Urawa gagne enfin, Kashiwa surprend, Kawasaki poursuit sa chute… voici le bilan en six points de la troisième journée de J1 League 2024.

Kobe se relance

La défaite contre Kashiwa n’était-elle qu’une erreur de parcours ? Ce match contre le FC Tokyo ne nous a pas fourni de réponse. Privé de Koya Yuruki, qui sera absent six à huit semaines, et de Daiju Sasaki, Takayuki Yoshida remis totalement en question son système, passant d’un 4-3-3 à un 4-4-2. Ryo Hatsuse, catastrophique contre Reysol, était remplacé par Yuki Honda, Yoshinori Muto vivait sa première titularisation depuis son retour de blessure et les recrues Rikuto Hirose et Taisei Miyashiro disputaient leur premier match en tant que titulaires. Un choix payant puisque le Vissel Kobe a signé un excellent match. Du côté de Tokyo, Cklamovski avait encore surpris tout le monde en titularisant Kei Koizumi, qui formait avec Kuryu Matsuki et Ryotaro Araki un milieu très technique. Sur l’aile gauche, Keita Endo était une nouvelle fois préféré à Kota Tawaratsumida. Dès le début du match, Kobe mettait le pied sur le ballon et obtenait un penalty après une main de Morishige. Une main très litigieuse d’ailleurs. Yuya Osako, qui n’avait toujours pas marqué, se présentait face à Go Hatano, puis glissait au moment de frapper, ratant totalement cette chance d’ouvrir le score. Après ce fait de jeu, Kobe continuait de dominer, notamment grâce à un excellent apport de Rikuto Hirose et surtout de Taisei Miyashiro, qui s’épanouit beaucoup dans son rôle de neuf et demi. Mais en début de deuxième mi-temps, à la suite d’un ballon boxé par Daiya Maekawa après un corner, Kei Koizumi frappait entre les défenseurs et ouvrait le score, sur l’une des rares situations dangereuses tokyoites. Une joie de courte durée puisque Taisei Miyashiro égalisait sept minutes plus tard d’une belle tête, venue d’un centre de Rikuto Hirose. Et ce fut le début de la fin pour le FC Tokyo. Henrique Trevisan fut exclu pour annihilation d’action de but. Le coup-franc à l’entrée de la surface était tiré par Yuya Osako, qui le glissait sous la barre. Une frappe imaparable pour Go Hatano et qui sauvait le nouveau match délicat de l’avant-centre japonais. Outre une belle percée repoussée par Daiya Maekawa lors du temps additionnel, le match se calmait, et le score en restait là. Sans briller, le Vissel Kobe s’offre une précieuse victoire pour la course au titre. Ce match a mis en lumière le problème majeur de l’équipe de Takayuki Yoshida. La semaine précédente, Kashiwa Reysol avait un milieu très travailleur et solide, avec notamment Tomoki Takamine. Cela empêchait le Vissel de mettre son jeu en place et le forçait à allonger. Tokyo, de son côté, possède un milieu très technique, mais bien moins actif au pressing et à la récupération, qui a donc laissé de l’espace au tandem Hotaru Yamaguchi et Takahiro Ogihara. Cela a aussi permis à Rikuto Hirose de rentrer dans l’axe et d’apporter le danger. Ces deux matchs mettent ainsi parfaitement en lumière la manière de poser problème aux hommes de Takayuki Yoshida. Et ces évidentes lacunes risquent fort de mettre en difficulté le club du Hyogo dans sa quête d’un second titre consécutif.

Urawa débloque enfin son compteur de victoires

Dans un match de mal classés, Sapporo et Urawa étaient tous deux en quête de leur première victoire. Pour le Consadole, c’est même une quête pour inscrire son premier but de la saison. Micha Petrović pouvait compter sur le retour de Supachok Sarachat. Cependant, la situation au poste de gardien de but était plus délicate. En l’absence de Takanori Sugeno et Shun Takagi, c’est le troisième gardien Shunta Awaka qui était titularisé. Le japonais de vingt-neuf ans jouait la saison précédente en JFL, la quatrième division du football nippon. Du côté d’Urawa, Thiago Santana et Yusuke Matsuo débutaient sur le banc. Ils étaient remplacés par Naoki Maeda et Shinzo Koroki. Et le premier entrait très bien dans son match, après moins de deux minutes de jeu, il se promenait dans la défense de Sapporo, avant que sa frappe ne frôle le poteau de Shunta Awaka, lançant les hostilités. La première mi-temps était presque à sens unique. Les joueurs de Sapporo étaient reclus dans leur surface et les Reds se procuraient les meilleures occasions. La défense du club du Nord ne semblait pas très à l’aise avec Awaka derrière eux, dont le jeu au pied était aussi très peu rassurant. Juste après la demi-heure de jeu, Samuel Gustafson centrait pour Hiroki Sakai, esseulé au point de penalty, qui catapultait le ballon de la tête au fond du but. Le Consadole se réveillait un peu et dominait largement la deuxième mi-temps, sans pour autant être réellement dangereux. Même si la manière n’y fut pas forcément, Urawa obtient enfin sa première victoire, dans un Sapporo Dome où il est toujours dur de se déplacer. Les Reds de Per-Mathias Høgmo lancent donc enfin leur saison, avant un calendrier très clément qui peut leur permettre de recoller au wagon de tête.

