Il reste trois équipes invaincues après neuf journées : le très dominant Peñarol, la surprise du promu Progreso et enfin le Nacional d’Álvaro Recoba. Et c’est peut-être la principale surprise, car le bolso s’est aussi dépêtré des tours qualificatifs de la Libertadores.
Trois équipes se sont détachées en haut du classement en étant invaincues et Nacional, troisième, est sans doute l’équipe qui a dû faire le plus d’effort. L’équipe de Recoba a donc joué neuf matchs en championnat, pour cinq victoires et quatre nuls. Parmi les quatre nuls, ceux contre les deux premiers, Peñarol et Progreso. Sauf que Nacional a aussi dû jouer quatre matchs de plus en phase préliminaires de Libertadores, contre Puerto Cabello (qui venait d’éliminer le Defensor) puis contre Always Ready. Avec donc des déplacements en milieu de semaine au Venezuela et en Bolivie. Puis la phase de groupes a commencé avec une victoire contre Libertad puis une défaite en Argentine face à River. Bref, un début de saison très chargé avec deux matchs par semaine. Et Recoba, qui n’avait pas un crédit illimité en début de saison malgré son statut au sein du club, s’en est sorti haut la main. Il a réussi à faire tourner grandement son effectif, sans rien inventer techniquement, mais en incluant tout le monde : Pour les longs déplacements, il a fait jouer les jeunes en conservant Diego Polenta au garage. En championnat, il a souvent alterné entre Gonzalo Carneiro et Ruben Bentancourt et a su laissé sa chance à Federico Santander. Au milieu, il su piocher dans son pool de jeunes en leur laissant les coudées franches, à l’image des performances de son fils. Pour la neuvième journée, Nacional recevait un des adversaires les plus faciles depuis le début de la saison et on a vu Federico Santander pour la première fois titulaire en championnat. Dès la deuxième minute, le gardien de Rampla concédait un corner de façon comique ou inacceptable, selon que l’on soit supporter ou non des Picapiedras. Premier centre de Jeremía Recoba sur Santander qui se bat, le ballon revient sur Recoba qui dépose le ballon sur Alexis Castro qui marque de la tête dans un fauteuil. Cette première action valide tous les choix de Recoba (tout en montrant la terrible faiblesse de Rampla). Nacional déroule ensuite tout le match avec dès la douzième minute le deuxième but signé Jeremía Recoba qui part dans le dos d’une défense qui fait de la peine à voir. Les hommes d’Edgar Martínez n’y sont pas, ils n’ont pas pu se préparer pour la saison, contrairement à l’équipe du Chino. Les buts défilent donc ensuite, le troisième avant la mi-temps de nouveau par Alexis Catro puis Mauricio Pereyra au retour des vestiaires. Rampla se donne un peu d’air par Diego Rosa et Isaac Mendez (auteur d’une mine de l’extérieur de la surface), mais l’entrée des attaquants habituellement titulaires permet à Ruben Bentancourt et Diego Zabala de marquer un nouveau but chacun. Score final 6-2. Nacional, tranquillement, est prêt pour son match contre Táchira en Libertadores.
Federico Santander n’a pas marqué, alors que c’était lui la pointe dans un match où son équipe a marqué six buts. Il a quand même fait un excellent match, en pivot, et ses appels et sa présence ont fait beaucoup de mal. L’autre homme du match est Jeremía Recoba, fils de l’entraîneur comme vous l’aurez compris, dont on s’étonne parfois qu’il n’ait pas plus de temps de jeu. Avec un Pereyra jouant un peu plus bas, il a eu toutes les possibilités sur le côté ou dans l’axe pour tourner autour de Santander et il a été impeccable. Recoba, un joueur d’avenir. En face, les joueurs de Rampla ont un peu tous faits de la peine, avec une mention spéciale pour le gardien qui, lui, peut moins utiliser l’excuse de l’absence d’automatisme avec ses collègues.
Peñarol avait moins fait tourner dans l’optique de la Libertadores et les Carboneros n’ont jamais laissé de chance à Boston River. Au bout d’un quart d’heure de jeu, l’Argentin Leonardo Sequeira était déjà l’auteur d’un doublé avec un premier but ou il reprend de la tête un centre de Maxi Olivera dans un fauteuil, au point de penalty. Le deuxième est une frappe très élégante quelques minutes plus tard depuis l’extérieur de la surface. Boston n’a jamais vraiment fait illusion, semblant résigné malgré la réduction de l’écart d’Emiliano Gómez à la demi-heure de jeu sur une frappe sur laquelle l’on ne peut s’empêcher que, avec un attaquant à ce point arrêté, Guillermo De Amores aurait dû mieux faire. Les Carboneros ont plié le match au retour des vestiaires via Maxi Silveira et ont ensuite géré. Peñarol reste premier et devrait logiquement l’emporter dans cet Apertura.
Car, pour le reste, Progreso a fait match nul (2-2) au Saroldi face à River. Cela laisse quatre points d’avance à Peñarol au classement. Il y a eu une flopée d’autre match nul un but partout entre Racing et Cerro, Liverpool et Defensor, Danubio et Cerro Largo. Fénix s’est à nouveau incliné contre le Montevideo Wanderers et l’équipe devrait être rapidement condamné à la deuxième division à ce rythme.