Indécises après les matchs aller, les demi-finale de la Sudamericana offraient l’occasion à deux anciens vainqueurs de mettre fin aux rêves de nouveaux prétendants.

Une courte victoire et un nul sans buts, les demi-finales retour de la Sudamericana 2014 promettaient un grand spectacle. Les deux rencontres auront dépassé les espérances.

Premier rendez-vous de la semaine, le Morumbi et le duel Sãio Paulo – Atlético Nacional. Battu à l’aller après un match qu’il aurait pu perdre sur un score plus large, le Tricolor a étouffé son adversaire de la même manière qu’il l’avait été à Atanasio Girardot lors du match aller. Seul souci pour les coéquipiers de Rogerio Ceni : quand ils ne faisaient pas preuve de maladresse (Luis Fabiano aura manqué un nombre incalculable de situations, remportant le défi de plus grand nombre d’occasions franches non converties qu’il a semblé avoir lancé à Michel Bastos, les hommes de Muricy Ramalho sont tombés sur un Armani exceptionnel qui aura maintenu les Verdolagas à flot tout le match. Dangereux sur les contres, emmenés par le trio Ruiz – Berrio – Cardona, l’Atlético Nacional aura eu quelques situations pour tuer le suspense. Mais la domination de São Paulo en seconde période était totale et c’était en toute logique que les brésiliens ouvraient le score sur un superbe coup-franc de Ganso. La suite n’était que domination et occasions franches brésiliennes mais l’inévitable séance de tirs au but allait décider de l’identité du premier finaliste.

Rogerio Ceni aura eu beau s’offrir une séance vidéo sur le terrain, rien n’y aura fait : Bocanegra, Valencia, Cardona et Ruiz transformaient leur tir au but quand Alan Kardec s’offrait une place dans les bêtisiers de l’année et Rafael Toloi butait sur Armani, l’homme du match. 12 ans après avoir perdu face à San Lorenzo, 25 ans après la Libertadores de l’époque Maturana, l’Atlético Nacional retrouve une finale continentale, son dernier objectif de la saison.

Restait alors à connaitre son adversaire. Comme en 2002, l’Atlético Nacional croisera un argentin mais ne savait pas qui de River ou de Boca viendra à Medellin la semaine prochaine. L’heure était donc venu d’assister au septième Superclasico de l’année, l’heure de la folie sauce argentine.

Après une entrée digne des plus grands spectacles comme seule l’AmSud peut offrir, le match démarrait sur un coup de tonnerre. 15 seconde de jeu, Germán Delfino accordait un penalty pour Boca pour une faute de Rojas sur Meli, Boca avait l’occasion de quasiment tuer le match dès le coup d’envoi. Malheureusement pour les Xeneizes, Gigliotti voyait sa frappe sortie par Barovero. Le long calvaire de l’avant-centre de Boca ne faisait que commencer. Car el Puma allait rater tout ce qui allait se présenter à lui. Pire, sa seule réussite sera refusée par le corps arbitral pour un hors-jeu inexistant. Face à l’intensité de Boca, River n’allait pas répliquer par son jeu. Abusant de longs ballons, le Millo sautait trop souvent son milieu pour se montrer dangereux. Comme un symbole, les hommes de Gallardo aillaient l’être sur l’un des rares moments où le ballon est resté au sol. Profitant d’un mauvais renvoi de la défense de Boca, Mora servait Ponzio qui décalait Vangioni dont le centre tendu était repris par Pisculichi qui plaçait le ballon dans le petit filet d’Orión. 1-0 sur la première occasion, River allait alors attendre patiemment les contres qui ne manqueraient pas de se présenter à lui. Et River en aura un grand nombre en seconde période. Mais Teo, Sánchez et Mora rivalisaient de maladresse. Toujours dans le match, Boca éprouvait cependant de plus en plus de mal à se montrer dangereux, rattrapé par la fatigue physique d’un Superclásico une fois encore à l’engagement total voire souvent au-delà des limites pour les non habitués. River termine l’année invaincu face à Boca et retrouve une finale de Sudamericana 11 ans après la dernière (voir Cienciano : la légende du Pérou). Entre les Verdolagas d’Osorio et le Millo de Gallardo, la finale de l’édition 2014 s’annonce exceptionnelle. Premier round en milieu de semaine prochaine. 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.