prétendants au titre. Une saison que les trois flèches termineront à la sixième place et une aventure prometteuse en ACL qui se termine en huitièmes. Hiroshi Jofuku, qui se devait de faire performer son équipe pour faire taire les critiques dont il était victime à l'aube de la saison 2019, est toujours en place et à la tête d'une équipe qu'il connaît encore très bien.
Cette année Hiroshima ne sera pas embêté par un calendrier surchargé par des matchs continentaux, mais les critiques envers un mercato jugé petit bras sont encore d'actualité. Jofuku, qui persistera vraisemblablement avec son 3-4-3 fétiche, se sépare de trois joueurs importants mais en deçà des attentes : Sho Inagaki, Kyohei Yoshino et Daiki Watari ne seront donc pas de la partie en 2020. Emil Salomonsson, le Suédois qui nous avait emballés en début de saison, part en prêt en J2 à Fukuoka histoire de se requinquer après une saison écourtée suite à une blessure. Nous ne reverrons pas non plus Patric sous la tunique violette, de retour au Gamba Osaka durant l'été 2019, laissant donc la place en pointe à son compatriote Leandro Pereira, qui voit son prêt prolongé. Un autre Brésilien, le piston Rhayner, qui a satisfait sur son côté droit, obtient auprès de Tombense une extension de son prêt. Ryo Nagai qui préfère rester en J1 plutôt que de retourner en deuxième division avec Matsumoto vient garnir le secteur offensif. Histoire d'attiser un peu notre curiosité, Hiroshima se permet tout de même de recruter Ezequiel, un petit ailier qui débarque au Japon en provenance de Botafogo. Le Brésilien saura sûrement profiter des espaces offerts par les défenses japonaises pour faire parler sa technique et sa vitesse, dans l'espoir de gaver les buteurs du Sanfrecce. Hiroshi Jofuku conforté à son poste, continue de faire confiance aux joueurs qu'il estime déjà, et ne juge pas nécessaire de bouleverser son effectif. En défense, nous retrouveront donc les performants Hayao Kawabe, Hayato Araki et le capitaine Sho Sasaki. L’étincelant Keisuke Osaka assura aussi sa place de dernier rempart, rôle qu'il devrait aussi avoir l'honneur de remplir cet été avec la sélection Olympique. En parlant d'Olympisme, Tsukasa Morishima, Shunki Higashi et Taishi Matsumoto seront trois jeunes à surveiller de près du côté d'Hiroshima. Les derniers petits bijoux formés par l’excellente formation du club pourraient bien fouler les pelouses olympiques cet été.
Même si Hiroshima ambitionne de pouvoir jouer des coudes avec les favoris, le mercato réalisé cet hiver ne saurait dissiper les doutes qui se sont installés au terme de l'édition précédente. Hiroshi Jufuku saura-t-il surprendre son monde, et tirer le meilleur d'un effectif qui risque de vite montrer ses limites offensives ? Rien n'est moins sûr.
XI type : Osako – Araki, Nogami, Sasaki – Rhayner, Aoyama, Kawabe, Kashiwa – Morishima, Douglas Vieira, Leandro Pereira.
Consadole Sapporo
En ayant fini à une dixième place presque décevante vu le potentiel du club, le Consadole poursuit tout de même son âge d'or en entamant en 2020 sa quatrième saison de suite parmi l'élite du football nippon. Après un mercato très animé en hiver 2019, le club n'a guère eu besoin de réitérer la chose durant ce mercato d'hiver 2020 au vu de ses résultats immédiats et du fait de leur vision long terme
Le club s'est contenté de signer Lucas Fernandes qui jusqu'alors jouait en prêt depuis Fluminense. Même chose pour Takanori Sugeno, prêté au club par Kyoto Sanga depuis 2017. Le club a également offert leur premier contrat professionnel à quelques jeunes joueurs déjà prometteurs : les internationaux U23 Shunta Tanaka et Takuro Kaneko, ainsi que Tomoki Takamine. Les seules vraies recrues de ce mercato sont donc le gardien international thaïlandais Kawin Thamsatchanan en prêt pour une saison depuis l'OH Louvain (D2 Belge), et l'attaquant brésilien Douglas, lui aussi en prêt pour une saison, depuis Luverdense (D4 Brésilienne). Les deux n'auront que des rôles très secondaires pour la saison qui vient. Du moins pour le moment car le portier thaï pourrait bien profiter du futur départ de Gu Sung-yun qui doit déjà penser à son service militaire… Cotés départs, aucun changement ou presque : le prêt de Toya Nakamura au Honda FC est prolongé, et Yuto Iwasaki est prêté à Shonan Bellmare où il pourra occuper une place de titulaire régulier. En somme, avec toujours Mihailo Petrović aux commandes, le plan lancé l'an dernier sur la construction d'un groupe solide va se poursuivre en 2020, avec des tactiques bien huilées et des joueurs qui se connaissent presque tous comme leur poche. Le club nordiste pourra donc continuer de compter sur son fameux 3-4-2-1 extrêmement offensif avec un onze de départ à priori inchangé par rapport à l'an passé. Un temps annoncé en Europe, la star de l’équipe qu’est Chanathip Songkrasin est finalement toujours présente pour notre plus grand plaisir.
Avec un collectif aussi solide, le club peut se permettre de viser haut. L'objectif du club reste donc le même que la saison passée : viser le top 4 pour réitérer l’exploit de 2018 et tenter d'accrocher une place en Champion’s League.
XI type : Gu Sung-yun – Shindo, Miyazawa, Fukumori – Lucas Fernandes, Arano, Fukai, Suga – Chanathip, Suzuki, Bothroyd.
Gamba Osaka
Les Bleu & Noir d’Osaka sortent d’une saison sans éclat, encore une a-t-on envie de dire. Des efforts conséquents ont cependant été consentis l’été dernier sur le marché des transferts en rapatriant Takashi Usami et Yosuke Ideguchi d’Europe et en faisant revenir Patric du Sanfrecce Hiroshima. On a pu voir sur la fin de saison de bons signes d’amélioration chez les deux premiers qui ont singulièrement tiré l’équipe vers le haut pour finir. Avec une présaison complète et les repères pleinement revenus ils peuvent encore faire mieux et peut être faire revenir le Gamba dans le haut du tableau. Ils seront les éléments clé d’une bonne saison.
Le Gamba a aussi réalisé un des principaux coups du mercato hivernal en allant sortir Gen Shoji de sa galère toulousaine. Le défenseur international revient en J.League seulement un an après son départ de Kashima. Il sera, une fois sa cheville guérie, un ajout majeur pour une défense trop souvent prise à revers ces dernières années. Le reste des mouvements concernent surtout ce qui fait la grande force du club : ses jeunes. Shoji Toyama et Dai Tsukamoto passent pro’ après avoir déjà joué avec les U23 l’an passé. Côté départs, Kosei Tani (Shonan), Kazunari Ichimi (Yokohama FC) et Takahiro Ko (Yamaguchi, J2) sont prêtés pour les faire progresser plus vite à six mois des Jeux auxquels ils peuvent prétendre. Départ définitif par contre pour Hiroto Goya qui rejoint l’ambitieux Kashiwa après avoir scoré vingt-deux fois en J2 2019 avec Nagasaki. Markel Susaeta et David Concha quittent également le club sur un constat d’échec. La greffe espagnole n’aura jamais pris. Enfin le Gamba n’a pas perdu de joueurs majeurs. Genta Miura était un temps annoncé en Belgique mais l’affaire ne s’est pas faite. La légende Yasuhito Endo est toujours là pour guider ses troupes tout comme Shu Kurata ou Masaaki Higashiguchi dans les buts. Les hommes de couloirs que sont Kosuke Onose et Yuya Fukuda seront aussi importants pour la bonne santé du Gamba qui peut rêver de revivre ses jours de gloire passés si toutes les étoiles sont alignées.
XI type : Higashiguchi – Miura, Shoji, Kim Young-gwon – Onose, Kurata, Ideguchi, Yajima, Fukuda – Usami, Ademilson.
