Les finales de conférence débutent ce dimanche et verront notamment le grand spécialiste, Seattle, les aborder en grand favori. Mais s’il est une chose que ces play-offs 2020 ont souligné, c’est que jamais le costume d’outsider n’avait été aussi bien taillé.
Dernière ligne droite avant la grande finale de la MLS. Malgré une saison très perturbée, parfois étranger et un rythme totalement dingue, les play-offs de la MLS Cup ont finalement été conforme aux bonnes vieilles traditions, à commencer par celle qui veut que rien n’est acquis à l’issue de la phase régulière. Et rien de mieux que la conférence Est pour le démontrer.
On avait ainsi vu Philadelphie et Toronto sauter l’un avant l’autre, la fin de saison faisait par exemple d’Orlando un candidat à la finale. Mais les Lions sont tombés sur la sensation de ces play-offs. New England. Auteurs d’un quart de finale parfaitement maîtrisé sur le plan tactique, réduisant la meilleure équipe de la phase régulière à l’impuissance la plus totale, les hommes de Bruce Arena ont remis ça face à Orlando, bien aidé il est vrai par des Floridiens plus inspirés à se plaindre auprès de l’arbitre, sans véritable raison valable, qu’à essayer de jouer (pour au final totalement exploser sur le plan mental). Et face à eux, New England est resté calme, discipliné, a su s’appuyer sur l’incroyable force de pénétration de Tajon Buchanan, probablement le tube de ces play-offs côté Revs, et compter sur le flair de Gustavo Bou, pour s’imposer finalement assez tranquillement. Attention à New England qui a le profil parfait du futur vainqueur que personne n’avait vu venir. La bande à Bruce Arena devra tout de même franchir le dernier obstacle avant la finale, un obstacle nommé Columbus. Un Crew qui, à l’opposé d’Orlando, a su se montrer patient face à la surprise Nashville venue pour tendre un piège visant à user mentalement les locaux mais surtout les priver de verticalité. À chaque perte de balle, les visiteurs n’avaient qu’une obsession : briser les circuits de passe du Crew, s’arcboutant autour de deux lignes de quatre destinées à congestionner le milieu, forcer le Crew à ralentir la cadence et devoir chercher la profondeur. Mais les hommes de Caleb Porter ne sont pas tombés dans le piège, laissant Nashville s’épuise dans cette stratégie et n’hésitant pas à reculer pour mieux les aspirer. Une stratégie qui a fini par payer, durant la prolongation, sur deux situations similaires, des contres menés après avoir aspiré Nashville. Sur le premier, une touche rapidement jouée, une ouverture magnifique de Zelarayán pour lancer Zardes qui offre le but à Pedro Santos, sur le deuxième, un amour d’ouverture de Luis Díaz pour Zardes qui n’a plus qu’à finir. Columbus s’impose ainsi au terme d’une jolie bataille tactique qui en annonce une encore plus intéressante en finale de conférence.
À l’Ouest, la tradition veut qu’à la fin, c’est toujours Seattle qui l’emporte. Et effectivement, Seattle continue d’avancer, en dégageant toujours cette impression que personne ne peut les stopper. Certes Dallas a touché le poteau, sur sa plus grosse occasion du match, mais les Sounders savent gérer leurs temps faibles et surtout s’adapter quand leurs trois « leaders », Lodeiro – Morris – Ruidíaz, sont moins décisifs ou pesant sur le jeu. Et savent surtout profiter des occasions qui leur sont données, à savoir les coups de pied arrêtés. Comme toujours, la machine Seattle semble donc lancée vers au moins la finale MLS, il ne lui reste plus qu’un obstacle à franchir, Minnesota. Sur le papier, la victoire des Loons face au SKC semblait difficile à prévoir, le Sporting Kansas ayant après tout remporté la conférence. Mais dans les faits, emmené par un magnifique Bebelo Reynoso, parfaitement entouré de quelques flèches, notamment Kevin Molino, Minnesota a parfaitement exploité les failles d’une défense adverse qui ne donne aucune garantie et surtout, n’a toujours pas appris à s’aligner correctement. Alors les hommes d’Adrian Heath ont tué le match en une dizaine de minutes, en première période. Un doublé de Molino, une tête à bout portant de Dibassy, trois passes dé’ pour Bebelo et l’affaire était réglée. Les Loons décrochent ainsi leur place en finale de conférence, ils ne seront une fois encore pas les favoris sur le papier, mais Seattle devrait tout de même regarder la dynamique actuelle de son adversaire : les trois derniers à l’avoir croisé sont repartis sur un 0-3.