Dimanche, les Pumas et l’América disputaient chacun leur match à domicile avec la possibilité de prendre de l’avance pour la qualification en Liguilla. L’América avait même l’occasion de prendre la tête en cas de victoire lors du Clásico nacional. Reportage.
Assister à deux matches de championnat en une journée et dans la même ville, c’est possible à Mexico. Dimanche dernier, les Pumas jouaient à la Cité universitaire leur match de Liga MX face à Puebla. Quelques heures plus tard, à quelques kilomètres de là, l’América recevait les Chivas pour un Clásico nacional très attendu. Après la défaite de Cruz Azul à Pachuca (3-1 dont un triplé de passe décisive de Victor Guzman) la veille, les Pumas et l’América avaient l’occasion de prendre le large sur les poursuivant à la Liguilla en cas de victoire. Cette journée était donc décisive.
Tout a bien commencé pour les Pumas, dans leur Estadio olimpico universitario, ouvert au grand soleil. 2-0 au bout de 17 minutes face à Puebla, sur leurs deux seules occasions, une tête d’Alan Mendoza sur corner et un pénalty de Felipe Mora. Mais les joueurs de l’UNAM contrôlent rarement leur match, encore moins David Patiño lorsqu’il s’agit de faire les bons changements. Enrique Meza, lui, fait entrer Francisco Acuña, qui débloque la situation. Grâce à la confiance retrouvée et celle des Pumas trop élevée, Puebla recolle (2-2). L'Universitario siffle, beaucoup critiquent l’entraîneur. Il est vrai que Patiño trouve rarement la solution lorsque son équipe est en difficulté, et ne trouve le salut que lors d’action individuelles ou le pur talent de ses joueurs. Difficile de dire si sa place serait sur le banc s’il n’était pas un enfant de l’UNAM, Bruno Génésio a trouvé son pendant mexicain.
Au coeur de l'América - América - Chivas, l'affiche de la semaine
Clásico nacional explosif
La rencontre terminée, il est possible de relier la Cité U à l’Azteca part les transports. Un coup de Métrobus, de Métro puis de Tren ligero, et l’Azteca apparaît. Déjà, des centaines de maillots rojiblancos des Chivas se mêlent aux tuniques crème de l’América : des supporters de Guadalajara, il y en a dans tout le pays, surtout à Mexico où de nombreux Chivas ont immigré. Un Clásico, c’est toujours l’occasion pour la minorité ou le visiteur de se montrer davantage. La vague jaune et rouge dégueule sur la grande esplanade, devant le Coloso de Santa Úrsula ; plus de 80 000 gouttes d’eau dans cet océan de foot.
La barra des Chivas est bien présente dans le virage ; 10 000 visiteurs, en plus de ceux qui parsèment l’Azteca. Un tiers du stade est rojiblanco. La rencontre paraît déséquilibrée tant les absents sont nombreux à Chivas. Les difficultés du club l’amènent à aligner deux jeunes canteranos au milieu : Beltran et Cervantes. De manière surprenante, ce sont eux qui parviennent à couper les actions americanistas, principalement l’œuvre d’actions individuelles. Si l’América est plus dangereux, les Chivas ont le mérite de poser le jeu et de prendre des risques à la relance, avec sa jeunesse d’une mûre innocence. Alan Pulido ouvre le score pour Guadalajara. Explosion du virage. Mais Ibargüen égalise à dix minutes de la fin pour l’América. Et dans le temps additionnel, Raul Gudiño, auteur de plusieurs parades, fauche un americanista. Penalty. Mateus Uribe se charge de la sentence. On joue la 97e minute. La frappe n’est pas mauvaise, la détente encore moins. Le stade explose de rage... et de joie. L’arbitre siffle la fin du match (1-1).
L’América ne prendra pas la tête du classement. Anecdotique, puisque les Azulcremas sont proches de la qualification. Le suspense est pour Guadalajara, neuvième, mais toujours de le wagon des équipes qui luttent pour la Liguilla. Aux côtés des Chivas, on trouve ainsi Tigres, septième et désormais trois points devant tout ce petit monde grâce à sa victoire face à Querétaro sur un doublé d’André-Pierre Gignac – co-meilleur buteur du tournoi, mais surtout Pachuca, Querétaro et Tijuana qui comptent 15 unités comme les Chivas. La lutte pour le top huit sera plus qu’intense puisque derrière, León cartonne les Tiburones et se replace à deux longueurs, lançant une belle semaine marquée par une qualification en demi-finale de la Copa MX. Des Tiburones de plus en plus menacés par les Lobos qui restent sur deux victoires consécutives et soufflent dans la nuque de requins bien peu menaçants.