Certains auraient pu attendre une finale continentale entre habitués brésiliens, il n’en sera rien. D’Équateur en Argentine, l’heure est désormais aux premières.

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Après sa superbe victoire à l’Itaquerão, Independiente del Valle se devait de gérer un Corinthians revanchard au retour. Et si les Negriazules y sont parvenus, ce n’est pas sans mal. Car après avoir donné la sensation de gérer le début de match, petit à petit, les joueurs de Miguel Ángel Ramírez se sont mis à subir les vagues d’un Timão emmené notamment par un excellent Vágner Love. Alors les locaux se sont faits peur et l’ouverture du score juste avant la pause signée Boselli avait de quoi en déstabiliser plus d’un. Mais en seconde période, les locaux allaient enfin s’animer et surtout arrêter de jouer avec le feu en cherchant à gérer de leur camp. Utilisant la vitesse et la percussion des Sánchez et autre Dájome, Independiente del Valle se montrait plus incisif et était finalement logiquement récompensé lorsque le premier nommé égalisait à vingt minutes de la fin. Il fallait alors de nouveaux deux buts au Corinthians et si l’espoir renaissait le temps d’un penalty transformé par Clayson, Cabeza pliait immédiatement l’affaire et laissait l’Atahualpa s’embraser. Car s’il y a eu une once de doute plutôt que de réelle souffrance, trois ans après la finale perdue en Libertadores, Independiente del Valle retrouve une finale continentale, celle de la Sudamericana.

La souffrance a été bien plus grande pour Colón. Après la victoire arrachée dans les derniers instants à l’aller, les Santafesinos ont vécu un calvaire en première période à Belo Horizonte. 70% de possession, 15 tirs au but, la domination de l’Atlético Mineiro était totale, elle se traduisait finalement assez logiquement au score sur un but signé Franco Di Santo. Entre temps, Leonardo Burián avait déjà commencé sa folle soirée débutée sur trois énormes occasions pour les locaux et donc poursuivie par une suite de vagues déferlant sur l’arrière-garde argentine. Trop statique, comme tétanisé, Colón ne faisait que subir et ne générait véritablement qu’une situation dans les quarante-cinq premières minutes. Menant au score, le Galo semblait alors tuer le match à l’heure de jeu lorsque Chará profitait du travail de Juanito Cazares pour doubler la mise. On ne pensait alors plus que Colón allait revenir dans un match au cours duquel le Sabalero n’avait fait que subir. Et pourtant, les hommes de Lavallén sont sortis, ont commencé à générer du danger, el Pulga Rodríguez se procurant une énorme situation et se sont montrés efficace lorsque Morelo a pénétré dans la surface et s’est fait faucher par Elías. C’était le penalty de l’espoir, celui qui offrait la séance de tirs au buts aux visiteurs. Luis Rodríguez ne tremblait évidemment pas, comme à l’aller, il avait redonné vie aux siens. Et allait poursuivre d’une merveille de tir au but « a lo Maradona » lors de la cinquième tentative des siens. Entretemps, l’autre super-héros de l’équipe avait sorti son costume : Leonardo Burián sortait la tentative de Réver, récidivait sur celle de Cazares. Au bout de la souffrance, Colón se hisse à sa première finale continentale, portée par deux hommes, deux guerriers la symbolisant parfaitement et frappés par le destin il y a quelques semaines (Burián a perdu son frère dans un accident de la route, Rodríguez a perdu son père des suites d’une longue maladie). Le Sabalero entend bien continuer à écrire l’histoire début novembre à Asunción pour la première finale unique de la Sudamericana.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.