Début d’une triple session mondiale en zone CONCACAF. Si les trois géants de la zone assurent l’essentiel, non sans mal pour certains, le Costa Rica s’offre le droit de rêver.

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Les semaines passent et l’impression demeure. En déplacement au Honduras, les rouges du Canada ont livré une nouvelle prestation convaincante alors que privés de deux de leurs éléments clés, Alphonso Davies (qui suivait le match en stream sur Twitch !) et Stephen Eustáquio et se sont imposés. Rien n’a été si facile, il convient ainsi de souligner l’énorme match de Milan Borjan dans les buts, auteur de quelques parades exceptionnelles notamment devant Arriaga puis Elis, mais les hommes de John Herdman, qui ont perdu également l’important Samuel Piette, sorti sur blessure en fin de premier acte, peuvent s’appuyer sur des joueurs de classe mondiale : Tajon Buchanan, toujours aussi formidable dans sa capacité à générer du danger et auteur d’un slalom parfait qui a occasionné l’ouverture du score, et Jonathan David dont l’enchainement de la 73e minute a définitivement plié l’affaire. Pour le reste, le Honduras a connu une dizaine de minutes de mieux en seconde période, le temps notamment de l’occasion d’Arriaga, mais les Rouges ont rapidement mis fin à cela en doublant la mise et surtout montrant une maîtrise collective toujours aussi impressionnante. Le Canada décroche sa première victoire en déplacement dans cet octagonal final, la première victoire au Honduras en trente-cinq ans, conservent leur invincibilité et ainsi la première place à quelques heures d’accueillir les États-Unis.

Une Team USA qui a une fois encore montré quelques signes de faiblesse, s’offrant notamment une fin de match tendue faute de maîtrise et laissant ainsi la possibilité d’un accident. Avant cela, on a vu un duo Tyler Adams – Weston McKennie très efficace au milieu, un Antonee Robinson hyper offensif dans son couloir gauche, mais on a aussi vu une sélection qui peine toujours à marquer durant les premières mi-temps, parvient finalement à déflorer la marque – cette fois par Robinson – avant donc de ne jamais parvenir à se mettre à l’abri. Gregg Berhalter a encore du travail notamment pour retrouver un Pulisic performant et régler la question de l’avant-centre, même si Jesús Ferreira n’a pas marqué de points vis-à-vis d’un concurrent nommé Ricardo Pepi. Mais l’essentiel est fait, si la machine n’a été que peu perturbée par un Salvador peu dangereux – signalons tout de même la frappe de Roldan en première ou la tête mal ajustée de Joaquín Rivas à la 85e. Rien de bien inquiétant donc mais ce sentiment qu’il manque encore de la consistance à cette Team USA et qu’un adversaire plus relevé pourrait la mettre bien plus à mal. Cela pourrait donc être le cas ce dimanche avec le Canada.

Les inquiétudes sont nombreuses au Mexique. Car une fois encore el Tri de Martino a eu beau avoir la possession, il a surtout montré à quel point la souffrance était une part importante de ses matchs. Privé d’Edson Álvarez, le bloc mexicain se retrouve aussi dans un équilibre très instable, lui qui est habituellement souvent précaire. Avoir le ballon, c’est bien, savoir qu’en faire, c’est mieux. Le Mexique a donc contrôlé la possession mais n’a été que très peu dangereux pour Blake en première période, une volée de Vega au quart d’heure, une tête décroisée d’Héctor Herrera. Pire, alors que le match devenait haché et même après l’exclusion de Lowe en toute fin de premier acte, il a exposé ses failles. Une mauvaise défense collective dès le retour des vestiaires et Johnson trompait Ochoa, donnait l’impression qu’une fois encore, le piège s’était refermé sur un Tri qui avait foncé dedans. D’autant que si Martino a changé ses hommes, si le Mexique s’est procuré quelques situations, on n’a pas basculé dans le vertige d’une sélection censé être bien supérieur à l’autre. Mais une fois encore, le Mexique s’en est sorti, quasi par miracle. D’abord sur une tête d’Alexis Vega, l’une des satisfactions du soir, poussée dans les buts par Henry Martín, ensuite sur une volée dans la minute suivante signée une fois encore Alexis Vega. On retiendra donc la victoire d’un Mexique qui nous habitue à gagner petit face aux équipes qui lui sont supposées inférieures. Et qui, s’il reste troisième, devra se méfier des deux prochains adversaires.

Des adversaires qui se nomment Costa Rica et Panamá et qui s’affrontaient à San José pour ce qui ressemblait au match des derniers espoirs pour les Ticos. Des Ticos qui ont beaucoup souffert du pressing canalero et de la capacité à combiner des hommes de Thomas Christiansen qui, par moment, ont dominé la rencontre. Malheureusement pour les visiteurs, il a manqué l’efficacité : la tête non cadrée d’un Fajardo seul au point de penalty, le sauvetage de Navas devant l’avant-centre panaméen, la frappe enroulée de Góndola, les quelques centres mal ajustés alors qu’il y avait du monde dans la surface, l’incroyable quatre contre un totalement gâché en seconde période ou la transversale frappée par Ayarza en fin de match en étant quelques exemples. En face, on aura apprécié le joli match d’Aaron Suárez qui n’a cessé de provoquer durant sa présence en première mi-temps et l’importance encore et toujours d’un Bryan Ruiz toujours décisif, son entrée à la pause à la place de la pépite de la LDA, lui permettant d’ouvrir le score peu après l’heure de jeu. Mais dans l’ensemble, le contenu proposé par les Ticos reste pauvre, la maîtrise ayant surtout été panaméenne, les sifflets du Nacional en témoignant. Mais les trois points vont donc aux hommes de Luis Fernando Suárez qui reviennent à deux points du rival du jour à cinq matchs de la fin et peuvent donc encore espérer les doubler. À condition d’aller chercher un résultat au Mexique.

Résultats

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Classement

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Photo : EZEQUIEL BECERRA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.