Première manche de la finale de la Ligue des Champions africaine. Au terme de quatre-vingt-dix minutes acharnée et une rencontre marquée par l’omniprésence du VAR, les Égyptiens d’Al Ahly posent une main sur le trophée.

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Depuis la veille et l’ouverture de la vente des billets, c’était la course pour obtenir un des 60000 sésames mis à des dispositions des supporteurs pour cette finale de la CAF Champions League. Ceux qui en ont obtenu un se rendent très tôt au stade, avec déjà presque tous les sièges occupés à trois heures du coup d’envoi. Un virage restera malheureusement complètement vide. Les Espérantistes sont presque mille, et ils sont chauds comme la braise. À noter cependant qu’il n’y aura pas eu de tifo, ni d’animation, comme un rappel que les Ultras sont toujours marginalisés, réprimés, et privés de leur passion en Égypte depuis le printemps arabe. Et c’est bien dommage car l’ambiance en pâtie forcément.

Sur le terrain, on aura droit à du classique pour la composition des équipes avec les duos Badri – Belaili pour dynamiter les ailes et l’imposant Coulibaly au milieu coté Espérantiste et le duo Soliman – Azaro pour déstabiliser la fragile défense tunisienne. Le coach Patrice Carteron a sorti une belle chemise, il est aux portes d’un exploit incroyable, celui de remporter une deuxième Ligue des Champions. Et après le TP Mazembe, avec Al Ahly au palmarès, il est clair que ça aurait de la gueule et ça classe un homme aux côtés des meilleurs. Les premiers contacts sont rugueux, avec rapidement de nombreux temps morts. Dhaouadi écope du premier avertissement sur une intervention rugueuse sur Azaro, sur le coup franc, Soliman alerte Ben Chrifia. Carteron est ensuite contraint à faire entrer Mohamed Hany pour Ahmed Fathi. Un coup dur rapidement oublié lorsqu’Azaro obtient un penalty pour une faute de Ben Chrifia après avoir récupéré une passe somptueuse de Solima. Mehdi Abid Charef, l’arbitre algérien de la rencontre, fait intervenir le VAR pour la première fois de la compétition histoire de s’assurer de la faute, le penalty est ensuite transformé par Soliman. L’Espérance tente de réagir immédiatement sur un coup franc bien placé à l’entrée de la surface mais joue mal le coup. Les Rouges du Caire restent dangereux, à l’image d’Azaro mais l’EST montre qu’elle peut marquer à tout moment, en témoigne la frappe sur la barre de Chalali qui revient dans les pieds de Badri et provoque une belle claquette d’El Shenawy. À pause, au terme d’une mi-temps incroyablement hachée et éclairée des fulgurances de Soliman et Azaro, Al Ahly est devant. Toutes les interventions sont rugueuses, mais l’intensité est à son maximum depuis le début d’une finale aller qui tient toutes ses promesses.

Le deuxième mi-temps reprend comme la première, avec des chocs aériens, avec cette fois-ci Hamoudi qui a besoin de soins, puis Soliman à qui on doit aussi bander la tête. Soliman et son bandeau gris continuent à faire des misères, déboule côté droit et offre à Al Sulaya le but du break peu avant l’heure de jeu. L’EST ne craque cependant pas. Sur une longue balle, Belaïli échappe à Coulibaly, El Shenawy est en retard et percute l’attaquant algérien qui s’écroule et obtient un penalty qu’il transforme. Les Sang et Or sont revenus dans le match, le but à l’extérieur comptera. Reste que cette finale aller sera une histoire de penalties et de VAR. À l’entrée du dernier quart d’heure, Mehdi Abid Charef désigne de nouveau le point de penalty pour une faute sur Azaro. L’attaquant rouge semble accroché à l’épaule mais même si cela parait léger, le VAR confirme la décision de l’arbitre algérien. Soliman et son bandeau se présentent aux onze mètres et redonnent deux buts d’avance aux locaux. Il s’offrira ensuite une occasion pour le triplé sur coup franc mais l’homme qu’« il fallait surveiller comme le lait sur le feu » aura pesé de tout son poids sur la rencontre. Malgré une dernière opportunité pour l’EST, le score n’évoluera plus, au terme d’une première manche hachée mais qui aura fait des dégâts avec trois penalties et beaucoup de VAR, Al Ahly vire en tête. Ils se présenteront en Tunisie avec une avance de deux buts à préserver. Rendez-vous est pris la semaine prochaine.

Pierre-Marie Gosselin
Pierre-Marie Gosselin
Amoureux du football et de ses tribunes, supporter inconditionnel des Girondins de Bordeaux et de ses ultramarines, je me suis pris d’une affection toute particulière pour le football africain. Là-bas le foot a pris le nom de « sport roi », et c’est un euphémisme tant il étend son royaume au-delà des ethnies, des classes sociales, des générations et des genres.