Les huitièmes de finale retour se sont déroulés cette semaine. On fait le point alors que les quarts à venir s’annoncent explosifs.

Le clásico nacional s’annonçait sur le papier avec moins d’intérêt que le match aller, étant donnée la marge que l’América s’était octroyée à l’Akron après une victoire sans appel 3-0 des hommes de Jardine. Cependant, les deux techniciens prenaient ce match à l’Azteca au sérieux. Ils décidaient d’aligner leurs équipes types. À noter que les deux Américains, Zendejas et Cowell étaient présents de chaque côté au coup d’envoi. Ils s’avèreront décisif au cours de cette partie. Il y a un adage bien connu dans le monde du ballon rond, « un match n’est jamais joué d’avance ». Bien que l’avantage de l’aller soit conséquent, ce match a l’Azteca nous a réservé de nombreuses surprises. Ce sont les hommes de Gago qui ont été les plus entreprenants lors de cette première période et mettaient la pression sur les cages de Malagón d’entrée de jeu. Cela commençait par une frappe de mule au vingt-cinq mètres de Fernando González qui trouvait la barre transversale du portier de l’América. L’ouverture du score ne tardait pas puisqu’à la 11e minute, un débordement côté droit d’Alan Mozo qui parvenait à trouver d’un centre parfaitement délivré Cade Cowell qui, de la tête, ne laissait aucune chance à Malagón. L’América réagissait dans la foulée par deux fois mais ne pouvait conclure, la frappe de Dos Santos passant assez loin des cages de Chivas et Henry Martín fut contré au dernier moment par un défenseur de Guadalajara. À la 32e minute, les Chivas breakaient et relançaient totalement le suspense sur un coup franc excentré côté droit au trente-cinq mètres. Alvarado à la baguette délivrait une merveille de passe pour Ricardo Marín qui trompait de la tête un Malagón avancé. Avant la pause, les hommes de Jardine eurent l’occasion de revenir au score sur un coup franc directe excentré sur la droite. Valdés le meneur de jeu chilien de l’América trouvait le petit filet de Chivas. Au retour des vestiaires, c’est dans une position inhabituelle à la médiane que Henry Martín lançait en profondeur Valdés qui s’avançait jusqu’au gardien de Chivas pour ce que l’on croyait être un face à face mais le meneur de jeu de l’América décidait de chercher Luis Quiñones en retrait au lieu de frapper au but. Cependant, Alan Mozo s’interposait de manière malencontreuse et envoyait le but dans sa propre cage. L’América se donnait un peu d’air en reprenant deux buts d’avance sur les deux rencontres. L’América accélérait et trouvait la délivrance peu après l’heure de jeu lorsque sur un long ballon de Fidalgo, Reyes était trouvé sur le côté droit et cherchait Henry Martín dont la reprise était une nouvelle fois contré. Mais le revenait sur Valdés qui d’une belle passe trouvait Zendejas au second poteau qui ajustait pour revenir à égalité au score. Si les Chivas reprenaient immédiatement l’avantage sur une tête d’Alvarado, le suspense s’était envolé. Les Chivas s’offrent une victoire de prestige à l’Azteca histoire de bien préparer le dernier clásico nacional du mois prévu ce week-end à l’Akron, mais verront les quarts à la télévision.

En quarts, l’América affrontera les Revs. Après un match aller sans appel et une victoire de New England 4-0 dans le Massachusetts. On s’attendait à un match retour avec un enjeu moindre. Pourtant les Costariciens n’ont pas attendu pour mettre toutes les chances de leurs côtés et ouvraient le score au bout de trois minutes de jeu par l’intermédiaire de Carlos Mora. Cependant, le deuxième but n’est jamais venu pour Alajuelense. C’est même au contraire l’égalisation sur le match que le Revolution a décroché chercher sur une merveille de passe en profondeur d’Esmir Bajraktarević pour Vrioni qui marquait l’un des golazos de ces matchs retour.

