Chili – Primera División 2020 : au bord du gouffre

Derniers efforts et dernières tensions. La Primera División se concluait ce week-end et devait définir les accessits et les relégués. Si l’on connait désormais les représentants continentaux, tout en bas, un géant est sur le point de tomber.

Jamais la peur du vide n’aura été si grande. Quelques mois après la chute de l'Alianza Lima, un autre géant, son frère chilien, est à deux doigts de tomber pour la première fois de son histoire. À l’heure de pénétrer sur la pelouse d’el Teniente à Rancagua, Colo-Colo devait surtout se concentrer sur son match, mais tendre aussi l’oreille sur les autres terrains, d’Iquique à la Cisterna en passant par La Serena. Et apprendre à gérer la tension d’une bataille pour la survie. Malheureusement pour le Cacique, ce fut trop. Du match face à O’Higgins, on ne retiendra pas grand-chose du premier acte, Colo-Colo a bien débuté avant de perdre le contrôle de la possession mais de rester tout de même dangereux, notamment grâce à sa belle révélation qu’est Pablo Solari. Mais peu d’émotions jusqu’à la fin de ce premier acte et l’exclusion de Larrondo pour deux avertissements. De quoi faire basculer le match pensait-on alors, même si à la Cisterna, Palestino venait d’égaliser face à Coquimbo Unido et envoyait Colo-Colo en match d’appui pour la survie. Gustavo Quinteros changeait alors son fusil d’épaule, sortait un Leo Valencia transparent pour lancer Marcos Bolados. Choix gagnant puisque l’ancien de la Católica était à l’origine de l’ouverture du score, son centre renvoyé étant parfaitement exploité par César Fuentes avant, dans la continuité de penser plier l’affaire, son but du 2-0 étant finalement justement refusé au VAR pour un hors-jeu de Morales. Tout semblait alors tranquille pour Colo-Colo qui, sans être en maîtrise, avait – pensait-on – fait le plus dur.

En infériorité, O’Higgins tentait d’appuyer via ses latéraux, en particulier Fracchia, mais la doublette Barroso – Falcón n’était guère menacée côté Cacique. Jusqu’à la 72^e minute, celle qui fit tout basculer, celle de l’exclusion logique de Marcos Bolados. Colo-Colo s’est mis alors à trembler, à basculer dans la peur de tout perdre. Et a reculé, balançant le ballon sans plus chercher à le poser. Quinteros avait bien cherché à changer le destin d’un match qui ne cessait de s’obscurcir en lançant Matías Fernández et William Alarcón mais rien n’y a fait. La terreur a tout paralysé. Les Celestes se sont installés, Tomás Alarcón a fait chauffer les gants de Cortés, Roberto Gutiérrez a manqué l’immanquable, Cahais s’est raté aussi. Les derniers instants étaient étouffants pour Colo-Colo qui a ainsi vu son monde s’effondrer. Sur la dernière action (ou presque), el Pájaro Gutiérrez était bêtement fauché par Falcón dans la surface, Roberto Tobar n’hésitait pas et accordait un penalty à O’Higgins. Tomás Alarcón exécutait la sentence, arrachait le nul certes insuffisant pour O’Higgins dans ses rêves de qualification à la Sudamericana, mais suffisant pour envoyer Colo-Colo aux portes de l’enfer. Car pendant ce temps, Coquimbo Unido a sauvé un point face à Palestino, Iquique laissant la dernière place aux Piratas en s’offrant un dernier beau succès à la maison face aux Wanderers. Et Colo-Colo se retrouve barragiste, devant affronter une Universidad de Concepción qu’il n’a pas réussi à vaincre cette saison pour éviter de connaître la première relégation de son histoire.

Devant, on connait désormais l’ensemble des représentants chiliens pour les prochaines compétitions continentales. Pendant que la Católica a bouclé son championnat sur un dernier succès, que La Calera est tombée une dernière fois, celui qui a tout perdu se nomme Palestino. Le Tino a laissé filer une victoire qui lui tendait les bras et surtout l’envoyait en Libertadores, repris sur la dernière action du match par Coquimbo. Conséquence, Palestino jouera la Sudamericana pendant que le duo Universidad de Chile - Unión Española ira en Libertadores, affrontant respectivement San Lorenzo et Independiente del Valle au deuxième tour. Pour la Sudamericana, la dernière place a été prise avec la manière par Cobresal, qui a justement atomisé les Hispanos en clôture du championnat, emmené par un magnifique Marcelo Cañete.

Résultats

Unión La Calera 2 – 3 Curicó Unido

Universidad de Chile 3 – 1 Deportivo Antofagasta

Universidad Concepción 1 – 2 Universidad Católica

Everton 1 – 0 Huachipato

Deportes Iquique 2 – 0 Santiago Wanderers

La Serena 0 – 2 Audax Italiano

Palestino 2 – 2 Coquimbo Unido

O'Higgins 1 – 1 Colo-Colo

Cobresal 4 – 1 Unión Española

Classement final

Nicolas Cougot

Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.