Après avoir signé le deuxième tetracampeonato de l’histoire, l’Universidad Católica veut continuer à écrire l’histoire. Mais derrière, les deux autres géants entendent bien mettre fin à cette domination sans partage, d’autres aspirants voulant confirmer leurs nouvelles ambitions.
Cent-sixième édition du championnat chilien, cinquième consécutive sous le format classique d’un championnat annuel. À l’heure de se présenter sur la ligne de départ, ils ne sont désormais plus que seize, une première depuis 2019 et l’époque des descentes gelées. Le format ne change donc pas cette saison avec un tournoi long, trente journées, et un classement facile à lire au final : le premier est champion, les deuxième et troisième accompagnent le vainqueur de la coupe en Libertadores, les équipes classées quatrième, cinquième, sixième et septième filent en Sudamericana, les deux derniers sont relégués.
Trois géants…
Sur le papier, la grande question sera donc de savoir si l’on aura enfin le retour de la lutte entre les trois géants. Loin devant les deux autres, la Católica se présente sur la ligne de départ avec la volonté d’assoir sa domination (et son modèle de gestion sportive et économique) sur le pays. Avec quelques départs de taille, on pense notamment à Valber Huerta parti découvrir la Liga MX ou aux offensifs Gastón Lezcano et surtout Edson Puch, mais quelques arrivées intéressantes, que ce soit Cristián Cuevas dans le couloir gauche, ou le duo estampillé MLS Locas Melano – Yamil Asad. Pour le reste, les Cruzados continuent de miser sur leur incroyable stabilité, gardant sur son banc un Cristian Paulucci aux statistiques toujours aussi folles : seul Colo-Colo l’a vaincu à deux reprises en championnat et en Supercopa, pour le reste, le bilan est de quatorze victoires et un nul !
Comment stopper la Católica ? Pour cela, Colo-Colo mise également sur la continuité. Si le duo Iván Morales – Javier Parraguez est parti sous d’autres cieux (Mexique pour le premier, Brésil pour le second), Gustavo Quinteros peut s’appuyer sur un groupe qui a retrouvé sa confiance l’an passé, perdant finalement le titre en grande partie à cause de la COVID-19, confirmant par une solide victoire en Supercopa, et renforcé par les arrivées de l’excellent Cristián Zavala, l’expérimenté et ancien de la maison Esteban Pavez et le gros coup que semble être l’arrivée de Juan Martín Lucero, auteur d’une grosse année 2021 avec Vélez. Le Cacique a tout de l’adversaire numéro 1 de la Católica, il est le seul à l’avoir vaincue depuis le mois d’août dernier. Reste pour lui à espérer que la campagne de Libertadores ne vienne pas casser la dynamique en cas de résultats contraire, mauvaise habitude prise par le club ces derniers temps.
Reste enfin la grande question Universidad de Chile. Sauvée sur un miracle lors de l’ultime journée, la U a de nouveau procédé à un grand ménage. Sur le banc tout d’abord, avec l’arrivée de Santiago Escobar qui a conduit une autre Católica, la version équatorienne, à une place en Libertadores, renvoyant Barcelona au premier tour de qualification à l’épreuve continentale. Sur le terrain ensuite. Rayon départs, on peut citer Rodrigo de Paul, qui a souvent sauvé les siens, les cardes qu’étaient Ramón Arias ou Gonzalo Espinoza, ou encore la machine à but Joaquín Larrivey. Côté arrivées, Escobar emmène avec lui le portier de la Tri Hernán Galíndez, pourra compter sur le retour de Felipe Seymour et une ligne offensive renforcée avec les signatures de Jeisson Vargas, auteur d’une belle saison à La Calera, et surtout de Cristian Palacios, l’homme clé de l’attaque de l’Unión Española (trente-et-un buts en quarante-huit matchs de championnat). Restera donc à trouver un équilibre, à reconstruire une stabilité défensive autour du nouveau duo central José María Carrasco – Ignacio Tapia et surtout, à l’image du grand rival Colo-Colo l’an passé, retrouver sérénité et confiance pour espérer retrouver son rang.