Il restera cependant un club tico dans le top 8 puisque Herediano, vainqueur 2-0 à l’aller, s’en est allé décrocher le nul face aux Surinamais de Robinhood, Adrián Garza del Toro ouvrant le score peu avant l’heure de jeu, Don Tuur sauvant le nul pour les siens dans les arrêts de jeu de la rencontre.

Trois rencontres opposaient un représentant de MLS à un de Liga MX, la première d’entre-elles, dont le qualifié affrontera Herediano, a tourné à la démonstration. À plus de 2400 mètres d’altitude, Pachuca accueillait Philadelphia Union après un nul sans but à l’aller qui ouvrait toutes les possibilités. Mais dès la quatrième minute, le VAR appelait l’arbitre pour une faute de Kai Wagner sur Miguel Rodriguez. Le penalty était transformé pleine lucarne droite par Salomón Rondón, l’ancien de River Plate. L’Union ne maîtrisait pas grand-chose lors de cette première période, n’arrivait pas à mettre le pied sur le ballon et ne tentait pas de repartir de derrière, se contentant d’expédier de longs ballons. Et se faisait punir dans le temps additionnel, Rondón concluant un une-deux avec Erick Sánchez pour fusiller à bout portant Andre Blake. Mené de deux buts, Jim Curtin changeait de plan au retour des vestiaires, sortant José Martínez pour apporter un plus offensif avec Julián Carranza. Philly fut un peu plus protagoniste dans le jeu, mais était piégé quasiment d’entrée lors que Jack McGlynn perdait le ballon sur un pressing haut de Pachuca et permettait à Miguel Rodriguez de trouver Rondón pour le coup du chapeau du Vénézuélien. Dans les dix minutes qui suivaient, Philly coulait : Deossa frappait de vingt-cinq mètres et profitait d’une faute de main de Blake, Rondón trouvait Oussama Idrissi qui ajustait le portier jamaïcain pour porter le score à 5-0. Le match était plié depuis bien longtemps, l’addition se transformait en set de tennis en fin de partie lorsqu’Alan Bautista ajustait Blake aux six mètres.

Autres duels MLS – Liga MX, les deux qui se déroulaient à Monterrey. Au Volcán, Tigres accueillait Orlando avec, là aussi, un score vierge à l’aller, et sans le Patón Guzmán blessé au genou pour garder les cages et avec, surprise du chef, Marcelo Flores sur le terrain. Ce dernier lançait les débats peu avant la fin du premier quart d’heure lorsque sa frappe enroulée passait entre les jambes d’André-Pierre Gignac et trompait Pedro Gallese. Cinq minutes plus tard, Flores était poussé dans le dos par Dagur Þórhallsson, Ivan Bartón qu’André-Pierre Gignac se chargeait de transformer d’un contre-pied parfait. L’espoir renaissait un temps pour Orlando lorsque Jansson s'écroulait dans la surface de réparation et obtenait à son tour un penalty, transformé par Facundo Torres. Tigres dominait le retour mais devait attendre le milieu du second acte pour creuser l’écart, d’abord sur une tête de Gorriarán que Gallese détournait sur sa barre mais qui, après rebord, semblait passer derrière la ligne, le VAR confirmant le but, la goal line technology n’étant malheureusement pas disponible à ce stade de la compétition pour être certain du fait à 100%. Le plus dur était fait, à l’entrée du sprint final, Sebastián Córdova enroulait des trente mètres pour porter le score à 4-1, la réduction de l’écart sur un nouveau penalty transformé cette fois par Martín Ojeda ne changeant rien au sort de ce duel.

