Les huitièmes de finale débutent la semaine prochaine, avec eux, les choses sérieuses. On fait le point sur un premier tour finalement pauvre en grande surprises.

Un tour préliminaire d’une compétition est forcément le théâtre de rencontre souvent déséquilibrées où l’on guette avec attention le moindre dérapage d’un favori. Pour ce premier tout de la nouvelle mouture de la CONCAChampions, il n’y en aura finalement pas eu de marquant. Bien qu’entrant dans leur saison, les clubs de MLS ont tous répondu présent. Certains ont débuté sans véritablement trembler, New England sortant les Panaméens d’Independiente avec deux victoires et une grande rotation à la pause du match retour, Orlando écrasant Cavalry FC (6-1 en cumulé), Cincinnati et Nashville faisant même mieux respectivement face aux Jamaïcains de Cavalier (6-0) et aux Dominicains de Moca (7-0), d’autre, comme Philadelphie, en jouant à se faire peur. Certes l’adversaire était d’un autre calibre, le Deportivo Saprissa étant une valeur sûre de la zone, mais le scénario a été celui de toutes les peurs.

Après une victoire à l’aller, sur un triplé de Julián Carranza, les joueurs de Jim Curtin se sont retrouvés menés au score d’entrée de retour après une grossière faute de Jakob Glesnes. Et se sont ainsi laissés embarquer dans une folle course poursuite. Carranza égalisait rapidement, Sullivan semblait retourner la situation, le tout en moins de dix minutes, mais sur le corner suivant le but du 2-1, Warren Madrigal fusillant à bout portant Oliver Semmle. Le piège était en place, il se refermait sur une merveille de coup franc de Mariano Torres peu après l’heure de jeu. Il restait moins d’une demi-heure, Saprissa avait ainsi égalisé sur l’ensemble de la série et nous offrait ainsi une prolongation, la seule de ce premier tour, que l’Union jouait en infériorité. C’est au cours de celle-ci que Mikael Uhre sortait les siens du piège et permettait ainsi à Philadelphie se franchir le premier tour.

À noter enfin coté nord-américains, le duel 100% MLS entre St. Louis et Houston qui a basculé d’un rien en faveur du vainqueur de la dernière US Open Cup, la courte défaite d’un but concédée dans les ultimes secondes du match aller ayant été retournée d’un seul but au retour.

Du côté des gros bras mexicains, pas de surprise même si, à l’image de l’América, quelques difficultés. Dominateurs en leur pays, les Águilas avaient débuté leur CONCAChampions par une défaite surprise chez les Nicaraguayens du Real Estelí, Julián Quiñones évitant même un écart de deux buts à remonter à l’Azteca. C’est sur cet écart que l’América s’est imposé chez lui, sans donc trop forcer mais sans véritablement montrer les muscles. Les muscles, les Chivas les ont un peu plus montrés face à Forge, avec une victoire à l’aller comme au retour, mais ce n’est rien en comparaison des deux ogres de Monterrey, les Rayados atomisant Comunicaciones (7-1 en cumulé) quand Tigres s’est parfois fait quelques frayeurs, à l’aller où la défaite fut évitée grâce à une nouvelle merveille signée André-Pierre Gignac, et au retour, où la large victoire aurait pu avoir plus de mal à se dessiner si les Whitecaps avaient convertis les premières situations.

La seule surprise est finalement venue des rangs mexicains. Plus précisément de Toluca. Opposé à Herediano, l’un des géants du football costaricien, les Diablos Rojos avaient pourtant fait le plus dur en s’imposant à Alajuela à l’aller, la réduction de l’écart signée Deyver Vega en toute fin de partie semblant alors une douce compensation pour des locaux alors aux portes de l’élimination. Car les Florenses devaient aller chercher un résultat à la Bombonera de Toluca, forteresse quasi imprenable, Toluca n’y ayant perdu qu’un seul match depuis aout dernier, face à Puebla en novembre. La mission paraissait d’autant plus impossible qu’Isaís ouvrait la marque dès la quatrième minute, que les vagues rouges ne cessaient durant le premier acte, Aarón Cruz repoussant plusieurs situations jusqu’à une dernière frappe de Jesús Angulo en toute fin de premier acte. 2-0, 4-1 au global, l’affaire était donc pliée, Renato Paiva en profitait pour faire tourner avec trois changements à la pause, Aarón Cruz brillait d’entrée. Affaire pliée donc. Sauf que. Un déboulé d’Andy Rojas conclu d’une belle frappe croisée, Herediano sauvait l’honneur à la 57e. Un centre de Joshua Canales, dévié par Francisco Rodríguez et le suspense était relancé à la 62e. Un trou d’air de cinq minutes qui faisait vaciller Toluca. Incapable de ramener le danger sur les cages d’Aarón Cruz, les Diablos Rojos cédaient bêtement, sur une mauvaise relance de Tiago Volpi, un centre renvoyé dans l’axe et une frappe avec rebond que Joshua Canales, tout seul, déviait de la tête dans le petit filet. 84e minute, l’exploit était fou, Herediano s’offre une place en huitièmes, face à un adversaire beaucoup moins coriace sur le papier, le vainqueur de la Caribbean Cup, quintuple finaliste de l’épreuve, Robinhood.

Place donc désormais aux huitièmes de finale au cours desquels les affiches ne manqueront pas. Dominant toutes les autres affiches, le clásico nacional entre América et Chivas s’annonce exceptionnel, mais quelques autres duels s’annoncent fou comme le PhiladelphiePachuca ou encore le bouillant CincinnatiRayados. Rendez-vous la semaine prochaine pour les matchs aller.

Programme des huitièmes

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.