Urawa Reds
Encore une saison ratée en 2019 du côté de Saitama. Les fans des Reds ont même cru au pire durant le dernier tiers de la saison lorsque leur club glissa dangereusement près de la place de barragiste. Les recrues de l’an passé comme Sugimoto et Yamanaka n’ont pas apporté ce qu’on attendait d’eux et l’instabilité en interne a vite eu raison de la peau du coach Oswaldo Oliveira. Tsuyoshi Otsuki a encore été rappelé à la rescousse en cours de saison en tant qu’homme de confiance de la maison rouge mais sans vraiment arranger les choses. Il fut pourtant confirmé à son poste. C’est au niveau du management que ça a valsé avec plusieurs départs importants à la direction sportive.
Une réorganisation qui a eu pour conséquence de voir des Reds très discrets sur le marché des transferts puisque seulement quatre nouveaux joueurs ont été signés. Mais avec le phénomène Leonardo parmi ceux-ci. Arrivé il y a deux ans au Japon, le Brésilien a d’abord été meilleur buteur de J3 avant d’être également sacré en J2 avec une saison à vingt-huit buts ! Pourrait-il faire la passe de trois avec la J1 cette saison à seulement vingt-deux ans ? Il a déjà inscrit un doublé lors de son premier match officiel en Coupe de la Ligue ce week-end… Le gros facteur X de la saison d’Urawa sans aucun doute. L’autre recrue jeune et talentueuse se nomme Thomas Deng, international espoir australien débarqué de Melbourne Victory. On lui souhaite plus de succès que les récents aussies ayant joué à Urawa. Au rayon des départs, la « mascotte » Ryota Moriwaki rejoint la J2 et l’ambitieux Kyoto Sanga. Mais le gros dossier est surtout nommé Ado Onaiwu. Prêté avec succès ces deux dernières saisons à Yamaguchi puis à Oita, le buteur ne reviendra finalement chez les Reds puisque c’est finalement Yokohama F.Marinos qui profitera de sa belle évolution. Une situation qui a fait tiquer de nombreux supporters. Heureusement que le club n’a pas raté Leonardo derrière ça.
Pour cette saison 2020, il n’y a pas vraiment d’objectif affiché par la nouvelle direction sportive. Le plan est plutôt de reconstruire petit à petit l’effectif afin d’être au premier plan d’ici deux saisons et d’essayer de ne pas mettre trop de pression sur le groupe à court terme. Et de vraiment intégrer les recrues de l’an passé qu’on a senti tétanisées la majeure partie du temps. Le changement de schéma tactique de la défense à trois de l’ère Petrović au nouveau 4-4-2 va en ce sens. La première apparition des Reds a été convaincante en Levain Cup avec une victoire 5-2 contre Sendai et il faudra confirmer cela en ouverture du championnat sur la pelouse de Shonan.
XI type : Nishikawa – Hashioka, Iwanami, Suzuki, Yamanaka – Sekine, Kashiwagi, Aoki, Yuruki – Leonardo, Koroki.
Nagoya Grampus
La perpétuelle quête d’équilibre de Nagoya Grampus se poursuit après une nouvelle saison où les coéquipiers de Jô ont alterné le très bon et le médiocre. Le début de saison avait pourtant validé un mercato de qualité avant que tout s’effondre peu avant l’été. La suite fut un chemin de croix ponctué finalement par le départ de Yahiro Kazama et son remplacement par l’Italien Massimo Ficcadenti en septembre. Pour aucun effet notable jusque-là. Le nouveau coach s’était surtout fait remarquer par sa frilosité lors de ses précédents passages en J.League à Tokyo ou Tosu. L’installer à la tête d’un effectif aussi fourni offensivement que dégarni de grandes qualités derrière risque d’amener un choc des cultures. Il se pourrait bien cependant qu’il ait là à sa disposition le meilleur effectif de sa carrière nipponne.
Grampus semble plus armé que la saison passée avec quelques renforts intelligents. Sho Inagaki est le principal, lui qui était la dynamo de l’entrejeu du Sanfrecce depuis de longues saisons. Son abattage risque de faire énormément de bien à une équipe joueuse mais qui manquait trop d’agressivité. Lui peut l’apporter. Pour le reste c’est comme souvent le secteur offensif qui a été privilégié avec les retours de prêts inattendus de Mateus, sacré champion avec Yokohama, et de l’international espoir Yuki Soma (Kashima). Le gros coup reste toutefois le recrutement de Hiroyuki Abe qui quitte Kawasaki après trois saisons où il a joué un rôle majeur dans les conquêtes de Frontale. À seulement trente ans il a encore de belles années à offrir et Nagoya risque de beaucoup l’apprécier. Et puis Jô a donc un nouveau back-up dans le même profil avec l’arrivée de Ryogo Yamasaki qui fut le buteur de Shonan la saison passée. Ajoutez à cela les excellents mais irréguliers Gabriel Xavier et Naoki Maeda et nous avons comme d’habitude une grosse armada pour aller marquer des buts.
