Etonnant groupe 7 où personne ne parvient à s’imposer chez lui. Pour le compte de la troisième journée, conclusion de la phase aller, les locaux de l'étape entendaient bien mettre fin à cette malédiction. Chapecoense accueillait le Nacional quand Lanús devait se méfier de Zulia, auteur d’un des exploits du groupe, une victoire au Gran Parque Central. Pendant ce temps, les poils à gratter du groupe 2 s’affrontaient.

A l’Arena Condá, comme à son habitude, Chapecoense a tenté de mettre la pression sur son adversaire d’entrée de partie. Alors qu’Aguirre tentait de calmer les ardeurs locales en touchant la barre dès la troisième minute, l’effet escompté n’était pas atteint et le 4-3-3 rapide et passant par les côtés mis en place par Vágner Mancini, qui appuyait surtout côté gauche, posait des soucis aux Bolsos. Ainsi, lorsque Reinaldo ouvrait le score sur penalty à la huitième minute, on pensait alors que le Nacional allait sombrer, João Pedro menaçant Conde, Wellington Paulista se voyant refusé un but pour une faute sur Polenta. Il n’en fut rien. Car une fois l’orage passé, le Nacional posait le pied sur le ballon, manquait encore de clarté dans son jeu, abusant souvent de longs ballons, mais allait finir par revenir. Aguirre servait Kevin Ramírez côté gauche qui centrait pour Silveira. A cinq minutes de la pause, le Nacional avait égalisé. Au retour des vestiaires, Chapecoense tentait de nouveau de pousser, sans pour autant se créer de vraies occasions jusqu’à ce que Wellington Paulista réveille les siens de la tête. La domination reprenait jusqu’au miracle (pour le Nacional), cette incroyable occasion pour Túlio de Melo qui, à un mètre du but vide, trouvait le poteau et voyait son ballon rouler sur la ligne avant d’être sorti par Porras. Le Nacional aura son occasion en fin de partie par Aguirre mais les deux équipes se séparent dos à dos au terme d’un bon match de Libertadores et restent ainsi main dans la main à la deuxième place du groupe.

Car pour voir une victoire à domicile dans ce groupe, il fallait se rendre à la Fortaleza où Lanús accueillait Zulia et a profité de la soirée pour montrer que sa version 2016 n’était pas qu’un souvenir. Car le Granate de Jorge Almirón a écrasé la partie, bien lancé par une ouverture du score précoce sur une action rappelant ses forces de 2016, vitesse, triangles et percussion. Malheureusement, les minutes suivantes voyaient des locaux dominateurs mais manquant de tranchant, de profondeur, Román Martínez, l’homme chargé d’orchestrer la manœuvre, abusant par exemple de passes latérales. Il fallait attendre le second acte pour voir Lanús accélérer véritablement, et prendre de l’avance sur des visiteurs bien trop passifs. José Luis Gómez interceptait et servait Sand pour le 2-0, le match était plié, Lanús allait dérouler. Almirón lançait Pasquini, Moreno et Denis, les trois allaient être grands protagonistes de la goleada du deuxième acte. En dix minutes sur le terrain Germán Denis transformait un penalty et offrait une passe décisive à Silva, auteur d’un magnifique slalom dans la défense vénézuélienne, Moreno servait Pasquini pour le 5-0 final. Auteur de la première victoire à domicile dans le groupe, Lanús prend les commandes au meilleur des moments. Le Granate va aborder la phase retour en grand leader.

Dernier match de la soirée, le duel est empêcheurs de tourner en rond du groupe 2 : à Lima, le Sporting Cristal accueillait The Strongest. Privés de leur capitaine, Pablo Escobar, suspendu, les Tigres ont éprouvé bien des difficultés à générer du danger sur les cages péruviennes, se procurant une seule véritable situation, une frappe non cadrée d’Alonso en première période. De son côté, le Sporting Cristal a accumulé les situations. De la transversale trouvée par Costa aux offensives rapides passant par des jeux en triangles aussi efficaces que perforant, les locaux ont dominé la partie. Vaca a sorti ce qu’il pouvait, les Tigres ont multiplié les sauvetages, à l’image de celui de Maldonado devant un Blackburn qui n’attendait plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. Alors rien n’y a fait. Cristal perd deux points chez lui, The Strongest reste accroché à sa deuxième place.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.