Nouvelle journée décisive à la CAN et nouveaux rebondissements. Pendant que le Cameroun renverse une situation très mal embarquée, l’Algérie est emportée par ses démons.

En ouverture de la session de Coupe d’Afrique des Nations, le Cameroun jouait gros face à la Gambie : la victoire était obligatoire pour espérer voir les huitièmes de finale. S’il est une chose à laquelle on commence à peine à s’habituer – si tant est que cela soit possible – c’est que cette CAN est totalement folle. Les Lions Indomptables étaient au pied du mur, tout autre résultat qu’une victoire les condamnant (et qualifiant au passage la Côte d’Ivoire), et se procuraient la première situation du match. Mais rapidement, les maux habituels de ce Cameroun étaient criants : au problème de finition et de justesse offensive, s’ajoute les largesses défensives. Tout aussi rapidement, on a compris que ce match serait donc extrêmement ouvert, fou. La Gambie répliquait mais butait sur un Ondoa absolument parfait dans ses cages et qui sauvait les siens à plusieurs reprises, notamment en deuxième période quand la folie totale envahissait le terrain. Les deux formations se rendaient en effet coup pour coup, les occasions se succédaient, parfois très franches et tout basculait lorsque Toko-Ekambi ouvrait le score. La Gambie répliquait immédiatement par l’excellent Ablie Jallow et lançait une fin de match où la course-poursuite était totalement folle. Colley assommait un temps le Cameroun, sur l’action suivante, Gomes ramenait les Lions Indomptable sur un improbable csc. Le nul éliminait le Cameroun, qualifiait la Côte d’Ivoire. Mais, alors qu’on entrait dans le temps additionnel, Christopher Wooh surgissait et redonnait l’avantage aux siens. La tentative de Main de Dieu de Sanneh n’y changeait rien, sur le fil, le Cameroun arrache la qualification, prenant la deuxième place d’un groupe que le Sénégal a outrageusement dominé – en atteste sa troisième victoire face à la Guinée – qui lui offre le Nigeria en huitièmes.

Plus tard, un nul suffisait à l’Algérie pour décrocher sur le fil une place en huitièmes. Pour le match de la dernière chance, Djamel Belmadi avait procédé à de nombreux changements, lançant ainsi le duo Ounas – Amoura pour animer les couloirs. Malheureusement pour les Fennecs, qu’importent les changements, et si Ounas en particulier parvenait à saisir l’opportunité pour se montrer, les offensives algériennes n’étaient qu’en grande partie des incursions individuelles. Et elles finissaient par vitre s’estomper pour quasiment disparaître au fil des minutes. Patiente, parfaitement organisée et avec une idée claire de jeu – soit tout ce qui manque aux Fennecs – la Mauritanie guettait le moment, l’occasion de frapper. Elle arrivait à la 37e minute sur un corner et une frappe de Mohamed Dellahi qui filait le long du poteau d’Anthony Mandrea. Le coup était dur, l’Algérie était sonnée. Alors, Belmadi lançait Riyad Mahrez d’entrée de second acte, sortant un Aouar pourtant intéressant. La piste de l’élément individuel capable de forcer le destin était choisie. Elle s’avérait perdante. Car l’Algérie se procurait quelques situations très chaudes, notamment en fin de partie, mais frôlait le KO, notamment sur cette incroyable occasion de Pape Ibnou Bâ, seul face au but vide mais qui trouvait la transversale. Il n’y aura donc pas de miracle algérien, mais la juste récompense pour la Mauritanie d’Amir Abdou qui se qualifie pour les huitièmes et y affrontera le Cap-Vert. Elle accompagne Angola, premier du groupe, et Burkina Faso qui se sont quittés sur une victoire des Palancas Negras. Après l’échec de la dernière CAN, la non-participation à la Coupe du Monde, l’Algérie disparaît dès la phase de groupes, signe d’un cycle qui semble plus que jamais terminé.

 

Photo : Icon Sport

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.