Et comme d’habitude ce n’est pas forcement ça qui fera que Nagoya va performer. La défense reste trop sujette à des gros coups de pompe et Grampus est loin d’être une machine collective au niveau de ce que l’on voit en haut de tableau. C’est là tout le challenge qui attend Ficcadenti qui est lui-même le plus gros point d’interrogation de la saison 2020 de Nagoya. Amener sa rigueur sans trop limiter le talent de ses feu-follets.
XI type : Langerak – Miyahara, Nakatani, Maruyama, Yoshida – Inagaki, Joao Schmidt – Gabriel Xavier, Abe, Mateus – Jô.
Oita Trinita
En sa qualité de promu surprise Oita n'avait pas la faveur des pronostics. Mais en occupant la neuvième place au terme de cette édition 2019 de J.League 1, celui qu'on appelle Trinita a su tromper les nombreuses prédictions qui le renvoyait en deuxième division. À l'orée de sa seconde saison dans l'élite, Le Trinita sait qu'il pourra compter sur celui qui a fait sa réussite ses trois dernières saisons, son coach Tomohiro Katanosaka.
Oita va devoir opérer dans la continuité, malgré la flopée de prêts contractés la saison passée arrivant à terme. Parmi les départs, le plus notable est certainement celui d'Ado Onaiwu. Le jeune japonais prêté par Urawa avait inscrit dix des trente-cinq buts d'Oita en championnat, assumant pleinement son rôle après le départ de Noriaki Fujimoto à Kobe en cours de saison, impressionnant lors de ses premiers matches en J1. Oita doit aussi saluer deux autres éléments plutôt important de son attaque, le Thaïlandais Thitiphan Puangchan qui retourne au Pathum United ainsi que Yusuke Goto, recruté par Shimizu. Rassuré par le succès Onaiwu, le club tente un coup similaire en la personne de Kei Chinen, un autre joueur prometteur bloqué à Kawasaki et donc en recherche de temps de jeu. Des minutes que l'attaquant de vingt-quatre ans aura l'occasion de passer aux côtés de Yamato Machida (ex Matsumoto Yamaga) et de Daiki Watari qui bénéficiera d'un nouveau statut à Oita après un passage décevant à Hiroshima. Avec ces arrivées offensives prometteuses, Katanosaka aura certainement l'opportunité de relancer ses formations à deux et trois pointes, d'autant que Kazushi Mitsuhira est toujours au club. Dans l'entrejeu, les joueurs clés sont toujours présent, Kazuki Kozuka, Yushi Hasegawa ou Ryosuke Maeda entre autres vont continuer de faire les beaux jours du Trinita, et profiteront des renforts de Naoki Nomura (Tokushima Vortis) et de Kazuhiro Sato (Ventforet Kofu), deux milieux expérimentés auteurs de saisons correctes en J2, et qui auront l'occasion de découvrir la première division sous les armatures du Dome d'Oita. Enfin, le trio défensif composé de Yoshinori Suzuki, Tomoki Iwata et Yuto Misao pourra être reconduit par Katanosaka, un trident qui s'est révélé être un des éléments clés du dispositif mis en place la saison passée avec seulement trente-cinq buts encaissés. Les titulaires seront ravis de pouvoir compter sur les renforts de Yuta Koide (Kofu) et de Yuki Kagawa (Nagasaki), deux éléments importants de leurs précédents clubs et qui auront à cœur de démontrer leurs compétences au niveau supérieur. On profitera de ces temps Olympiques pour garder un œil sur Iwata, qui dans un coin de sa tête rêve d'une potentielle sélection avec les Samurai Blue aux JO.