Même combat et même sort pour les équipes US au Géant d’Acier. Les Rayados recevait Cincinnati lors de ce match retour après avoir gagné l’aller grâce à un but de l’ancien joueur de Cincinnati, Brandon Vázquez. Cinci n’a eu qu’une seule occasion en début de première période lorsque le ballon passait devant la cage d’Andrada sans trouver Boupendza. Le reste du premier acte fut à sens unique en faveur de Rayados qui furent récompensés à moins de cinq minutes de la pause lorsque la pression exercée par les hommes du Tano Ortiz a fini par payer. Maxi Meza trouvait Luis Romo aux six mètres qui reprenait le ballon d’une talonnade pour tromper Celentano. Assurément, l’un des golazos de ces matchs retour. Toujours quelque peu en vie, Cincy espérait dès le retour des vestiaires sur une fulgurance du MVP de la MLS en 2023, Lucho Acosta, qui s’infiltrait à l’entrée de la surface de réparation entre quatre joueurs des Rayados pour déclencher une frappe croisée qui trouvait le fond des filets. Mais la loi de l’ex frappait de nouveau. Luis Romo trouvait Maxi Meza qui attirait les deux derniers défenseurs de Cincy pour délivrer une offrande à Brandon Vázquez. Les visiteurs n’auront malheureusement pas fait illusion sur les deux rencontres tant les Rayados ont maitrisé leur sujet, notamment les moments cruciaux à l’aller comme au retour. Et 3-0 pour la MLS face à la Liga MX.

En quarts, les Rayados affronteront un autre représentant de la MLS : l’Inter Miami. Après le 2-2 ramené de Nashville, l’Inter commençait le match en position de qualifié et, une fois n’est pas coutume, les Hérons commençaient leur match du bon pied. Messi partait pour une chevauchée dont il a le secret pour obtenir un coup franc à l’entrée de la surface de réparation qu’il ne parvenait à convertir en but, quelques minutes plus tard, son une-deux avec Luis Suárez permettait à l’Uruguayen d’ouvrir la marque. Miami était alors en position idéale, celle du chasseur, et laissait le ballon à Nashville pour mieux les punir. En milieu de premier acte, Messi était trouvé par Diego Gómez et s’offrait une percée qui se concluait en but. Si Lovitz trouvait la barre en fin de premier acte, l’équipe de Tata Martino contrôlait. Lionel Messi sortait d’entrée de second acte, dix minutes plus tard, Robert Taylor inscrivait le but du 3-0 sur un service de Suárez. Shaq Moore trouvait Sam Surridge, ce dernier sauvait l’honneur pour Nashville en toute fin de partie, mais il n’y a finalement pas eu de suspense, le vrai test aura lieu en quarts pour la bande à Martino, le choc face aux Rayados s’annonçant comme l’une des plus grosses affiches de ce tour.

Car Monterrey sera encore bien servi, Tigres devant affronter le champion MLS. Vainqueurs à l’aller, le Crew de Wilfried Nancy se présentaient à domicile pour le match retour face à Houston avec quelques rotations dans les rangs, Aidan Morris et Diego Rossi commençant sur le banc. Les deux équipes nous offraient un jeu très direct avec beaucoup d’occasions, les centre ne trouvant cependant personne dans la surface. À signaler, l’inefficacité des hommes de Ben Olsen en première période avec cinq tirs pour Houston dont zéro cadré. Sur un long ballon de la défense du Crew, le défenseur du Dynamo Micael commis une erreur d’appréciation. Ramirez récupérait le ballon pour trouver Cucho Hernández qui choisissait le premier poteau tout en faisant un petit pont au défenseur. Une action qui n’est pas sans rappeler une spéciale bien connue dans le monde du ballon rond. Et Columbus s’offrait de l’air. Car si Houston s’offrait une occasion en début de second acte, le reste fut à sens unique pour le Crew qui installait même une possession défensive à partir de la 70e avant de se faire rejoindre sur penalty en fin de partie, Griffin Dorsey égalisant, sans réel danger pour Columbus. Le choc face à Tigres en quarts de finale sera tout particulièrement attendu par les observateurs.

Le tableau final

 

 

Photo une : Azael Rodriguez/Getty Images

Chris Doublevé