Deux matchs au menu de la semaine mais un véritable enjeu, celui de voir le tenant du titre se relancer dans la course à la qualification. Et ça tombe bien, LO y était.

Soutenez le projet Lucarne Opposée - Chili 2015

En cette « Semana Santa » (Semaine Sainte) en Amérique du Sud, seul le groupe 2 voyait ses matchs de la phase de poule de la Copa Libertadores se disputer. Alors que le Corinthians allait tranquillement dérouler face à Danubio, San Lorenzo a parfaitement profité du manque d’ambition de São Paulo pour se relancer dans la course à la qualification.

 

cliquez sur le score pour accéder à la feuille de match et au résumé vidéo correspondants

San Lorenzo 1 – 0 São Paulo

Corinthians 4 – 0 Danubio

par Bastien Poupat à Buenos Aires pour Lucarne Opposée

Direction le Nuevo Gasometro pour l'affiche de la semaine entre San Lorenzo et São Paulo où le Ciclón n'avait plus d'autre choix que de s'imposer. « Semana Santa » en Argentine signifie départ pour un long week-end le mercredi soir. Les rues de Buenos Aires sont totalement bouchées et nous nous demandons si nous arriverons à l'heure pour cette affiche du Groupe 2. Aux alentours de l'Avenue La Plata où se trouve le Carrefour qui a remplacé le Viejo Gasometro à l'époque de la dictature (voir L’héroïque combat de San Lorenzo contre Carrefour et la dictature), le trafic se libère quelques peu. Après un sprint dans Bajo Flores, nous arrivons juste à temps pour le Recibimiento accompagné du fameux chant « La Copa Libertadores es mi obsesion ».

« Ya van a ver, nosotros no somos Boca ni River Plate. Y dale alegria de mi corazon, la Copa Libertadores es un obsesion » (Vous allez voir, nous ne sommes pas Boca ni River Plate. Et allez la joie qui remplit mon coeur, la Copa Libertadores est une obsession). Le ton est donné même si l'on sent la Popular de San Lorenzo beaucoup plus tendue qu'à l'accoutumée. Il est clair que l'enjeu de cette rencontre est énorme, si San Lorenzo qui compte trois points de retard sur son adversaire du soir ne s'impose pas il pourra déjà dire adieu à un titre qu'il a remporté pour la première fois de son histoire l'année dernière. Cela, la hinchada du Ciclón ne veut même pas l'envisager alors malgré le stress, la tension et une équipe brésilienne venue pour verrouiller, cette dernière pousse les hommes de Bauza avec un terrible « Vamos los matadores » dans ce premier acte très fermé.

Pour le moment cela ne suffit pas et les 22 acteurs se séparent sur le score de 0-0 à la pause. « C'est irrespirable. Je ne peux pas croire qu'on va se faire sortir dès le premier tour. Il faut qu'on marque rapidement sinon on va douter et se faire pièger comme face au Corinthians ou São Paulo à l'aller » nous dit Pablo installé à nos côtés dans la Popular. Pendant ce temps-là, en face de nous ça se branche quelques peu entre le parcage brésilien et les hinchas du Ciclón. Les « Maradona es mas grande que Pele » ou encore « Qui ne saute pas est brésilien » fusent et ont le don de mettre les nerfs à vif du contingent de São Paulo. La deuxième mi-temps reprend sous les mêmes auspices que la première, São Paulo verrouille et se montre même dangereux en contre avec un Centurion, l'ex du Racing conspué toute la seconde période, intenable sur son côté après son entrée. Pato, Ganso, Centurion, Bastos, Denilson il faut dire que ça a de la gueule côté São Paulo mais cela n'impressionne guère un Mario Yepes très serein derrière et qui commence à retrouver son niveau d'antan. Oui mais le temps passe, la sérénité défensive c'est une chose mais il faut marquer a tout prix pour San Lorenzo. C'est le moment choisi par Bauza pour faire sortir l'idole de toujours, Romagnoli, et faire rentrer l'uruguayen Cauteruccio devant en soutien de Matos. Un choix qui s'avère payant, quelques minutes plus tard, celui qu'on surnomme Caute ridiculise l'ancien défenseur de la Roma Rafael Toloi avec un sombrero sublime et s'en va crucifier Rogerio Ceni. 70ème minute 1-0, on vous laisse imaginer le délire dans le Nuevo Gasometro…

Ça y est la hinchada de San Lorenzo lâche les vannes à notre plus grand bonheur et l'ambiance en devient assourdissante. La fin de match sera un supplice pour tout le stade, déjà auteur d'une qualification incroyable l'année dernière, l'histoire pourrait bien se répéter cette année. Pour cela il reste deux matchs dont un autre déplacement à São Paulo cette fois face au Corinthians et la réception de Danubio. Pour São Paulo c'est le contraire avec un déplacement à Danubio et la réception du Corinthians. Avec six points chacun et le Corinthians loin devant, ce groupe 2 est loin de nous avoir livré son verdict final en tout ce qui est sûr c'est que le coup de sifflet final résonnera comme un soulagement pour les hinchas du Ciclón qui s'époumoneront comme un symbole « Yo soy cuervo hasta que me muera » (Je suis un corbeau jusqu'à ma mort).

 
 
 
 
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.