Une neuvième place et une bonne saison auront offert la crédibilité nécessaire à Oita pour ne plus être pris à la légère par ses adversaires et les observateurs. Et au sortir d'un mercato globalement réussi – certains émettront des doutes sur la qualité des apports offensifs - Oita peut appréhender la saison 2020 avec sérénité, même s'il est difficile d'envisager le club batailler pour autre chose qu’un maintien tranquille.
XI type : Takagi – Iwata, Suzuki, Misao – Matsumoto, Maeda, Kobayashi, Tanaka – Kozuka, Watari, Chinen.
La course au maintien
Vegalta Sendai
Alors que tout semblait aller pour le mieux à Sendai au sortir d'une saison plutôt réussie, le football japonais se stupéfait d'apprendre que Susumu Watanabe ne sera pas reconduit. Après plus de cinq années passées à la tête de l'équipe, la nouvelle doit être dure à accepter autant pour le concerné que pour les supporters. Le manager japonais nous avait habitué à faire du bon avec du moyen, et c'est peut-être cette dynamique du « moyen » que les dirigeants cherchent aujourd'hui à briser. Mais en annonçant Takashi Kiyama en lieu et place de l'iconique Watanabe, les doutes commencent à s'installer.
En décidant de tourner la page, le Vegalta va devoir composer avec le départ de joueurs qui ont fait ses beaux jours. Kiyama récupère finalement un groupe lésé de peu d'éléments, mais dont les absences risquent de se faire sentir au fil de la saison. Plus que jamais l'avenir est flou pour Sendai, mais difficile de l'imaginer se dessiner loin de la zone de relégation. Le nouveau capitaine Simao Mate voit sa ligne défensive amputée de l'excellent Katsuya Nagato (Kashima) et de Kazuki Oiwa (Shonan), remplacés par Takuma Hamasaki (Mito Hollyhock) et Para, un brésilien qui arrive tout droit de Botafogo. Devant eux, Tomita et Matsushita sont encore là pour soulager le colosse mozambicain dans ses tâches défensives, mais devront faire sans l'iconique Ryang Yong-Gi, le Nord-coréen quittant pour la toute première fois le Vegalta qu'il aime tant pour s'en aller distiller ses bons conseils du côté de Tosu. Isaac Cuenca fait le trajet inverse, mais l'Espagnol s’est tout de suite gravement blessé et ne sera pas opérationnel avant la fin de l’été. Un coup très dur pour Sendai qui tenait pourtant là son nouveau chef d’orchestre. En parlant d'indisponibilités, Ryutaro Iio, Shun Nagasawa et la recrue portugaise Alexandre Guedes se feront aussi porter pâle en ce début de saison. Pas les meilleurs nouvelles pour le Vegalta, qui doit laisser filer Naoki Ishihara (Shonan) et Ramon Lopes (Khor Fakkan), deux attaquants talentueux. Sendai devra compter un temps sur Ryo Germain, et tirer le maximum des arrivées de Shuhei Akasaki ou du prometteur Hiroto Yamada (prêté par le Cerezo), et pourquoi pas sur Takumi Sasaki de retour au bercail après s'être fait les dents en J2. D'autres jeunes joueurs profiteront certainement des absences de leurs aînés. On pense tout particulièrement à Masato Tokida (vingt-deux ans) et Wataru Tanaka (dix-neuf), tous deux auteurs de bonnes performances lors du premier match officiel de la saison contre Urawa en Levain Cup, une défaite 5 buts à 2 que Tanaka aura marquée d'un doublé.
Sendai entame donc une petite révolution qu'on sera impatients de suivre en 2020. La mission s'annonce difficile pour Takashi Kiyama qui souffrira forcément de la comparaison avec son prédécesseur, alourdissant la pression qui repose déjà sur ses épaules. Mais l'ancien du Montedio Yamagata, le rival du Vegalta, sait se jouer des mauvaises circonstances et pourra compter sur un public électrique qui espère que son club évoluera encore parmi l'élite au terme de cette saison, histoire de se targuer d'une douzième saison parmi l'élite Nippone.
XI type : Slowik – Hachisuka, Simao Mate, Hiraoka, Para – Michibuchi, Matsushita, Yoshino, Sekiguchi – Guedes, Akasaki.
