Après le résutat nul ramené de Colombie, le Millo de Gallardo avait son destin entre ses mains pour mettre fin à 17 ans sans trophée international. Seule condition, s’imposer dans son Monumental.

Une éternité. A l’heure de pénétrer sur la pelouse d’un Monumental uni comme un seul homme, les onze joueurs alignés par Marcelo Gallardo mesuraient l’immensité de leur tâche. Après avoir mis de côté le championnat, River n’était qu’à 90 minutes d’un titre continental, le premier depuis la dernière édition de la Supercopa Sudamericana au cours de laquelle, clin d’œil du destin, le club de Nuñez avait sorti l’Atlético Nacional en demi-finale avant, conduit par le duo Gallardo – Francescoli de s’imposer en finale sur un doublé de Salas face à São Paulo.

Bousculé comme rarement au match aller, River allait rendre la pareille aux Verdolagas d’Osorio, posant d’entrée de jeu son empreinte sur la rencontre. Moins intense que la manche aller, la rencontre voyait deux équipes qui paraissaient plus crispées, les nombreuses erreurs techniques venant trop souvent gâcher des intentions pourtant offensives de part et d’autres, les deux formations étant contraintes à s’imposer (la règle du but à l’extérieur ne s’appliquant pas en Sudamericana). L’Atlético Nacional allait se créer quelques opportunités, sorties par un Barovero qui bien que tendu a finalement poursuivi au niveau qui lui vaut aujourd’hui d’être élu meilleur joueur de la compétition, mais allait finalement ne faire qu’illusion. Car une fois la machine d’El Muñeco en action, le match s’est transformé en un long pilonnage des lignes arrières colombiennes. Emmené par un Piscu une fois encore démoniaque, un Carlos Sánchez formidable perforateur sur son côté droit et un Vangioni meilleur arrière-ailier gauche du continent, River multipliait les situations dangereuses, Téo se procurant pas moins de 5 occasions franches en 45 minutes qu’Armani, une fois encore exceptionnel dans ses cages, s’obstinait à repousser.

Le second acte était identique au premier. River poussait d’avantage et séquestrait le ballon que les Verdolagas cherchaient désespérément à retrouver sans jamais y parvenir. Acculés dans leur camp, les colombiens allaient rapidement craquer. Un corner de Pisculichi déposé sur Mercado et le Monumental s’embrasait une première fois. Marcelo Gallardo embrassait son fils et repositionnait immédiatement ses joueurs.

La première main posée sur le trophée, River allait poser la seconde sur un copier-coller du premier but. Corner de Piscu, le ballon s’élève en une délicieuse virgule qui vient se poser sur la tête de Pezella, 2-0 en quatre minutes, nouvelle accolade entre Gallardo père et fils, nouvel embrasement d’un Monumental qui n’était pas encore redescendu du premier but. Il reste alors 30 minutes et le match est déjà plié.

30 minutes que le Monumental passera à célébrer, que River passera a toujours se procurer de nouvelles occasions. Cavenaghi et Kranevitter sur le terrain, River poursuit sa démonstration. Le peuple millonario peut alors savourer l’immense privilège que celui d’assister à la naissance d’une nouvelle Máquina. A 38 ans, Marcelo Gallardo, premier millonario de l’histoire à décrocher un titre international en tant que joueur et en tant qu’entraîneur du club, devient aussi le plus jeune entraîneur à remporter une Sudamericana. Entre allégresse et émotion (les larmes d’el Muñeco en fin de match resteront l’une des images de la soirée), le peuple rouge et blanc peut alors célébrer un titre continental, le premier depuis 17 ans.

Dans trois jours, River cherchera à reprendre sa première place lors d’un ultime duel à distance avec le Racing qui délivrera le titre de champion. Histoire de définitivement ancrer l’année 2014 dans l’histoire du club.

Feuille de match

River Plate 2 – 0 Atlético Nacional

Copa Sudamericana 2014 – Finale retour

Estadio Monumental, 68 350 spectateurs

Buts : Mercado (55) et Pezella (59)

Arbitre : Darío Ubriaco

Avertissements : Funes Mori pour River, Berrío et Mejía pour l’Atlético Nacional

Formations

River Plate: Marcelo Barovero; Gabriel Mercado, Germán Pezzella, Ramiro Funes Mori, Leonel Vangioni; Carlos Sánchez, Leonardo Ponzio (Matías Kranevitter), Ariel Rojas; Leonardo Pisculichi (Sebastián Driussi); Rodrigo Mora, Teófilo Gutiérrez (Fernando Cavenaghi). Entraîneur : Marcelo Gallardo.

Atlético Nacional: Franco Armani; Francisco Nájera (Oscar Murillo), Alexis Henríquez, Juan Valencia, Daniel Bocanegra, Alejandro Bernal, Alexander Mejía, Farid Díaz (Wilder Guisao), Edwin Cardona; Orlando Berrío (Sherman Cárdenas), Luis Ruiz. Entraîneur : Juan Carlos Osorio.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.