… des aspirants…
Derrière les trois géants, on va évidemment croiser les aspirants au premier rang desquels se trouvent deux des trois clubs des colonies. Le premier est évidemment l’Audax qui sort d’une saison terminée sur le podium et qui va donc devoir confirmer. Ce sera sans son dynamiteur Joaquín Montecinos, prêté à Tijuana (sic), mais avec la belle promesse qu’est Matías Sepúlveda et un groupe finalement peu modifié pour Ronald Fuentes. Du côté des Hispanos d’Unión Española, le départ de Cristian Palacios va évidemment laisser un vide que Lenadro Garate, auteur de deux belles saisons à l’étage inférieur avec Coquimbo, devra essayer de combler. Le résident du Santa Laura mise sur l’expérience pour muscler son groupe avec les arrivées d’Ignacio Jara, prêté par Colo-Colo, mais surtout Luis Mejía dans les buts, qui comble le départ du Mono Sánchez, et de Gonzalo Espinoza et Augusto Barrios en provenance de la U, et épauler l’homme clé et désormais capitaine du haut de ses vingt-deux ans, Victor Méndez.
On suivra également la poursuite du projet Bragarnik avec La Calera, qui nomme un énième nouvel entraîneur, le cinquième en trois ans, Martin Anselmi. L’ancien adjoint de Miguel Ángel Ramírez à Independiente del Valle puis à l’Internacional, arrive avec évidemment d’autres nouveaux visages : on citera le retour au pays qui l’a vu éclore de Lucas Passerini, l’arrivée dans les bagages du coach du Brésilien Pedro Henrique et celle de Mathías Vidangossy au milieu. Reste qu’une fois encore, il faudra tout reconstruire avec de nombreux départs comme Alexis Martín Arías dans les buts, Jeisson Vargas, Andrés Vilches et Octavio Rivero devant pour ne citer qu’eux. On suivra enfin le Everton sauce Meneghini, joliment renforcé des arrivées de Rodrigo de Paul dans les buts ou de l’intéressant Lucas Di Yorio devant épaulé d’Ismael Sosa, venus combler le départ de Cecilio Waterman parti rejoindre Cobresal ; Antofagasta qui a certes perdu Eduard Bello et Tobias Figueroa mais a recruté malin avec Diego Sánchez dans les buts, Juan Cornero en défense ou encore le prometteur Brayan Hurtado devant, lui qui sort d’une année à treize buts en vingt-sept matchs avec Cobresal ; le nouveau Palestino sauce Gustavo Costas qui promet d’être difficile à bouger ; et la belle sensation que fut l’an passé le promu Ñublense rejoint il y a peu par Pato Rubio.
…et des légendes
Humberto Suazo et Matías Fernández à La Serena, Esteban Paredes et Gonzalo Jara à Coquimbo, Pedro Pablo Hernández à O’Higgins, la Primera División chilienne reste tout de même le lieu idéal pour continuer de croiser quelques légendes du football chilien. Chupete a fait une pige d’un an en deuxième division mexicaine et revient chez les Papayeros quelques mois plus tard du haut de ses quarante ans alors qu’Esteban Paredes, meilleur buteur de l’histoire de la première division chilienne, sort d’une saison honorable avec le désormais promu Coquimbo, champion de Primera B. Deux joueurs qui pèsent plus de trois cent buts à deux deux – les deux tiers donc pour Paredes – deux légendes que l’on pourra encore avoir le bonheur de voir à l’œuvre cette saison au sein de deux formations qui pourraient bien venir se mêler à la lutte pour une place en Sudamericana.
Première journée, les géants frappent d’entrée
Aucune surprise lors de l’ouverture du tournoi et déjà des territoires marqués. Alors qu’elle était menée de deux buts dès la demi-heure de jeu, avec au passage le 220e pour Esteban Paredes, la Católica a su réagir et montrer qu’elle était encore capable de retourner toutes les situations possibles. Un doublé en cinq minutes pour sa machine à buts Fernando Zampedri, le premier en championnat pour Raimundo Rebolledo et les Cruzados continuent d’être quasi invincible au pays. Derrière, Colo-Colo attend la fin de match pour se défaire d’Everton alors que du côté de la U, si défensivement, il y a encore du travail, le nouveau duo Ronnie Fernández – Cristian Palacios frappe fort, but du 2-1 pour le premier, triplé parfait pour le deuxième (pied droit, pied gauche, tête) et victoire spectaculaire face à La Calera. Reste que le premier leader symbolique du championnat 2022 se nomme Curicó Unido qui écrase le sauvé sur le fil Huachipato (4-0).
Résultats