Shimizu S-Pulse
La J.League est tombée sous le charme australien, beau jeu et résultats auront eu raison du championnat japonais. De sa douzième place, Shimizu est convaincue par ce nouveau parfum venu d'Océanie, dont les effluves lui rappellent la saison 2018 marquée par Jan Jönsson et le beau jeu. Le Suédois ne terminera pas la saison 2019 sur le banc, ses tares défensives ayant pris le dessus. Ne pouvant s'attacher les services de Postecoglou, Shimizu décide de se rabattre sur son numéro 2 : Peter Cklamovski. L'Australien s'engage dans ce qui sera sa première expérience en tant qu’entraîneur principal. Un risque dont est conscient Shimizu, mais comme le dit l'expression, l'amour du beau jeu rend aveugle. L'objectif est clair pour le nouvel appointé : jouer mieux et pour de meilleurs résultats.
Malheureusement, Cklamovski devra faire sans quelques esthètes qui s'en vont concrétiser leurs ambitions ailleurs. Le Brésilien Douglas n'animera plus la pointe de l'attaque, préférant rejoindre les rangs du Vissel Kobe. Shimizu doit aussi dire adieu à son petit Ko Matsubara, parti tenter sa chance en Europe où il a rejoint la colonie japonaise de Saint-Trond. Shimizu veut gonfler son effectif et pense au Thaïlandais Teerasil Dangda. L'ancien joueur d'Hiroshima aura donc l'opportunité d'enflammer les tribunes du Nihondaira Stadium. Un autre feuilleton anime le mercato, celui concernant le Brésilien Carlinhos Junior, annoncé partant de Lugano, mais dont l'officialisation se fait toujours attendre. En attendant son hypothétique arrivée, les Oranges font dans le concret en recrutant Yusuke Goto (Oita) tout en conservant Keita Nakamura, Junior Dutra (qui évolue cependant plus en retrait) et l'indémodable Chong Tese. Shimizu aura aussi le plaisir de retrouver Hideki Ishige sur l'aile gauche, trop longtemps écarté des terrains à cause de son genou. Les autres ajouts notables concernent plutôt la défense, un secteur dans lequel le club doit absolument se rassurer après avoir encaissé 69 pions en championnat, récompensant Shimizu du titre de plus mauvaise défense de J.League. Pour tenter d'y remédier, Ryo Okui (Omiya) un latéral plutôt reconnu pour ses aptitudes offensives est recruté. Cklamovski va aussi pouvoir profiter des services de Valdo, un défenseur central brésilien, qui devrait former un duo avec le coréen Hwang Seok-ho ou le jeune Yugo Tatsura. Le capitaine Takeuchi devra patienter avant de pouvoir évoluer de nouveau aux côtés de Renato Augusto toujours blessé, et partagera encore ses fonctions avec Yosuke Kawai et Mitsunari Musaka. Enfin, Yuji Rokutan est envoyé garder l'hospice Yokohama FC, histoire de faire de la place à Neto Volpi, un portier brésilien jouissant d'une bonne réputation à l'América de Cali.
Shimizu doit revoir ses ambitions à la baisse après une décevante douzième place. Le club de Shizuoka accorde sa confiance à un coach inexpérimenté, mais imprégné d'une identité qui plaît à ses nouveaux dirigeants. La reconstruction risque d'être longue et pleine d'incertitudes, mais les S-Pulse pourront compter sur la passion de leurs supporters et le réconfort offert par l'ombre de Fuji-San.
XI type : Neto Volpi – Elsinho, Valdo, Tatsuta, Kanai – Takeuchi, Renato Augusto – Kaneko, Dutra, Nishizawa – Teerasil.
Shonan Bellmare
Le club basé à Hiratsuka repart pour une troisième saison de J1 d’affilée après un exercice 2019 très mouvementé qui a vu son entraineur emblématique, le sud-coréen Cho Kwi-jae, démissionner précipitamment en août suite à la révélation d’un scandale de harcèlement moral le concernant. Le maintien fut finalement arraché lors du barrage de promotion-relégation. Et ce alors que la saison avait pourtant très bien démarré. Arrivé à la tête de l’équipe en octobre alors que le club était en chute libre et alors promis à la relégation, Bin Ukishima a été logiquement confirmé pour la nouvelle saison. Une solution interne pour limiter l’impact de la rupture avec Cho et une première pour lui en tant que coach principal d’une équipe de J1. Ses premiers mois avaient été satisfaisants et quelques-uns de ses choix ont même sans doute sauvé l’équipe in-extremis.
