A trois journées de la fin, les choses se décantent en Argentine. Dans la Zona A, Godoy Cruz et San Lorenzo semblent intouchables alors que dans la B, si Lanús ne devrait pas être repris, la lutte se poursuit pour la deuxième place.

Zona A : Godoy – San Lorenzo : duel pour le titre

C’était en quelque sorte le week-end de la dernière chance pour Independiente et Central. A l’heure d’accueillir d’autres leaders de la zone, Rojo et Canallas savaient qu’une défaite serait quasiment synonyme d’élimination de la course à la Libertadores. Premier à entrer en piste, Independiente pourra nourrir bien des regrets. Car dominateur en première période, le Rojo allait manquer trois situations claires de but, une frappe trop croisée de Fenández, une tête de Rigoni et une frappe d’Ortiz sortie par l’impérial Torrico, avant de se faire piéger par un Nico Blandi retrouvé sur sa première véritable occasion d’entrée de second acte. Suffisant pour faire plier Independiente. Car avec un Juan Mercier qui avait tout fermé dans sa zone, un redoutable trio Ortigoza – Blanco  - Belluschi si dangereux en seconde période, San Lorenzo a fini par faire valoir son rang, celui d’un potentiel champion, sûr de ses forces, connaissant parfaitement ses faiblesses, quand Independiente est apparu finalement en fin de cycle et aura vu sa seconde période marquée par les grands débuts de Gastón Del Castillo, l’un des frères du Kun Agüero qui, comme son glorieux ainé, aura donc débuté sa carrière pro par une défaite à domicile face à San Lorenzo sur le score de 1-0.

Même sentence pour les Canallas au lendemain de leur belle victoire en Libertadores. Dans son Gigante de Arroyito, el Chacho Coudet avait annoncé la couleur et affiché ses préférences pour la Libertadores en faisant largement tourner. La conséquence est que le Lobo en a parfaitement profité, dominant la possession en début de match avec notamment un excellent Maximiliano Meza et se procurant la première situation, une tête de Coronel sortie par Lo Celso sur sa ligne. Le futur parisien était chargé de la construction du jeu rosarino qui petit à petit se mettait en place, générait des situations sur les cages de Bologna mais ne parvenait pas à faire craquer le Gimnasia. Perdant en intensité, Central allait finalement céder sur un contre parfaitement conclu par Leandro Contín à l’entrée des dix dernières minutes. Le mal était fait, malgré une dernière occasion pour Esteban Burgos, Central trébuche au pire des moments et se retrouve à huit points de la tête quand il n’en reste plus que neuf à prendre.

L’occasion est donc belle pour la sensation Godoy Cruz qui n’a pas tremblé outre mesure face à Arsenal. El Arse jouait aussi ses derniers espoirs de titre mais n’a résisté que trois minutes et une chevauchée fantastique de Jaime Ayoví avant de se montrer impuissant alors que le Tomba ne profitait pas de son avantage au score pour se libérer et clarifier son jeu. Il allait le faire quelque peu en seconde période avant de sceller le score et s’affirmer comme la seule menace pour San Lorenzo dans sa quête de titre. Alors que le Ciclón jouera un River qui certes ne joue plus rien dans ce tournoi la semaine prochaine, Godoy Cruz pourrait bien continuer de bousculer la hiérarchie face à Quilmes.

Zona B : Lanús écrase la zone

La hiérarchie semble parfaitement établie dans la Zona B. Qu’importe les péripéties des matches, Lanús reste une imperturbable machine à gagner. Face à Tigre, le Granate d’Almirón a souffert, s’est retrouvé contraint de lutter en infériorité pendant plus d’une mi-temps après l’exclusion de l’une des belles révélations du tournoi José Luis Gómez, mais une fois encore il a gagné. Si, durant ce tournoi, on a à de nombreuses reprises vue la parfaite création collective d’Almirón basée sur la vitesse de percussion d’un Acosta, d’un Mouche, des révélations que sont les Gómez et autres Almirón et de l’incroyable sens du but de Pepe Sand, l’absence des uns et le scénario du match ont permis de mettre en évidence d’autres valeurs, celles de courage, de solidarité que le coach du Granate résumera en « apprentissage de la souffrance ». Car finalement, cette nouvelle victoire de Lanús, la onzième en treize sorties (1 nul et 1 défaite) n’aura permis de démontrer qu’une chose que bien des suiveurs ont compris depuis plusieurs semaines, la bande à Almirón est très certainement la meilleure formation évoluant au pays en 2016. Cette nouvelle victoire lui offre sept points d’avance sur le second et lui assure quasiment d’aller disputer le titre dans quelques semaines. Un moindre mal tant ce Granate est une bénédiction.

Si l’écart se creuse entre Lanús et ses poursuivants c’est que derrière personne ne parvient à tenir la cadence. Accroché chez lui par Newell’s, Estudiantes manque une belle occasion non seulement de rester au contact du leader mais surtout de presque assurer une place en finale pour une Libertadores, mais conserve tout de même son matelas de trois points, bien aidé par un Tucumán freiné à Temperley et par un Huracán qui n’avance plus, concédant à 11 contre 9, une quatrième défaite en cinq matchs face à un Racing revenu bien trop tard au général mais qui pourrait bien jouer un mauvais tour aux Pinchas le week-end prochain en cas de succès. Bien calé à la troisième place, le Decano n’attend que ça.

Les buts

 

 

Résultats

Classements

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.