Quatre ans après le triomphe du Brésil sur ses terres, la Colombie accueille la jeunesse sud-américaine pour un tournoi qualificatif aux JO de Tokyo qui s’annonce des plus ouverts. La première journée est venue le confirmer.

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Si les éliminatoires mondiaux sont réputés pour être des plus difficiles, le tournoi préolympique a, semble-t-il, décidé de se mettre au diapason. Car tout a commencé par une énorme sensation, la large victoire de la Rojita chilienne sur la Tri équatorienne. Emmené par une grande partie des u20 qui avaient dominé le Sudamericano 2019 et pris la troisième place mondiale de la catégorie, l’Équateur a sombré. Jamais les hommes de Jorge Celico, qui n’a pas paru des plus inspiré également, n’ont semblé capables de produire quelque chose de cohérent. Et la Rojita en a profité. Bien aidée également par l’exclusion d’Alcivar à la demi-heure, la bande à Bernardo Redín a profité des largesses défensives équatorienne, de la fébrilité et du manque de maitrise au milieu (et l’on remarquera l’absence de l’excellent José Cifuentes) et a attendu le deuxième acte pour prendre ses distances. Le quatuor Pablo Aránguiz - Ángelo Araos (entré à la pause) - Gabriel Suazo - Tomás Alarcón a pris le contrôle de la partie et le Chili a placé trois banderilles qui lui offrent une large victoire pour débuter, décrochant une première victoire encourageante après un Sudamericano u20 totalement raté et surtout une marge de progression importante quant au contenu. Côté Tri, le coup sur la tête est rude, d’autant que le prochain rendez-vous verra la bande à Celico affronter la Colombie sans Leonardo Campana, parti en Angleterre finaliser son transfert. À croire qu’il y a des priorités autre que celles du terrain.

Côté Colombie, ce deuxième match sera également essentiel. Car en ouverture, le pays hôte du preolímpico n’a pas particulièrement brillé face à une Argentine bien organisée sur le plan tactique. La Colombie de Reyes a certes eu la possession, a certes ouvert le score, mais n’a jamais véritablement paru savoir ce qu’elle pourrait faire du ballon, surtout en seconde période, et a montré ses carences défensives pendant que son sélectionneur a multiplié les mauvais choix (la sortie de Carrascal en début de second acte en est un par exemple). L’Argentine en a donc profité, MacAllister et l’inévitable Gaich ont fait trembler les filets, la Colombie n’a fait que multiplier les fautes et accumuler les cartons durant le deuxième acte, et va donc devoir immédiatement rebondir sous peine de tomber dans une profonde crise de confiance déjà entrevue lors du dernier amical face à la Bolivie (défaite 1-0).

Dans le groupe B, les géants Brésil et Uruguay démarrent du bon pied. Tout n’a pas été des plus simple pour la Celeste face au Paraguay mais les trois points sont là. En première période, la Celeste n’a pas eu le contrôle de la possession, a concédé plusieurs situations, faisant du portier Ignacio De Arruabarrea son homme du premier acte, alors que le danger était réel. Il allait falloir attendre le deuxième acte pour voir l’Uruguay enfin prendre le contrôle du match, Rossi et Piquerez reprenaient leur position de départ du coup d’envoi, Juan Ignacio Ramírez s’offrait une belle situation qui profitait à Diego Rossi pour ouvrir le score. Quelque peu contre le cours du jeu, surtout à la vue d’un premier acte globalement dominé par les Paraguayens, ce but allait changer le match. Le Paraguay ne parvenait plus à contrôler la partie comme il l’avait fait en première période, l’Uruguay sortait davantage et allait s’offrir les meilleures situations en profitant des espaces. Diego Rossi se muait en joueur du match côté Celeste qui montrait alors bien plus de garanties défensives et bien plus de consistance. Jamais le Paraguay n’allait pouvoir revenir, pris dans le classique piège uruguayen. De son côté, le champion olympique en titre a réussi à se faire peur alors qu’il a copieusement dominé la jeune Blanquirroja. Emmené par un Bruno Guimarães de tous les bons coups et par un Paulinho toujours aussi prompt à offrir de la verticalité et de la profondeur aux offensives auriverdes, le Brésil a d’abord beaucoup gâché, tombant aussi sur un Renato Solís en grande forme, a réussi à virer en tête à la pause (but de Paulinho servi par Bruno Guimarães) mais a tremblé à quelques reprises (une tête d’Olivares, quelques percées de Pacheco, un coup franc quasi parfait de Marcos López. Autant de signes qui donne de l’espoir au Pérou, mais qui ne sont pas suffisant pour prendre des points face à un Brésil solide et intéressant.

Les résumés

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.