Dernière journée du tournoi préolympique sud-américain riche en émotions. Négatives, très négative, pour le pays hôte, qui a sombré, synonyme d’espoir pour une Celeste qui a bien failli doubler tout le monde sur le fil, très positives pour un Brésil qui n’a pas tremblé.

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Colombie, Uruguay, Brésil. Parmi ces trois équipes se cachait l’identité de celle qui accompagnerait l’Argentine aux Jeux Olympiques de Tokyo. Courant derrière la Canarinha, Colombie et Uruguay s’affrontaient pour un duel qui anéantirait tout espoir au perdant quand il en donnerait tout autant au vainqueur. Le perdant a été celui qui accueillait. La faute à deux coups durs venus bouleverser un premier acte équilibré : la blessure de Benedetti, seul créateur chez les Tricolor, une immense erreur de relance d’Atuesta dans l’instant suivant immédiatement sanctionnée d’un nettoyage de lucarne par Ramírez. La faute ensuite à une immaturité totale dans les rangs cafeteros. La pression du public est rapidement devenue négative, les choix du coach Arturo Reyes, empiler les attaquants dans une sorte de all-in désespéré alors que tout était à faire, ont totalement déséquilibré la Colombie, l’incapacité de certains joueurs à gérer leurs frustration (Sandoval logiquement exclu, Cetré et Fuentes n’auraient pas dû terminer ce match) et enfin un manque total de maturité tactique, ont fini par faire sombrer une Colombie sans idée qui sort de son preolímpico sans jamais avoir véritablement convaincu ni sorti de véritable match référence. Alors elle s’est faite punir : deux autres golazos, signés Sanabria et Rodríguez, des moments de fortes chaleurs, l’Uruguay, parfaitement discipliné et organisé, s’est amusé d’une équipe souvent coupée en deux et laissant ses rares défenseurs devoir gérer les vagues en contre. L’Uruguay s’est donc tranquillement imposé et n’avait plus qu’à attendre une contre-performance brésilienne pour réussir le casse du siècle.

Mais si la pression a sans doute fait exploser une Colombie trop immature, elle n’a eu aucun effet sur le Brésil. Face à l’Argentine, pour un clásico sudamericano attendu, la Canarinha n’a pas craqué. Mieux, elle s’est rapidement mise à l’abri. Une passe parfaite de Pedrinho, un enchaînement rapide de Paulinho et le Brésil se mettait sur les bons rails. Incapable de poser le pied sur le ballon, l’Argentine subissait les assauts des auriverdes et allait même lui offrir le but du break, sur une tête en retrait totalement ratée par Nehuén Pérez et exploitée par Matheus Cunha. Il n’y avait guère d’envie dans cette Argentine bis, Matheus Cunha pliait l’affaire d’entrée de seconde période, ne restait alors plus qu’à attendre la fin de match, seul objectif affiché par l’Albiceleste. Le Brésil s’en accommodera, grâce à ce succès, il sera du rendez-vous olympique.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.