Reysol surprenant deuxième

Un wagon de tête où l’on trouve Kashiwa Reysol. Se battant jusqu’au bout pour le maintien la saison dernière, la situation de Reysol a évoluée. Malgré un mercato minimaliste de club au faible budget, Kashiwa compte pourtant déjà deux victoires et un nul en trois matchs. Contre le promu Jubilo Iwata, vainqueur surprise de Kawasaki la semaine précédente, la composition ne différait pas de celle qui avait battu le Vissel Kobe. Dans un match assez équilibré, où c’est l’efficacité qui comptait, Reysol a pu compter sur ses joueurs d’expérience. Sa charnière composée de Tomoki Inukai et Taiyo Koga a écœuré tous les attaquants d’Iwata. Et sur un corner tiré par l’inévitable Savio, Koga reprenait le ballon de la tête au premier poteau et surprenait un Eiji Kawashima impuissant. Le défenseur et capitaine inscrivait le premier but de sa carrière en J1 League, alors qu’il disputait son cent-quarante-septième match dans ce championnat. Le Jubilo tenta de réagir, mais manquait vraiment trop d’efficacité et qualité pour espérer égaliser. En fin de match, c’est même Kashiwa qui se procurait les meilleures occasions. Avec sept points et +2 de différence de but, Reysol est deuxième de J1 League. Jouissant d’un calendrier clément pour les prochaines semaines, le club de Chiba devra engranger un maximum de points pour s’offrir un maintien plus serein que l’année dernière.

Sota Kawasaki achève Kawasaki

Après une victoire compliquée et une défaite cinq buts à quatre contre Iwata, Kawasaki est en manque de confiance. Les recrues Erison et Yuki Yamamoto se sont assez bien adaptées, mais mentalement, Frontale n’y est pas. Or, pour affronter le Kyoto Sanga, Toru Oniki était privé d’Erison ainsi que de Sai Van Wermeskerken. En pointe de l’attaque, c’était donc le jeune Shin Yamada qui jouait. Dans les cages, Jung Sung-ryong était aussi absent. C’est donc Naoto Kamifukumoto qui prenait sa place. De son côté, Sanga vit un début de saison assez décevant. Armé pour jouer le top 10, le club du Kansai s’est incliné contre le Shonan Bellmare, et était en quête de sa première victoire. Yuto Misao était préféré à Kyo Sato pour remplacer Toichi Suzuki, le latéral gauche absent. Le tout jeune Sora Hiraga était titularisé en attaque à la place du brésilien Marco Tulio, très décevant sur les deux premiers matchs. Le reste de l’équipe était type.

Après moins de dix minutes, Kyoto croyait ouvrir le score grâce à son milieu star Sota Kawasaki, seul au second poteau après un cafouillage dans la surface de réparation. Mais le but était refusé après intervention du VAR pour une main. Cet électrochoc réveillait Kawasaki, qui dominait les débats jusqu’à la mi-temps, sans pour autant réussir à inquiéter Gu Sung-yun et malgré les gros espaces laissés par Kyoto sur les côtés. La seule frappe cadrée était à mettre au crédit de Shin Yamada, mais elle était bien trop axiale. Le début de deuxième mi-temps se faisait sur le même rythme. Yuichi Maruyama croyait marquer à l’heure de jeu, mais il était en position de hors-jeu. Ce but refusé fut un nouvel électrochoc, pour Kyoto cette fois ci. Kyo Sato, latéral au profil ultra offensif, entrait en jeu, preuve de la volonté de Sanga de reprendre les choses en main. Après un centre de Temma Matsuda repris par Yuta Toyokawa, Naoto Kamifukumoto repoussait le ballon en deux temps, directement sur Sota Kawasaki qui ne se faisait pas prier pour cette fois ci marquer un but valide. Sanga continuait même de pousser, proche de marquer le second but par Marco Tulio, après un festival de Kyo Sato. Mais le score n’évoluait pas. Avec déjà deux défaites en trois journées et aucun clean sheet, le début de saison est inquiétant pour Kawasaki. Si la défaite peut s’expliquer par un nombre important d’absents, cela met en lumière le manque de qualité sur le banc du club du Kanagawa. Pour Kyoto, cette victoire lance enfin la saison. Il ne manque désormais plus que Taichi Hara débloque son compteur.

Le Sanfrecce peut-il remporter le titre ?

