Il ne faisait pas bon de recevoir sur cette première journée de quadrangulaires. Une seule équipe a réussi à faire le travail, le Deportes Tolima. Millonarios et le DIM ont frappé fort d’entrée.
Seule équipe invaincue, on attendait Rionegro au tournant pour son entrée sur la pelouse du stade Deportivo Cali. Un stade qui a fait le plein pour cette première journée, avec une capacité augmentée de 5000 personnes, ce qui a entrainé des bouchons importants pour accéder au stade avec pour conséquence un coup d’envoi retardé d’une demi-heure. Une équipe de Cali très offensive au coup d’envoi avec Teófilo Gutiérrez, Luis Sandoval et Gustavo Ramírez. Le dernier cité allumait la première mèche d’entrée, mais sa tentative a été repoussée de justesse par la défense. Águilas Doradas a mis un peu moins de trente minutes pour se montrer dangereux. Logiquement quand cette équipe trouve ses latéraux, elle se procure des occasions. Sur un centre, Marco Pérez a obligé Alejandro Rodríguez à une très belle parade. Très équilibré et très ouvert ce match longtemps indécis a totalement basculé sur sa fin. Très bon et l’un des meilleurs de son équipe, Juan Esteban Franco s’est fait découper dans la surface à dix minutes du terme de la rencontre. Le pénalty, qui a mis presque quatre minutes à être frappé (sans révision du VAR mais avec des changements et une tergiversation insupportable), a été transformé par Luis Sandoval. Et comme ce match ne méritait pas de perdant tant les deux équipes ont vraiment joué pour gagner, Rionegro a arraché un point précieux sur la dernière action avec le latéral droit Mateo Puerta. À la retombée d’un coup-franc sa frappe puissante n’a laissé aucune chance au gardien. Le miracle continue donc avec cette équipe qui est toujours invaincue mais fera face à un très gros défi ce samedi avec la réception de Tolima.
Le Deportes Tolima n’a fait qu’une bouchée de Junior, son adversaire du soir. Un adversaire qui a eu lui aussi des difficultés de voyage avec un avion qui n’a pas pu se poser et ce qui a retardé son arrivée à Ibagué, la capitale du département. Pas d’excuse cependant tant le club tiburón a souffert. Dans une dynamique incroyable, les joueurs de David González ont pris ce match par le bon bout et ont mis une terrible pression sur leur adversaire. Longtemps Diego Herazo s’est cassé les dents sur Jefferson Martínez, le portier du soir (Santiago Mele étant en sélection) avant d’enfin trouver la faille après une talonnade très inspirée de Yeison Guzmán. Totalement absent, une seule occasion à se mettre sous la dent avec un enroulé de Deiber Caicedo passé près de la lucarne opposée, Junior s’est encore plus compliqué la tâche avec un Homer Martínez auteur d’un coup de pied et logiquement expulsé. Pas intéressé pour laisser du suspense, Tolima a fait le break dès le retour des vestiaires avec le premier but en pro pour Kevin Pérez. Sans fioriture Cristian Trujillo a corsé encore un peu plus l’addition. Très limité, Junior a réduit l’écart sur pénalty sur la dernière action grave à Stiven Rodríguez, mais a pris l’eau de toute part. Au Metropolitano face au Deportivo Cali, Junior essayera de s’inspirer de Lucho Díaz et de la sélection colombienne pour espérer renverser le classement, déjà dos au mur tout autre résultat qu’une victoire serait déjà presque synonyme d’élimination. Mauvaise nouvelle donc pour Arturo Reyes dont on annonce déjà son départ avec un Alejandro Restrepo qui vient de partir de Pereira est qui plait bien à certains de la direction.
Dans l’autre groupe on attendait avec impatience le premier des quatre duels entre l’Atlético Nacional et Millonarios. C’était surtout l’Atlético Nacional qui allait être observé alors que le conflit supporters/direction marquait une trêve avec la fameuse union sacrée décrétée. Le moins que l’on puisse dire c’est que le club verdolaga a déçu. Il y a certes eu dix bonnes minutes d’entrée avec deux belles situations, mais la machine s’est vite essoufflée. Et s’il y en a un qui ne baisse pas de rythme année après année c’est David Macalister Silva. Le capitaine de Millonarios a délivré une passe décisive magnifique pour Daniel Cataño. Après avoir été passeur, il aurait pu doubler la mise, mais s’est emmêlé les pinceaux devant le but. Ce but a fait très mal aux joueurs de Bodmer qui n’ont jamais su revenir dans la rencontre. Pourtant homme en forme, Éric Ramírez n’est entré qu’à un quart d’heure de la fin. L’international vénézuélien a offert le dernier frisson au public avec une frappe qui a heurté le poteau. Supérieur dans tous les compartiments du jeu, le club embajador a marqué les esprits. Sans leur gardien titulaire, ces deux équipes se sont affrontées dans la semaine lors de la finale aller de la Copa. Même scénario avec le club de Medellín qui a bénéficié rapidement d’un cadeau pour ouvrir le score avant de baisser le pied et de se faire rejoindre. Troisième affrontement entre les deux, jeudi prochain pour la finale retour. Mais avant ça l’Atlético Nacional jouera très gros face à son voisin lors de la deuxième journée. S’il se loupe, comme pour Junior, il en sera presque terminé de ses chances de finir premier de son groupe et d’aller en finale.
Le Deportivo Independiente Medellín a réussi son braquage parce que oui c’est le mot. Un braquage à l’italienne des années quatre-vingts ou dans un style à la Mourinho. Moins de 30% de possession, trois tirs cadrés pour deux buts, « la Vierge leur est apparue » a déclaré Lucas González, l’entraineur de l’América, après le match et difficile de lui donner tort. Sincèrement, ce match a été le plus mauvais des quatre. Pourtant après moins de dix minutes l’América menait un zéro, but de Kevin Andrade sur un service d’Edwin Cardona et Adrián Ramos avait raté un penalty. Ce match a définitivement tourné en deux minutes avec deux pénaltys. Si le deuxième est indiscutable avec un enchainement dramatique mauvais contrôle suivi d’un fauchage de l’attaquant pour le portier Jorge Soto, le premier fait couler beaucoup d’encre tant la faute est très légère. Edwuin Cetré ne s’est pas posé de questions et s’est offert un doublé. Le reste n’a été qu’un attaque-défense stérile avec une équipe qui maître dans l’art de la perte de temps. L’América devra donc réaliser un exploit sur la pelouse de Millonarios ce dimanche pour espérer rattraper les points perdus. Lucas González joue cher, il avait raté cette étape avec Águilas Doradas au premier semestre, il deviendra difficile de lui pardonner un nouvel échec total et rapide avec l’América.