Comme souvent à Shonan, l’effectif a connu pas mal de changements cet hiver. Le club garde tout de même deux de ses trois internationaux espoir avec Mitsuki Saito et Toichi Suzuki mais doit dire au-revoir à Daiki Sugioka, parti pour Kashima. D’autres cadres de l’équipe sont partis avec le défenseur Miki Yamane (Kawasaki) et le buteur Ryogo Yamasaki (Nagoya) ainsi que des historiques en perte de rendement comme Shunsuke Kikuchi (Omiya) et Yota Akimoto (Machida). Enfin la mauvaise surprise est le départ du tout jeune Yamato Wakatsuki en Suisse, prêté deux ans au FC Sion alors qu’il a été le meilleur Japonais à la dernière Coupe du Monde U18 et qu’il allait faire sa première vraie saison en J.League. Cependant Bellmare a plutôt bien compensé tout cela avec des arrivées bien senties. Deux internationaux espoirs arrivent en prêt avec le gardien Kosei Tani (Gamba Osaka), qui concurrencera Tomii, et Yuto Iwasaki (Sapporo) alors que l’ex capitaine de Sendai, Kazuki Oiwa, arrive pour remplacer Yamane. Le gros nom du mercato arrive lui de Suède avec Tarik Elyounoussi, international norvégien en fin de contrat à l’AIK, qui rejoint la J.League alors qu’il était une valeur sure du championnat suédois. Un rôle important l’attend dans le secteur offensif de Shonan qu’il devrait animer avec Iwasaki et le vétéran Naoki Ishihara, de retour au club onze ans après. Le milieu de terrain apparait solide avec les arrivées de Miyuki (Yamaguchi), Fukuta (Tosu) et Barada (Omiya) et Ukishima s’appuiera dessus puisque le club devrait passer d’un 3-4-2-1 à un 3-5-2 cette saison. Et aussi dans l’optique de soulager une défense trop souvent livrée à elle-même en 2019.
Shonan s’apprête donc à démarrer une ère nouvelle mais avec toujours le même objectif de pérenniser le club parmi l’élite de la J.League en allant chercher une quatrième saison de suite en J1.
XI type : Tomii – Oiwa, Saka, Ono – Mawatari, Saito, Kaneko, Matsuda, Suzuki – Iwasaki, Elyounoussi.
Sagan Tosu
En ouvrant votre édition 1991 du Petit Robert, page 1033, vous trouverez l'adjectif « Irréductible » ainsi défini : « […] dont on ne peut venir à bout ». Une description qui caractérise à merveille le Sagan et ses dernières saisons. Le club de Tosu était une nouvelle fois promis à la descente et un début de saison catastrophique semblait donner raison à ces observations. Pourtant les Rose et Bleu croyaient en leur nouvel entraîneur espagnol Lluís Carreras, mais l'Ibère ne parvient pas à redonner vie à son nouvel effectif et se voit rapidement remercié de ses services. Un départ qui précéda celui d'un autre espagnol, Fernando Torres annonçant sa retraire et raccrochant les crampons en août. Les joueurs retrouvent donc une tête connue, celle de Kim Myung-hwi qui s'était déjà mué en sauveur un peu plus tôt. Le Coréen réitère sa prouesse en sauvant une nouvelle fois le club de la relégation. Celui qui a fait ses classes d’entraîneurs au club aura enfin le plaisir de diriger l'équipe A en tant que coach principal et non plus comme adjoint ou intérimaire.