Leader avec sept buts marqués et aucun encaissé, le Sanfrecce Hiroshima, toujours discret, semble n’avoir jamais été aussi armé pour remporter un nouveau titre, neuf ans plus tard. En place depuis deux saison, l’allemand Michael Skibbe a parfois été critiqué. Mais son travail semble enfin véritablement porter ses fruits. Parfois assez terne offensivement lors des deux précédentes années, le recrutement cet hiver de Yuki Ohashi et Mutsuki Kato fait déjà beaucoup de bien. Mais la force du Sanfrecce, c’est avant tout sa ligne défensive. Tsukasa Shiotani, Sho Sasaki et Hayato Araki forment depuis trois saison un trio quasiment indéboulonnable. Il fut particulièrement en vue contre Tosu. Un Sagan qui restait sur une éclatante victoire quatre buts à zéro contre Sapporo. Mais le club de Kyushu était encore en rodage, et peine à performer hors de ses terres.

Après un début de match relativement équilibré, Shinya Nakano décala pour Tsukasa Shiotani. Le défenseur central tentait sa chance de l’extérieur de la surface. Sa frappe fusante au ras du sol était déviée par Kim Tae-hyeon, qui trompait son propre gardien. Hiroshima laissait ensuite la balle à Tosu. Si d’ordinaire c’est assez dangereux, car le Sagan aime avoir le ballon pour développer son jeu, dans ce match, les hommes de Kenta Kawai ne purent rien faire. D’autant que quand la balle était récupérée par le SanFre, le bloc remontait progressivement, mais en allant toujours de l’avant. C’est ainsi que Shinya Nakano se retrouvait en position de centrer. Il fut repoussé par Kosuke Yamazaki dans les pieds de Mutsuki Kato, qui frappait. Le ballon était de nouveau contré par un défenseur de Tosu. Mais à Hiroshima, il y a toujours quelqu’un sur les seconds ballons. À huit mètres du but, Takumu Kawamura décrochait une frappe que le gardien Park Il-gyu ne pouvait que dévier. Le club du Chugoku faisait le break. Kawamura obtenait ensuite un penalty après le retour des vestiaires, transformé par le Chypriote Pieros Sotiriou. Enfin, pour parachever l’œuvre, Shinya Nakano inscrivait un but dans le dernières secondes, lui qui a été formé à Tosu.

Cette démonstration est un véritable match référence pour Hiroshima, et peut-être le meilleur depuis l’arrivée de Skibbe. Les violets terminent notamment le match avec vingt-neuf tirs. C’est en tout cas l’équipe la plus séduisante lors des trois premières journées, et de loin. Le principal problème du Sanfrecce sera son absence de profondeur de banc. Car si un joueur comme Makoto Mitsuta ou Hayato Araki se blesse, toute la tactique peut vite tomber à l’eau. Samedi, Skibbe défiera Takayuki Yoshida, dans un match très alléchant entre deux concurrents au titre. Une bonne occasion de voir si Hiroshima poursuivra sa dynamique.

Les buts

Résultats et classement

J2 Express

Alors que tout allait pour le mieux, Shimizu S-Pulse, favori à la montée, s’est écroulé contre le V- Varen Nagasaki, sur le score de quatre buts à un. Le joueur formé au Vissel Kobe Asahi Masuyama a ouvert le score pour Nagasaki, qui doublait rapidement la mise par Edigar Junio. Malgré la réduction de l’écart par l’immortel Takashi Inui, le Brésilien s’est offert un doublé, avant un quatrième but signé Marcos Guilherme. Shimizu chute à la sixième place, tandis que Nagasaki est neuvième. Malgré de gros problèmes d’efficacité, le Vegalta Sendai s’est imposé contre le Mito HollyHock. L’ancien pensionnaire de J1 League a pu compter sur ses deux pépites : Yuta Goke à la passe et Ryunosuke Sagara à la finition. Le second, prêté par le Sagan Tosu, compte déjà deux buts et une passe décisive après trois matchs. Sendai est second avec sept points sur neuf possibles. Mito est quatorzième.

Déjà neuf buts en trois matchs pour le JEF United Ichihara. Face au Thespa Gunma, qui joue le maintien, les hommes de Yoshiyuki Kobayashi ont survolé le match. Le défenseur Shogo Sasaki a ouvert le score, avant un second but avant la mi-temps par Naoki Tsubaki, ancien milieu de Melbourne City en Australie. Malgré la réduction de l’écart de Yuya Takazawa, la jeune pépite Hiiro Komori faisait le break. Trois buts à un, le JEF est troisième, Gunma dix-huitième. Enfin, après deux matchs nuls, l’ancien pensionnaire de J1 Oita Trinita a signé sa première victoire de la saison. Face au modeste Fujieda MYFC, l’unique but a été inscrit par le jeune Kenshin Yasuda, tout juste dix-neuf ans. Oita est huitième, Fujieda est dix-neuvième. Il est le seul club à n’avoir toujours pas inscrit le moindre but.

Killian Besson
Killian Besson
Défenseur et amoureux du foot asiatique (et océanien)