Dernière session de Libertadores de la semaine. Pendant que River poursuit son petit bonhomme de chemin, l’affaire se complique dangereusement pour le tenant du titre.

Tous deux tombés en ouverture, Emelec et DIM n’avaient d’autre choix que celui d’aller chercher des points pour éviter de se retrouver en situation précaire. Dans son Capwell flambant neuf, le Bombillo, actuellement en grande forme en championnat (lire Equateur – Primera Etapa 2017 : Emelec menace, Delfín résiste), voulait enfin se lancer par une victoire. La conséquence a été un match rythmé, les deux formations cherchant à se porter rapidement à l’assaut du but adverse pour faire plier en premier son adversaire. Bien aidé par une pelouse copieusement arrosée par les pluies intenses, le jeu était donc rapide, le 3-5-2 résolument offensif des locaux se montrant rapidement dangereux bien que souvent sous la menace d’un DIM version Zubeldia à qui il ne manquait qu’un peu de justesse pour être véritablement menaçant sur les cages de Dreer. Ces belles intentions étaient malheureusement mises à mal par deux blocs qui s’annihilaient et les 45 premières minutes étaient pauvres en réelles occasion, la frappe de Mondaini qui passait près du poteau de González étant finalement le seul vrai frisson du premier acte. Au retour des vestiaires, Emelec accélérait. Ayrton Preciado affolait le côté droit de la défense colombienne et faisait briller González qui sur le rebond sauvait devant Brayan Angulo. Ce n’était que partie remise, l’excellent Preciado récidivait peu après l’heure de jeu et trompait alors le portier colombien. Le plus dur était fait pour Emelec, Medellín pouvait passer à quatre derrière et remonter ses lignes, les meilleures situations étaient en faveur des locaux qui ne parvenaient pas à donner un écart plus large à leur avance à cause d’un David González infranchissable et quelques ratés assez incroyables, le plus beau pour Bruno Vildes. Qu’importe au final, Emelec s’impose et se replace dans le groupe avant de devoir accueillir River Plate lors de la prochaine journée.

Côté Millonario, la deuxième journée de Libertadores était celle du duel entre leaders du classement, au Monumental, River accueillait Melgar. L’occasion de prendre ses distances pensait-on mais le début de match était des plus surprenant pour les supporters du Millo. D’entrée de match, une longue ouverture de Requena plein axe trouvait Emanuel Herrera qui mettait Batalla à contribution. L’avertissement n’était pas reçu par l’arrière garde de River. Un nouveau ballon par-dessus la défense, Aguirre était lancé seul côté droite, son centre trop long était repris par Omar Fernández qui piquait pour Herrera, l’ancien montpelliérain ouvrait le score. River allait alors enfin mettre la pression, entrer dans son match et revenir sur une belle inspiration de Nacho Fernández. Le plus dur était fait pensait-on d’autant que Driussi surgissait quatre minutes plus tard pour retourner le match. Mais River allait de nouveau être puni, de nouveau par un ballon piqué dans le dos de sa défense. Hinostroza était servi côté droit et déposait son centre sur la tête d’Herrera pour le 2-2. Ces erreurs défensives pouvaient coûter cher mais la puissance offensive de River allait le sauver. A peine le temps de digérer le but, Melgar se retrouvait de nouveau sous pression un nouveau corner de Pity Martínez lui revenait dessus, sa frappe était sortie par Penny mais revenait sur l’excellent Martínez Quarta qui d’une chilena redonnait l’avantage aux siens. Le rythme allait ensuite baisser quelque peu, les deux équipes atteignaient la pause sur un fou 3-2, River prenait le contrôle de la partie en seconde période, monopolisant le ballon et étouffant Melgar. Le Millo déroulait à l’image du quatrième but construit en marchant et conclu par une frappe dans la lucarne de Driussi. River s’impose 4-2, aurait pu en ajouter un ou deux de plus, mais prend tranquillement les commandes du groupe avant son déplacement en Equateur.

Autre équipe tranquille au final, l’Atlético Mineiro. Il ne fallait que cinq petites minutes au Galo pour ouvrir le score chez lui face à Sport Boys, le temps d’un long centre de Marcos Rocha mal apprécié par Arias qui profitait à Robinho pour le 1-0. On pensait alors que le petit bolivien, qui effectuait son tout premier déplacement pour une compétition de la CONMEBOL allait exploser. Il n’en fut rien. Du moins pendant près de 70 minutes. Car le Toro n’aime pas jouer les victimes. Tenorio ramenait les siens immédiatement au score. Ce but rassurait les boliviens qui allaient alors gérer les offensives du Galo en coulissant parfaitement et se retrouvaient alors rarement en danger, même s’ils ne se montraient pas plus dangereux. Les minutes défilaient et dès le retour des vestiaires la pression des Brésiliens s’accentuait. Otero menaçait sur coup franc, Fred pointait le bout de son nez, on craignait alors de voir le Toro craquer. Une fois encore, il n’en fut rien, bien au contraire. Sur un centre de Zampieri, Messidoro plaçait sa tête et trompait Giovanni et refroidissait un temps l’Independência. Un temps seulement. Car comme un symbole, alors qu’Azkargorta sortait son duo d’attaque, le Galo voyait son neuf se réveiller. Un doublé en trois minutes et Fred permettait aux siens de retourner le match. Les vagues continuaient de s’abattre, l’ancien buteur de l’OL allait parachever son œuvre de deux autres buts dans les dernières secondes. Fred pointe déjà à 5 buts dans cette Libertadores, l’Atlético Mineiro prend les commandes du groupe 6.

Dernier match de la semaine, l’affiche opposant le tenant du titre Atlético Nacional à Botafogo. Battus en Equateur, les Verdolagas, qui survolent leur championnat (lire Colombie - Liga Águila I 2017 : Cavalier seul pour le Nacional), se retrouvaient déjà au pied du mur et devaient absolument s’imposer chez eux face à un Fogão qui avait parfaitement débuté sa campagne. Conscient de cette obligation, l’Atlético Nacional a mis la pression, pris le contrôle de la partie, passant régulièrement par un excellent Andrés Ibargüen principal générateur de danger. Botafogo se contentait ainsi de défendre et de jouer le coup en contre, faisant passer quelques avertissements à des Colombiens qui ne les recevaient pas. Car si l’Atlético Nacional a globalement dominé, ses multiples ratés devant le but, la palme pour Luis Carlos Ruiz qui ratait le ballon à deux mètres de la ligne de but, l’étoile solitaire a donné une leçon de réalisme au champion sortant. Parfaitement servi par João Paulo, Camilo plaçait sa tête hors de portée d’Armani, on jouait alors la 39e minute et l’Atlético Nacional rentrait aux vestiaires mené au score. Ce scénario idéal confortait Botafogo dans ses choix. Le second acte était un copier – coller avec un Atlético Nacional qui poussait maladroitement et un Fogão solide qui attendait son heure. Incapable de trouver le cadre, le champion sortant allait se faire piéger en toute fin de partie, Guilherme pliant l’affaire d’une enroulée parfaite à l’entrée de la surface. 0 point en deux journées, l’Atlético Nacional se retrouve en situation précaire, il jouera sa survie dans l’épreuve face à un autre géant continental en danger, Estudiantes.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.