Nul doute que le secteur défensif sera encore la priorité du club de Myung-hwi. Le Coréen devra faire sans Hiromu Mitsumaru et Yuji Takahashi, deux éléments récurrents de ses compositions qui s'en vont à Kashiwa. Isaac Cuenca (Sendai), Akito Fukuta (Shonan) et Yuji Ono (Gamba) font aussi parti des joueurs qui n’évolueront plus dans la préfecture de Saga la saison prochaine. Tosu est désormais tourné vers l'avenir, et le club doit se renforcer s'il souhaite enthousiasmer ses fans et assurer son maintien. Une colonie de défenseurs rejoint les rangs du Sagan avec en têtes d'affiche Eduardo (un habitué du championnat passé par Kawasaki, Kashiwa et Matsumoto), Daiki Miya (Kobe) ou encore Yuto Uchida en provenance de Tokushima. Pas des valeurs sures pour la J1... Tout ne sera pas à reconstruire pour Kim, le tandem offensif Mu Kanazaki - Yohei Toyoda est toujours présent, secondé d'Ahn Yong-woo ou du délicieux Daiki Matsuoka. Tiago Alves est d'ailleurs recruté de façon définitive bien que peu utilisé en 2019, et devra faire avec la concurrence d'un nouvel arrivant : l’uruguayen Renzo López (déjà passé par Kyoto Sanga). Tout ce beau monde devrait pouvoir compter sur les renforts du vétéran Ryang Yong-gi (Sendai) ou bien de Tomoya Koyamatsu (Kyoto).
Les irréductibles de Tosu vont donc encore une fois trouver un peu de potion magique pour espérer gratter un nouveau maintien. Le contexte leur est de moins en moins favorable puisque le Sagan a aussi perdu cet hiver son plus gros sponsor après plusieurs années difficiles au niveau financier. Gare à la chute car elle serait des plus douloureuses si elle devait arriver.
XI type : Takaoka – Hara- Miya, Eduardo, Uchida – H. Takahashi, Matsuoka, Harakawa – Kanamori, Koyamatsu, Kanazaki.
Yokohama FC
C’est le retour du Derby de Yokohama en J1 après treize années d’attente ! Le club fondé en 1999 par les fans de feu Yokohama Flugels a finalement su donner l’an passé le coup de collier supplémentaire pour remonter après des années d’échec. Une tâche encore plus compliquée les attend maintenant pour se maintenir au sein d’une J1 où ils sont les petits poucets. Faisons le point sur les raisons d’espérer.
Yokohama FC continuera d’attirer les projecteurs pour Kazuyoshi Miura. King Kazu aura donc droit à un retour en J1 à bientôt 53 ans ! Le plus vieux joueur professionnel du monde encore en activité dans une première division. Ne vous attendez toutefois pas à grand-chose venant de lui sur le terrain. Son temps de jeu est famélique depuis déjà plusieurs saisons et son dernier but date du 12 mars 2017. Mais l’aura du Roi est éternelle, tout comme l’exposition médiatique inespérée qu’il apporte au club. Il n’est pas le seul vétéran bien connu de l’effectif puisque Shunsuke Nakamura (41 ans) est arrivé l’été dernier alors que Daisuke Matsui (38 ans) et Leandro Domingues (36 ans) l’ont précédé. Ces trois-là seront plus importants mais ne partent pas forcément comme des titulaires. Car les véritables forces de l’équipe sont ailleurs et c’est de la jeunesse que viendra éventuellement la lumière pour YFC. Kazunari Ichimi débarque du Gamba Osaka en prêt pour continuer à marquer des buts après ses dix-sept réalisations en J2 à Kyoto. Kosuke Saito, Yusuke Matsuo et Katsuhiro Nakayama seront également à observer de près. Soit quatre joueurs ayant tous moins de 23 ans ! Et puis derrière il y a surtout la pépite Koki Saito qui a marqué six fois l’an passé après avoir fêté ses dix-huit ans. Un des plus gros prospects de la ligue que l’on a hâte de voir jouer au top niveau.
Cependant il semble difficile d’imaginer que cela sera suffisant, sauf éclosions de ces jeunes au-delà des attentes. Les titulaires d’expérience ne sont sans doute plus du niveau de la J1 si ce n’est Yuji Rokutan dans les cages, arrivé de Shimizu cet hiver. Il se pourrait qu’il ait beaucoup de pain sur la planche tout au long de la saison.
XI type : Rokutan – Maguinho, Jong-a-pin, Inoha, Takeda – Sato, Tezuka – Nakayama, Kosuke Saito, Matsuo – Ichimi.
Programme de la première journée
Par Nicolas, Augustin et Max du compte @JLeagueFr.