Le CS Safaxien pose une main sur la Coupe

Belle affiche pour cette finale de Coupe de la Confédération. Le Club Sfaxien, triple vainqueur de l’épreuve, contre le Tout Puissant Mazembe, finaliste de la CDM des Clubs en 2010. Les Tunisiens prennent une petite option avec leur victoire (2-0) qu’il faudra défendre dans 6 jours dans la fournaise de Lubumbashi. Avantage à Krol sur Carteron dans le premier round du duel tactique.

30 Mille Sfaxiens au stade de Radès, belle ambiance. Manque de bol, sur les deux commentateurs préposés aux matchs des clubs Tunisiens en Coupe d’Afrique sur El Jazira Sports, je tombe sur celui qui fait des alexandrins. 90 minutes de phrases type " Une absence totale, pour une erreur qui a failli être fatale, celle de l’arrière latéral". Ambiance.

Le CSS entame le match tambour battant, dans un registre qu’on ne lui connaissait pas. Surtout son milieu offensif Ferjani Sassi. Sassi, pour situer, présente toutes les caractéristiques de Freddy Guarin à ses débuts : Vitesse, percussion, frappe des 30 mètres à côté, frappe des 30 mètres au-dessus. Et pour bien nous narguer Ferjani en allume deux qui chopent le cadre dans les 5 premières minutes, la deuxième sortie d’une manchette peu académique par le gardien Kidiaba. 5 frappes cadrées hors surface viendront le bombarder durant la mi-temps, avec Maaloul et Didier Lebri en artificiers.

Une fois n’est pas coutume, la lumière vient du grand rouquin à la technique fruste, mais ô combien puissant Fakhredine Ben Youssef. Exilé sur l’aile droite, il reçoit la balle à 40 mètres des buts et réalise un de ses enchaînements favoris. Contrôle raté, contre favorable sur Kalaba, sprint tout droit, centre en retrait. A l’entrée de la surface le Gabonais Ndong récupère la balle et décoche une frappe du droit au ras du poteau, hors de portée de Kidiaba (1-0, 17’).

Ndong à la base du système mis en place par Ruud Krol, fait la différence à un endroit ou il n’était pas sensé être. Dans le milieu à trois c’est lui qui est chargé de marquer le meneur du Mazembe Trésor Mputu dans ses déplacements et le gêner au maximum dans les transmissions de balle. C’est ce qu’il fait à merveille durant toute la première période, suivant Mputu comme son ombre et en créant des prises à deux avec ses latéraux ( que ce soit Maaloul à gauche ou Youssoufou à droite). De fait, si Sassi et Hannachi sont libres de gambader et semer le bordel dans l’entrejeu adverse, c’est grâce à lui.

N’en déplaise aux déclarations de Carteron ("Mputu n’est pas un élément indispensable de l’équipe") Trésor est comme à l’accoutumée le vrai poumon de l’équipe. Et malgré ses 46 buts toutes Coupes Africaines confondues –Meilleur buteur de l’histoire- et son année de suspension pour avoir pourchassé un arbitre, Trésor est un nonchalant. Qui coince souvent ses fulgurances entre de longues phases de ronronnements.

Le match de samedi en est une illustration. Une demi-volée surpuissante captée difficilement par le gardien du CSS Jeridi (12’) et un passement de jambes à l’origine de la seule occase des RD Congolais en deuxième période, ce centre de Kalaba que Samata conclut en plat du pied, poteau sortant (74’). Le reste du temps, il s’est contenté de se débarrasser du ballon à chaque fois que Ndong lui tombait dessus.

En seconde mi-temps, Krol change étonnamment de facon de faire. Il demande à Sassi de redescendre d’un cran, laissant Hannachi seul en position de milieu offensif, et interdit aux latéraux de passer la ligne médiane. Le Tout Puissant Mazembe monopolise la balle de manière stérile.

Et alors qu’on pense que ce 1-0 va être bien difficile à tenir pour le retour, le revenant Khenissi frappe dans les arrêts de jeu, à la conclusion d’un autre déboulé fracassant de ben Youssef (2-0, 91’). Un retour en grâce pour celui qui n’a joué que 6 matches en pro, en 2012 (pour six buts !) puis a disparu pendant un an entre blessures et méformes.

2-0, Le CSS prend l’avantage dans cette finale, et satisfaction ultime n’encaisse pas de but à domicile, ce qui nous épargne les célébrations comiques de Kidiaba façon clip de Major Lazer.

Le résumé :

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee